Si la charte d'Athènes a jusqu'aux années 60 constitué en France la référence en matière d'urbanisme, elle est aujourd'hui fortement réfutée. Elle définit l'urbanisme comme une science au même titre que l'on définit la médecine comme telle. Les adeptes de la charte d'Athènes considèrent l'urbanisme comme une science qui dicte ce qu'il faut faire. Or, d'une part une science ne peut pas dicter ce que l'on doit faire, elle ne peut fonder l'action humaine et d'autre part, cette doctrine rejette tout débat alors que l'urbanisme prône aujourd'hui la concertation, la participation c'est-à-dire le débat et la communication.
S'intéresser à l'urbanisme, c'est s'intéresser à de nombreux concepts qui lui sont connexes. Nous ne prétendrons donc pas faire ici la critique d'un texte qui prétend définir l'urbanisme dans sa totalité. Nous étudierons un texte qui tente de déterminer quel peut être l'un des enjeux de l'urbanisme aujourd'hui, quelle notion peut être inhérente à sa définition. C'est d'ailleurs dans cette visée même qu'Albert Lévy s'intéresse aux notions de « projet urbain » et de « composition urbaine ». Ces deux notions participent selon lui pleinement à la définition de l'urbanisme d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Nos analyserons donc un extrait de l'un de ses textes où il y fait référence : La composition urbaine : un savoir-faire en crise paru dans l'ouvrage Vers un nouvel urbanisme, Faire la ville, comment ? Pour qui ?, écrit sous la direction de Ph. Genestier.
Il s'agira d'apprécier la manière dont l'auteur tente de trouver une réponse à la définition de l'urbanisme : à quelles notions Albert Lévy a-t-il recours ? Présentent-elles encore aujourd'hui une légitimité pour définir l'urbanisme ?
[...] Il travaille au Laboratoire de Théorie des Mutations Urbaines, Institut Français d'Urbanisme, Université de Paris VIII. Ses principaux domaines de recherche concernent la forme urbaine et ses transformations, le processus de conception architecturale, la ville européenne, ses caractères et son fonctionnement. Albert Lévy, La composition urbaine : un savoir-faire en crise dans Vers un nouvel urbanisme, Faire la ville, comment ? Pour qui p Albert Lévy, La composition urbaine : un savoir-faire en crise dans Vers un nouvel urbanisme, Faire la ville, comment ? [...]
[...] Ces deux dernières ne sont finalement que des instruments et outils, l'urbanisme apparaissant alors comme une matière qui les englobe. A travers cette distinction, on comprend cependant que pour Albert Lévy, la forme fonde l'urbanisme contemporain. Mais l'auteur ne se laisse-t- il pas emporter par sa fonction d'architecte qui, naturellement, place la forme au cœur de ses préoccupations ? En effet, il souligne l'importance de la forme dans le projet urbain mais n'oublie-t-il pas la dimension de concertation ainsi que la prise en compte d'objectifs à atteindre ? [...]
[...] La définition d'un nouvel urbanisme ne peut se faire selon lui sans y avoir recours. Reste à savoir si cette volonté est synonyme d'un retour vers l'art urbain et les formes traditionnelles ou ne s'il ne s'agit pas finalement de trouver les formes correspondantes aux évolutions et besoins socio-économiques et autres, de nos sociétés contemporaines. Cette interrogation est d'autant plus pertinente quand on constate l'ampleur de la dispersion issue de l'urbanisme moderne. D'ailleurs, aux vues de cette dispersion on peut se demander s'il convient même de placer la forme au centre des préoccupations de l'urbanisme. [...]
[...] Dès lors, même si l'interrogation sur la forme reste inhérente à la fonction d'urbaniste, au jour d'aujourd'hui, l'importance de l'urbanisation dispersée sur le territoire national ainsi que sa croissance perpétuelle depuis plus de trente ans ne nous encouragent-elles pas à envisager la ville d'aujourd'hui et de demain comme une ville étalée mettant au second plan la réflexion sur la composition urbaine ? Le fait d'envisager la ville de demain comme dispersée n'assurant bien entendu pas qu'elle le sera effectivement. Néanmoins, outre l'étalement urbain, il est des formes réalisées de façon isolée (à travers ZAC, lotissements, formes architecturales isolées, etc.) qui contribuent à la fragmentation urbaine au même titre que l' urbanisme de plan Aussi juxtaposition et refus de la composition apparaissent-ils davantage comme les maîtres mots. La forme et la composition urbaine s'avérant anachroniques et dépassées. [...]
[...] Albert Lévy La composition urbaine : un savoir-faire en crise dans Vers un nouvel urbanisme, Faire la ville, comment ? Pour qui ? Si la charte d'Athènes a jusqu'aux années 60 constitué en France la référence en matière d'urbanisme, elle est aujourd'hui fortement réfutée. Elle définit l'urbanisme comme une science au même titre que l'on définit la médecine comme telle. Les adeptes de la charte d'Athènes considèrent l'urbanisme comme une science qui dicte ce qu'il faut faire. Or, d'une part une science ne peut pas dicter ce que l'on doit faire, elle ne peut fonder l'action humaine et d'autre part, cette doctrine rejette tout débat alors que l'urbanisme prône aujourd'hui la concertation, la participation c'est- à-dire le débat et la communication. [...]
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