- Géographie et sémiologie graphique : Deux regards différents sur l'espace, Jean-Paul BORD, © CYBERGEO 2000 No.149, 17 novembre 2000
- Les défis théoriques posés à la cartographie mènent à la cognition, Yaïves FERLAND, © CYBERGEO 2000 No.148, 17 novembre 2000
La cartographie est un outil fondamental de la géographie. Le géographe n'aurait plus de raison d'être sans les cartes qui lui permettent d'illustrer et d'expliquer son objet d'étude. Toutefois, la cartographie est un objet très complexe, qui a du mal à se positionner dans le champ scientifique car elle fait appelle à des compétences de natures différentes. Elle a également connu des bouleversements récents qui l'amènent à se remettre en question, à une époque où la société de l'information a rendu les cartes des représentations de l'espace quotidiennes et accessibles à tous. Pour aborder ce sujet de la cartographie, j'ai sélectionné deux articles issus de la revue Cybergéo qui ont été publiés à l'occasion du colloque « 30 ans de sémiologie graphique », qui s'est tenu à Paris les 12 et 13 décembre 1997. Le premier s'intitule « Les défis théoriques posés à la cartographie mènent à la cognition » et a été écrit par Yaïves Ferland, géographe québécois. Le second, « Géographie et sémiologie graphique : deux regards différents sur l'espace », est de Jean-Paul Bord, professeur d'université.
Après une présentation de l'objet retenu, la cartographie, nous analyserons et comparerons les deux paradigmes développés par les auteurs.
[...] En effet, de par sa nature visuelle, une carte paraît vraie et officielle (comme toute image, comme les photos par exemple), ce qui est moins le cas avec un texte écrit. Les cartes représentent donc un très grand avantage communicationnel. Pour re-présenter des séries de chiffres qui sont illisibles à l'œil nu (on a du mal à y distinguer les chiffres qui ressortent, etc.), les modèles graphiques, dont les cartes font partie, sont bien plus efficaces qu'un texte. Il y a donc un fort risque de faire passer de fausses informations comme étant la réalité. [...]
[...] Grâce à ces innovations, les Systèmes d'Information Géographique (SIG) ont été créés. Ce sont des bases de données numériques, mais à la différence des fichiers classiques non repérables géographiquement, comme la liste des employés d'une entreprise ou les stocks de marchandise d'un supermarché, elles comportent une dimension spatiale qui peut être exploitée à l'aide d'un logiciel. Sont concernés, par exemple, les recensements de la population, la liste des implantations d'une grande entreprise (répertoriées par régions, pays ou continents), ou la répartition sur un territoire donnée d'une espèce animale ou végétale. [...]
[...] Jean-Paul Bord quant à lui, basé sa réflexion sur trois constats présentés plus haut et a approché le problème par la sémiologie graphique. Tout son article est ponctué par de nombreuses citations, il est beaucoup plus court et est, à mon sens, plus pédagogique (pour des étudiants de licence) que le premier. On peut cependant regretter qu'il ne fasse pas une présentation du rôle de la géographie comme le fait Ferland. Finalement, on comprend bien grâce à ces articles que la cartographie est un outil fondamental de la géographie puisqu'elle s'emploie à représenter l'espace de la façon la plus objective possible, pour servir ensuite de base à la recherche et à l'explication de phénomènes par les géographes. [...]
[...] Au IIe siècle après J.-C., l'œuvre du savant grec Ptolémée, Géographie, représente en quelque sorte une compilation de tout le savoir antique en matière de cartographie dans le but d'établir une carte du monde de l'époque, regroupant l'Asie, l'Afrique, et l'Europe, continent alors le mieux connu des trois. Le Moyen Âge correspond à une période de régression de la cartographie occidentale. En effet, ce sont les mappemondes ornant les œuvres théologiques qui dominent. Elles marquent une vision symbolique du monde mêlant connaissance géographique, croyances religieuses et monstres mythiques. La forme la plus connue de ces cartes est celle du T dans l'O, chargée de symboles. Le monde est représenté par un disque plat, avec la ville de Jérusalem comme point central. [...]
[...] Les grades puissances s'entendent sur l'adoption du système métrique comme standard de la cartographie en 1875 et du méridien de Greenwich comme méridien d'origine en 1884. Les premières cartes thématiques apparaissent, comme les cartes géologiques, en lien direct avec la Révolution Industrielle (exploitation des ressources naturelles). En France, c'est l'armée qui est chargée de renouveler les cartes topographiques appelées cartes d'état-major jusqu'en 1940 où l'IGN (Institut de Géographie National) est créé. Durant la deuxième moitié du XXe siècle, la cartographie va connaître un nouveau bouleversement majeur avec le développement progressif mais exponentiel de l'informatique qui permet de nouvelles pratiques. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture