Existe-t-il un mode d'habiter spécifiquement urbain ?, Laurent Cailly, La relation ville/campagne excédée par la périurbanisation, Martin Vanier, périurbanisation, géographie, sociologie, habitants, espaces urbains, pratiques spatiales, stratégies résidentielles, mobilités, présentation de l'auteur, contexte de l'article, ville de Tours, aire urbaine, échelle de l'agglomération, transports en commun, centralités périphériques, espaces fonctionnels, zones commerciales, polycentrisme hiérarchisé, effets de sectorisation, classe sociale, mobilité intense, types d'occupation, division de l'espace, valeurs sociales, valeurs politiques
La problématique que soulève Cailly par la rédaction de cet article est liée aux modes d'habiter (terme clé qu'il utilise très souvent), c'est-à-dire aux habitudes et usages des habitants des différentes zones de l'aire urbaine, en insistant particulièrement sur les habitants des espaces périurbains. Cet article est situé au coeur de son travail sur les stratégies résidentielles, les mobilités et les modes d'habiter périurbains. La dimension sociologique y est primordiale, plus encore que l'article de Vanier : malgré sa profession de géographe à proprement parler, Cailly considère en effet qu'ils ne sont pas les plus aptes à porter un jugement sur les pratiques spatiales des individus, dimension plutôt dévolue à l'aspect sociologique.
[...] La division de l'espace qu'il propose s'applique spécifiquement à l'aire urbaine tourangelle, elle serait moins pertinente pour des villes plus grandes (notamment Paris, où les différences spatiales sont plus fortement accentuées) ou bien plus petites que le cas étudié de Tours. Cailly conclut son article en rapprochant les deux concepts des fortes parentés et de l'hétérogénéité interne qui marquent l'espace périurbain, afin de définir le mode d'habiter de ce type d'espace. Il ouvre de fait une nouvelle perspective en présupposant un mode d'habiter périurbain fondé essentiellement sur les valeurs sociales et politiques des individus. [...]
[...] Mais la manière d'articuler les échelles reste plus importante que les préférences d'un habitant pour un secteur précis, exemple faisant office de cas particulier. Le mode de vie périurbain est bien plus souvent engendré par un choix d'habitat que par un choix de configuration spatiale. Autrement dit, les habitants ne décident pas directement de l'utilisation qu'ils feront de la voiture en s'installant dans ce type d'espace. Dans tous les cas, ce mode d'habiter implique une modification des habitudes quotidiennes sur tous les plans en imposant de multiples facettes. [...]
[...] Par exemple, lors de l'entrée au lycée, le centre-ville est très investi, non seulement pour les études, mais aussi pour la plupart des activités qui s'y déroulent. Au sein d'une même famille, les types d'occupation de l'espace peuvent être radicalement différents. L'exemple type pouvant paraître caricatural et ne plus prévaloir aujourd'hui, Cailly en décrit tout de même les différents aspects avec prudence. Les mères ont une présence domestique importante et gèrent la plupart des transports pour les enfants. Ainsi, elles accomplissement beaucoup de petits trajets. [...]
[...] Hétérogénéité des modes d'habiter périurbains et dimension sociologique Néanmoins, l'autre moitié de l'article de Cailly insiste davantage sur les différences individuelles au sein des modes d'habiter périurbains. La question de l'hétérogénéité des modes d'habiter périurbains induit la dimension sociologique est plus forte. Cailly prône une division sociale des espaces périurbains en deux grands types : les classes moyennes supérieures et inférieures. Pour la catégorie la moins fortunée, l'espace proche est davantage investi, dont le domicile, et l'utilisation de la voiture s'avère moindre. [...]
[...] Le concept de péricentre est défini par Cailly : il s'agit essentiellement de quartiers périphériques de la ville de Tours, qui pour la plupart jouxtent le centre. Ses habitants valorisent les ressources du centre-ville, dont la proximité est élevée. Généralement, ils ont un goût pour la ville malgré un léger retrait du centre, et sont attachés à leurs quartiers et aux petits commerces. Le goût pour la déambulation est également prononcé. En revanche, la pratique automobile reste intense afin de relier les espaces périphériques de l'agglomération. [...]
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