Rétribution, création musicale, marché de la musique, France, industrie du disque, Internet
En 2002, le chiffre d'affaires du marché de la musique en France s'élevait à 1,302 milliards d'euros. En 2013, seulement 493 millions. Cette chute vertigineuse est évidemment imputable au développement d'internet et du téléchargement pirate. Si cette crise qui touche l'industrie musicale ne marque évidemment pas la fin de la création musicale, elle vient clairement mettre fin à un système en place depuis des décennies, autour de l'industrie du disque.
Malgré toutes les mesures prises pour endiguer ce phénomène, il apparaît aujourd'hui comme illusoire de revenir un jour à la situation d'il y a une dizaine d'années. Aussi plutôt que de chercher à tout prix à maintenir ce système voué à péricliter, peut-être est-il plus judicieux de profiter de cette révolution numérique pour repenser en profondeur le système de rétribution de la création musicale.
[...] Il est clair qu'il faut trouver des solutions pour rétribuer la création musicale autrement que par la vente de disque. Mais pour trouver ces solutions, il faut d'abord s'interroger sur le rôle que l'on confère à la musique. II. Quelle place pour la création musicale ? A - La musique : une simple marchandise ? 1970 : Entrée de la création musicale dans une logique marchande Concurrence, publicité pour ventes rapides, diffusion par des radios, marketing, merchandising, etc. Est-ce l'évolution souhaitable pour la musique ? [...]
[...] Internet semble être un moyen de rebâtir un système pour la rémunération de la musique, permettant d'évacuer un système marchand clairement défaillant, et de promouvoir le développement de la création musicale. Si ce système n'est pas encore établi et peut prendre différentes formes, il se basera sur une constante : la production musicales est un bien collectif, et rétribuer les artistes doit passer par d'autre moyens que la vente de cette production. De plus, il sera d'autant plus efficace qu'il utilisera les nouvelles technologies comme instrument et qu'il ne les considèrera pas comme un ennemi de la production musicale. [...]
[...] C'est ce que réclament depuis plusieurs années les différents partis pirates qui luttent, entre autre, pour la législation du partage des œuvres culturelles hors marché, contre la propriété intellectuelle, contre les droits d'auteurs dans la musique . Mais si la musique devient un bien collectif, comment rétribuer ses créateurs? III. Comment rétribuer les artistes à l'heure du numérique ? A - Rémunérer autre chose que la production Si la production musicale est considérée comme un bien collectif, elle ne peut plus être génératrice de revenus. [...]
[...] Comment alors soutenir cette production ? B - Passer par la subvention et la taxe URSS : Mise en place d'un système de subventions des artistes par l'État Jugement de l'État et difficulté de déterminer qui doit être le bénéficiaire ou non de cette subvention Risque de laisser de côté certaines créations musicales Possibilité de mêler la subvention de l'État avec une logique concurrentielle Subventions accordées aux maisons de disque, plus à même de juger de la qualité d'un artiste : Proposition d'un large panel d'artistes, recherche d'artistes originaux —> Rémunération fixe des artistes par les maisons de disque Projet de loi proposé par Pierre Lascure : Mise en place d'une taxe sur les appareils connectés à l'accès à la culture sur internet, ordinateurs et smartphones Prélèvement lors de l'achat d'appareil précédemment cités + développement de l'industrie culturelle c - se servir des nouvelles technologies Si la solution d'une subvention par l'état des maisons de disque semble efficace, elle se heurte néanmoins à plusieurs problèmes : comment faire avec les œuvres étrangères ? [...]
[...] Mise en danger de la création musicale elle-même B - La musique comme externalité positive Création musicale + diversité = Exernalités positives non prises en compte par le marché Augmentation de sa connaissance de la musique, de sa capacité à la comprendre, à l'appréhender, développement de la culture musicale, liaisons entre les artistes Grande connaissance musicale, développement de la sensibilité artistique, Logique marchande = Uniformisation de la production musicale Difficulté d'apprécier la musique et sa diversité Nécessité de prendre en compte les externalités positives engendrées par une production variée, éclectique et conséquente C - Faire de la musique un bien collectif ? L'excluabilité et la rivalité des biens musicaux limitent leur accès à une partie de la population. Elles tendent à proposer au plus grand nombre les mêmes albums, accessibles facilement car produits à bas coûts par des majors dans un but purement marchand. [...]
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