Aujourd'hui, l'espace rural n'est plus synonyme d'espace agricole ; l'espace rural a perdu une partie non négligeable de ses fonctions productrices au profit d'autres usages. Cependant, la délimitation spatiale des espaces concernés pose une double ambiguïté :
-« peu ou pas agricoles » : comment évaluer le degré d' « agricolité » d'un espace ? On fera entrer dans la catégorie « espace peu ou pas agricole » les portions de territoire dont l'activité agricole n'est pas l'activité dominante, mais aussi celles qui connaissent une crise de leur agriculture au point que cette dernière ne suffit plus pour assurer la survie économique de la région, sans pour autant qu'une reconversion soit en cours. Il s'agit donc d'espaces à la situation économique contrastée : espaces en crise, espaces anciennement tourné vers une / des activité(s) non agricoles, espaces en cours de reconversion.
-« espaces peu ou pas agricoles » : à quelle échelle faut-il considérer l'espace ? Nous nous bornerons en général à l'échelle de la région, sans omettre d'évoquer, à plus grande échelle, les cas de multiactivité où un espace industriel ou touristique qui, bien que situé dans une région agricole, est tout de même un espace non agricole.
2 axes d'étude permettent d'aborder cette thématique :
-l'étude des espaces ruraux peu ou pas agricoles revient à confronter 2 perceptions de l'espace rural et de son devenir :
Certains ouvrages insistent sur la crise rurale, l'accentuation du déséquilibre démographique, du chômage et de la marginalisation des populations qui restent dans les campagnes et utilisent même le terme de « désertification » pour qualifier le phénomène de crise rurale.
A l'opposé, Bernard Kayser parle de renaissance rurale et de ruralité choisie : il insiste sur la reprise démographique de certains domaines ruraux, notamment ceux placés dans l'orbite de centres urbains importants ; il souligne leur recomposition sociale et valorise les possibilités d'innovation et de développement, les éléments de renouveau.
-Cette étude renvoie finalement à analyser la diversité des situations : ceci légitime la formulation du sujet : il y a bien des espaces ruraux peu ou pas agricoles en France, le pluriel ayant valeur de diversité.
[...] Une crise globale : La trace de la crise dans le paysage : 5 C. Les facteurs de la crise : La sélection des espaces agricoles : La perte de compétitivité des espaces industriels et artisanaux ruraux : Le poids de la résistance et des représentations : 7 II. Voies et limites de la renaissance des espaces ruraux peu ou pas agricoles : 8 A. Les moteurs de la renaissance : La périurbanisation : La diversification économique : Les opérations d'aménagement : 9 B. [...]
[...] L'entreprise est située à 15 km d'Aubusson ( habitants en 1997) et à plus de 80 km de Clermont-Ferrand et de Limoges, près du petit bourg de Champagnard (440 habitants). Dans cette région, l'exode rural a été ininterrompu depuis 1981 et les services ont fermé leur porte progressivement. En 1980, on y a installé Codechamp. C'est un bel exemple de volontarisme et d'attachement à une région que l'on a du quitter pour trouver un emploi : le projet a été initié par un industriel de la région parisienne, propriétaire d'une résidence secondaire en Creuse et par un ingénieur né à Champagnard et a été soutenu par les creusois et l'Etat qui ont octroyé des subventions. [...]
[...] Ainsi, le mythe de la désertification s'est construit sur des bases réelles d'une crise multiforme qui a frappé des espaces anciennement agricoles ou non agricoles II. Voies et limites de la renaissance des espaces ruraux peu ou pas agricoles Les moteurs de la renaissance La périurbanisation Alors que la population rurale a tendance à s'accroître, les villes- centres et leurs banlieues immédiates perdent des habitants au point que beaucoup d'observateurs parlent maintenant d'exode urbain ou de contre- urbanisation. Les espaces ruraux à proximité immédiate des villes sont tous affectés par ce mouvement dit de périurbanisation Si le semis urbain est dense, ces aires de périurbanisation qui s'étalent en nappes aux abords des cités ou qui, plus loin, sont guidées par les voies de communication, se recoupent et toute la campagne renaît avec pour conséquence des changements sociaux considérables. [...]
[...] - Enfin, la superficie des communes est réduite, donc rassemble en valeur absolue par rapport à d'autres communes comme celle de Châtillon-sur-Indre citée précédemment, ce qui permet d'abriter des activités plus nombreuses. Les limites de la renaissance : faut-il oser le désert ? La fragilité des projets de revalorisation des espaces en crise Les cas d'impulsion de projets dans les espaces ruraux peu ou pas agricoles pour ralentir l'exode rural ne manquent pas. Cependant, nombre d'entre eux finissent par en connaître les limites. [...]
[...] D'autre part, une enquête menée auprès des artisans et commerçants prouve que le tourisme joue un rôle important en matière de maintien des services puisque des interrogés se déclare dans l'incapacité de poursuivre son activité sans le débouché que représentent les touristes. Certes, cette donnée est importante, mais il faut préciser que souvent ces apports ne servent qu'à accompagner la fin de nombreuses affaires : le tourisme maintient donc seulement provisoirement une activité économique moribonde, il ne la relance pas. Oser le désert ? Oser le désert : cette expression employée par J. LEVY au festival de Saint-Dié en 1993 est provocatrice, mais a le mérite de poser un certains nombre de questions que R. [...]
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