Aucun intervenant de la filière musicale n'a réellement devancé l'ampleur du phénomène de musique distribuée sur Internet. Au rebours, les consommateurs ont progressivement saisi cette opportunité de disposer de musique en utilisant les logiciels de partage, de téléchargement ou d'écoute en « streaming ».
Quelles ont été les raisons du manque d'anticipation du secteur de la musique ? De manière générale, assurer la diffusion de musique en ligne n'a pas été perçu comme un mode de consommation mature pour la musique : en témoigne le faible taux d'équipement des foyers en ordinateurs et en Internet haut débit il y a encore quelques années. Le ministère de l'industrie répertoriait seulement 600 000 abonnés à l'Internet haut-débit en 2002. Par ailleurs, agir sur la distribution de musique en ligne signifiait ouvrir le marché de la musique aux fournisseurs d'accès à Internet ou aux fabricants de matériel informatique. Or, si l'on excepte l'alliance de Time Warner avec AOL en 2000, ces prestataires avaient toujours été tenus relativement éloignés des leviers de contrôle du marché de la musique. L'industrie musicale étant façonnée en forme d'entonnoir renversé, abaisser les obstacles à l'entrée n'était pas imaginable en terme de parts de marché et de « pouvoir de marché ». Enfin, les acteurs de la filière ont mal appréhendé l'éventuelle complémentarité de la musique avec Internet, en définissant au contraire comme potentiellement concurrentielle l'utilisation des logiciels d'échange de « pair à pair » ou « peer to peer ».
[...] En réalité, les acteurs de l'offre légale se multiplient hors des maisons de disques et principalement aux Etats-Unis. Le fameux Itunes lancé par Apple pour les ordinateurs Mac a été le succès de 2003. Ce logiciel intégré sur chaque ordinateur vendu propose la vente de titres au téléchargement pour une somme forfaitaire de 0,99 dollar par titre ou 9,99 dollars par album téléchargé. A son lancement, ce service (Itunes music store) concerne titres que l'internaute peut ensuite classer dans une bibliothèque spécifique ou stocker sur un baladeur MP3 adapté : le Ipod Ce système concurrence directement les majors grâce à la compatibilité entre appareils. [...]
[...] Ce point relève de la seule loi du marché et du pouvoir de négociation des acteurs, mais il semble évident que les plates- formes, pour se développer, doivent détenir un contenu et pouvoir le proposer à un prix accessible. Si l'offre légale de musique est désormais en phase de maturation et la demande de musique toujours vive, l'équilibre économique du secteur reste à déterminer. Les discussions entre intervenants de la musique et du secteur des nouvelles technologies démontrent l'importance des enjeux et la nécessité d'apporter de nouveaux axes de réflexion et d'action. [...]
[...] Les titres sont vendus par 500 services de téléchargement légaux dans 40 pays. Ce couplage d'un catalogue varié et d'un équipement compatible doit favoriser les chiffres de vente de musique en ligne, estimés par l'IFPI à 2 milliards de dollars en 2006, incluant les utilisations musicales en matière de téléphonie mobile. Même si les chiffres des ventes en ligne s'avèrent éloignés des estimations antérieures de la filière musicale, ces ventes ont doublé en un an, représentant 795 millions de téléchargements en 2006, preuve d'une demande forte. [...]
[...] La mise en place progressive de l'offre légale de fichiers musicaux sur Internet : la réticence initiale de la filière musicale face à la distribution de musique en ligne Aucun intervenant de la filière musicale n'a réellement devancé l'ampleur du phénomène de musique distribuée sur Internet. Au rebours, les consommateurs ont progressivement saisi cette opportunité de disposer de musique en utilisant les logiciels de partage, de téléchargement ou d'écoute en streaming Quelles ont été les raisons du manque d'anticipation du secteur de la musique ? [...]
[...] Les ventes en France représentent entre 28 et 31,3 millions de téléchargements. Le chiffre d'affaires est situé par le CSCMI à 30,2 millions d'euros pour 2006, aux alentours de 23 millions selon le SNEP. Le marché numérique ne pèse, selon la méthodologie la plus favorable, guère plus de du chiffre d'affaires du marché français de la musique enregistrée Il subsiste un téléchargement illégal toujours vivace, ce qui montre une réticence à payer pour obtenir un contenu en ligne. Le manque d'interopérabilité des matériels et de tarifs lisibles semble également compté dans cette tendance. [...]
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