« Faibles densités » porte des connotations négatives qui participent d'un phantasme français : les espaces vides sont vécus comme un manque par rapport aux pays du Nord dans le cadre de la construction européenne. Peur aussi de la perte de maîtrise du sol, de la désertification et de la déprise agricole : pas de modèle pour remplacer l'exploitation du sol.
La logique de basse densité illustre à la fois la situation préoccupante des « déserts » humains et économiques entraînés dans une spirale de déclin, et la bonne santé de régions à la fois vides et prospères où l'espace agricole est riche et nécessite peu d'hommes pour sa mise en valeur.
Les densités concernent avant tout les populations : R. Brunet (Les Mots de la géographie) situent les faibles densités sous le seuil de 10 – 15 habitants/km². Densité moyenne en France : 108 habitants/km², mais réalités diverses et nombreux espaces dont la densité est très inférieure à la moyenne sans rentrer dans les critères de Brunet. On a donc retenu le seuil de 25 habitants/km2.
L'INSEE distingue les ZPIU et les zones hors ZPIU, qui correspondent plus précisément au rural profond. Actuellement, 96 % des habitants de la France vivent en ZPIU, soit dans un centre ville, une banlieue ou dans le périurbain. Seuls 2 % vivent dans un milieu « infra urbain », qualifié de rural profond.
Les espaces de faible densité de population, si on y compte les forêts et les landes, occupent le tiers au moins de la superficie du pays. Les zones en question prennent en écharpe l'hexagone, depuis le piémont pyrénéen jusqu'au massif central, aux marges méridionales du Bassin Parisien, au plateau lorrain et aux frontières du Nord Est, avec une annexe en Bretagne centrale et en Basse Normandie.
On tentera donc de caractériser les espaces de faible densité de population selon des critères communs, et de les différencier en fonction de leur évolution. On essaiera aussi de déterminer la manière dont ils se structurent, en eux-mêmes et par rapport au reste de l'espace français.
[...] Certains déserts accueillent des activités qui recherchent le calme, l'environnement, l'espace disponible. Le télétravail, le multirésidentiel, sont symptomatiques d'un usage raisonné des espaces de faible densité. [...]
[...] Les zones en question prennent en écharpe l'hexagone, depuis le piémont pyrénéen jusqu'au massif central, aux marges méridionales du Bassin Parisien, au plateau lorrain et aux frontières du Nord Est, avec une annexe en Bretagne centrale et en Basse Normandie. On tentera donc de caractériser les espaces de faible densité de population selon des critères communs, et de les différencier en fonction de leur évolution. On essaiera aussi de déterminer la manière dont ils se structurent, en eux-mêmes et par rapport au reste de l'espace français. Occupation humaine et répartition des activités Où habitent les Français ? La ruralité reste le trait commun de la notion de faible densité. L'épicentre du phénomène correspond au Massif central. [...]
[...] Kayser) Certains espaces de faible densité sont cependant touchés par une évolution encourageante. La pluriactivité, la fixation d'une population rurale active par des emplois sur place ou dans les centres urbains de la périphérie, le renouveau du petit commerce et des services, sont des facteurs de renouveau. Mais l'essentiel est qu'ils s'appuient sur des initiatives localisées soutenues par des incitations financières communautaires. Ainsi, malgré un dépeuplement persistant et le maintien de faibles densités, une partie des Cévennes, de la Margeride, de l'Aubrac, connaissent des indices de renouveau. [...]
[...] L'expression oser le désert de Jacques Lévy est lancée, tel un défi pour l'avenir des faibles densités, car cette composante territoriale reflète bien des spécificités françaises, et entre dans un jeu politique et social actuel sur le devenir des espaces ruraux. Les vides humains peuvent s'avérer complémentaires des trop-pleins urbains. Les espaces faiblement peuplés ne sont pas des périphéries territoriales, marginalisées par l'avancée de fronts de peuplements périurbains. Ils peuvent être perçus comme des poumons indispensables éléments d'équilibrage du territoire. [...]
[...] Ces forts taux de départs sont aggravés par un vieillissement très net des populations : les taux de mortalité peuvent dépasser les 20 dans certains cantons du Limousin. Dénatalité prononcée et solde migratoire déficitaire se conjuguent pour provoquer un délabrement démographique. Aussi carte des services : offre plus limitée, concentration dans quelques pôles. En Corrèze, plus d'une commune sur 3 est privée de commerces de base ; la fermeture des commerces et services (poste, absence d'écoles ) génère elle même d'autres départs. [...]
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