Le provisoire qui dure. Géographie comparée de deux centres humanitaires parisiens - Clélia Gasquet-Blanchard (2018) - Dans quelles mesures ces centres humanitaires réussissent-ils à maintenir un équilibre entre leur caractère provisoire et la nécessité de s'adapter de manière durable face aux besoins fluctuants des personnes accueillies ?

Thèmes abordés

2018, Le provisoire qui dure, géographie comparée, centres humanitaires parisiens, Clélia Gasquet-Blanchard, caractère provisoire, CPA entre de Premier Accueil

Résumé du document

L'évolution des centres humanitaires au sein des grandes métropoles offre une perspective fascinante sur les défis sociaux et politiques contemporains. À Paris, deux centres humanitaires, le Centre de Premier Accueil de la Chapelle (CPA) et le Centre d'Hébergement d'Urgence pour Migrants (CHUM), montre par leur organisation et leur aménagement les enjeux politiques et sociaux qui en découlent. On peut alors se demander dans quelles mesures ces centres humanitaires réussissent-ils à maintenir un équilibre entre leur caractère provisoire et la nécessité de s'adapter de manière durable face aux besoins fluctuants des personnes accueillies ?

Extraits

[...] De ce fait, les deux centres se retrouvent dans des quartiers défavorisés, avec une forte précarité comme le démontre les tableaux de l'article. En effet, pour les quartiers prioritaires autour du CPA, on constate que seul des ménages possèdent une stabilité financière et le taux de pauvreté et bien plus élevé que celui de Paris ou encore du taux national en 2017 selon l'Insee). Les résultats sont similaires pour les quartiers politiques de ville observés à Ivry. Par ailleurs, le CPA qui au départ désirait accueillir inconditionnellement tous les primo-arrivants comprends très vite que c'est impossible, c'est derniers sont trop nombreux. [...]

[...] Même si peu de personnes quittent le CHUM pour plusieurs raisons tels que la peur de la ville ou encore à cause de problèmes budgétaires ou de transports, le CHUM veut développer de réels liens avec la ville. Certains primo-arrivants se promènent dans Ivry au bord de la Seine, des sorties collectives sont organisées par le pôle social (fête de la ville, matchs de football . ) permettant de renforcer aussi les liens sociaux. Tous ce développement à été compliquer à se mettre en place puisque le CHUM se trouve dans une zone très industrielle, dans un quartier en plein aménagement, ce qui a demandé un réel effort pour les employés du CHUM. [...]

[...] Géographie comparée de deux centres humanitaires parisiens - Clélia Gasquet-Blanchard (2018) - Dans quelles mesures ces centres humanitaires réussissent-ils à maintenir un équilibre entre leur caractère provisoire et la nécessité de s'adapter de manière durable face aux besoins fluctuants des personnes accueillies ? L'évolution des centres humanitaires au sein des grandes métropoles offre une perspective fascinante sur les défis sociaux et politiques contemporains. À Paris, deux centres humanitaires, le Centre de Premier Accueil de la Chapelle (CPA) et le Centre d'Hébergement d'Urgence pour Migrants (CHUM), montre par leur organisation et leur aménagement les enjeux politiques et sociaux qui en découlent. [...]

[...] Par exemple, les travailleurs du centre doivent être des habitants de la commune, et il faut aussi que 50 personnes roms doivent pouvoir intégrer le centre au minimum. Ainsi, on comprends qu'à cause de l'aspect temporaire de l'accueil des primo- arrivant, il y a un réel problème d'organisation sur la durée, désavantageant autant les primo-arrivants et les acteurs qui sont sensés les aider. En outre, l'aménagement spatiale de ces deux centres dénonce également l'important nombre de primo-arrivants qui demandent de l'aide ainsi qu'un problème d'appropriation de l'espace qui en découle. [...]

[...] C'est de cette façon qu'une ségrégation se crée, empêchant une insertion complète pour les « migrants » et contrastant avec l'urgence de la situation humanitaire allant totalement à l'encontre aux besoins de temps qu'on les primo- arrivant pour s'intégrer. Pour le CHUM, la situation est tout autre : il y a une réelle volonté de créer un village constituer d'îlots et de yourtes avec plusieurs types de logements, dépend du nombre de personnes (entre 12 et 45m²). Ce village est également composé d'espace de convivialité qui permet de créer un réel voisinage et de lieux ombragé grâce à des arbres mais aussi de l'installation de bâches permettant de se reposer à l'extérieur pendant le ramadan. [...]