Michel Signoli, Isabelle Seguy, Jean-Noel Biraben, Olivier Dutour, grande épidémie, époque moderne, XVIIIe siècle, dysenterie, paléodémographie, démographie, peste, Provence, sépulture, archéologie, anthropologie, archive
Ces deux articles portent sur une crise démographique liée à une épidémie en France à l'époque moderne. L'article de Michel Signoli est un article transdisciplinaire très descriptif avec un fort aspect scientifique qui est sans doute lié à la profession et au domaine d'étude de Michel Signoli et de ses co-auteurs. L'article de François Lebrun est aussi très descriptif et s'appuie sur le dépouillement d'archive lié aux évolutions démographiques de la Provence, cependant il y figure plus d'interprétations et d'analyse sur la manière dont la crise est gérée par les autorités ou sur les facteurs de l'extension de l'épidémie. D'une manière générale si les deux articles s'attachent à décrire précisément leurs méthodologies, l'article de François Lebrun a une approche chronologique dans sa manière de décrire l'épidémie de dysenterie tandis que l'article de Michel Signoli se concentre sur cet aspect méthodologique qu'est la comparaison entre les documents d'archives et les archives biologiques. On constate également que l'article de Michel Signoli accorde une plus grande importance à la description biologique des victimes en établissant un profil biologique, tandis que l'approche de François Lebrun est plus sociale et politique notamment lorsqu'il évoque le concept de misère structurelle, il utilise également le champ d'étude de l'histoire des mentalités lorsqu'il évoque le scepticisme des populations rurales de l'ouest face aux médecins.
[...] A partir de ces documents les auteurs proposent un ensemble statistique des décès liés à la peste dans chacune des sept communautés étudiées (Martigues, Aubagne, Cassis, Le Puy-Sainte Réparade, Salon-de-Provence, Vitrolles) et la période sur laquelle chaque communauté a été infectée. Les documents qui établissent l'aspect Paléodémographique de l'étude se réalisent notamment par des techniques de biologie moléculaire qui permettent de confirmer le cas de peste. La détermination du sexe et de l'âge des victimes sont identifiables par l'études des os. [...]
[...] D'une manière générale, l'auteur constate que les zones rurales sont beaucoup plus touchées que les villes. François Lebrun y voit deux raisons : les meilleures conditions d'hygiène et d'alimentation ainsi qu'une présence plus importante de médecins permettant ainsi une intervention immédiate. Le taux de mortalité à Saint-Brieuc est de 2 à 3 fois moins important que dans les campagnes environnantes. L'auteur conclut en estimant par l'interprétation de l'excédent des sépultures sur les baptême que l'épidémie a provoqué le décès de près de personnes sur tout le royaume dont à l'ouest du Royaume. [...]
[...] Les comparaisons entre les document d'archive et les donnée ostéologiques issu des sépultures de pestiféré permettent de constater une concordance des information acquise : par exemple sur le site d'inhumation de Délos à Martigues on arrive à la même proportion d'adultes que celle établie par les donné d'archive. Les auteurs concluent en expliquant que l'anthropologie de terrain allié aux analyses des archives historiques peuvent être particulièrement utiles dans le cadre de sites moins connus où les archives sont incomplètes. Notamment concernant les épidémies du Ve au VIIe et XIVe siècle. [...]
[...] Concernant l'âge des victimes, les auteurs constatent que les âges extrêmes ans et 70 ans et plus) qui sont habituellement les plus représentés parmi les victimes au cours d'une crise démographique, semblent proportionnellement moins touchés en période de peste. La composition par âge des victimes est proportionnelle à la répartition par âge de la population vivante. Le facteur de l'âge ne semble donc pas être un facteur déterminant de la mortalité. La répartition mensuelle des décès montre quant à elle que la peste de 1721 fit l'essentiel de ses victimes en deux mois tandis que les deux derniers mois de l'épidémie sont peu mortels. [...]
[...] Une grande épidémie en France au XVIIIe siècle : La dysenterie de 1779, François Lebrun (1973) et Paléodémographie et démographie historique en contexte épidémique : la peste en Provence au XVIIIe siècle, Michel Signoli, Isabelle Seguy, Jean-Noel Biraben, Olivier Dutour (2002) - La crise démographique liée à une épidémie en France à l'époque moderne LEBRUN, François, "Une grande épidémie en France au XVIIIe siècle : La dysenterie de 1779" Annales de démographie historique Hommage à Marcel Reinhard. Sur la population française au XVIIIe et au XIXe siècles. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture