La problématique des droits de l'Homme est actuellement au cœur du débat politique, en témoigne l'engouement pour la «diplomatie des droits de l'Homme», mais aussi du débat juridique, avec l'apparition depuis une vingtaine d'années de ce que la doctrine appelle une troisième, voire une quatrième génération de droits de l'Homme. En quoi consiste ce phénomène ? Quelle a été l'évolution de cette problématique des droits de l'homme, et en quoi peut-on parler de différentes «générations» de droits de l'Homme ?
[...] Plus tard, Thomas d'Aquin reprendra cette idée de droit naturel, y ajoutant l'idée de loi éternelle d'émanation divine, les lois humaines devant être subordonnées à ces deux ordres. Ces théories fondent l'idée de droit naturel, universellement répandu dans chaque individu. Plus tard, les Lumières reconnaîtront l'idée de droits subjectifs et naturels, dont tout homme doit bénéficier, et dont la légitimité surpasse celle du droit positif, sous l'influence du modèle anglais inspiré de la philosophie libérale de Locke (Montesquieu et Voltaire sont particulièrement marqués par le «modèle anglais»). [...]
[...] Certains principes constitutionnels sont chargés de garantir ces droits face à l'État : l'instauration de l'État de droit, d'une justice indépendante, la séparation des pouvoirs Néanmoins, ces droits ayant une portée abstraite et n'étant pas intégrés au droit positif, leur mise en œuvre sera très progressive. La Déclaration n'a en effet qu'une valeur déclarative et non normative jusqu'en 1971. II La seconde génération des droits de l'Homme A Contestation de l'idée de droits de l'Homme et renouvellement L'idée de droits de l'Homme a tout d'abord été critiquée par les traditionalistes. [...]
[...] Certains considèrent qu'ils constituent une «dénaturation des droits de l'Homme, de la pleine normativité à la sphère de la seule aspiration politique» (Rivero, «Vers de nouveaux droits de l'Homme», 1982). La distinction entre cette nouvelle génération et la seconde génération est parfois encore floue, d'autant plus que les nouveaux droits tendent à se multiplier et à se spécialiser («droits relatifs aux communications transfrontières dans le cyberespace»). On a même pu parler de «quatrième génération» pour les droits les plus récents, néanmoins cette notion est incertaine étant donné le manque de netteté dans la définition de la troisième génération et la proximité chronologique entre les deux dernières générations. [...]
[...] Les différentes générations de droits de l'Homme La problématique des droits de l'Homme est actuellement au cœur du débat politique, en témoigne l'engouement pour la «diplomatie des droits de l'Homme», mais aussi du débat juridique, avec l'apparition depuis une vingtaine d'années de ce que la doctrine appelle une troisième, voire une quatrième génération de droits de l'Homme. En quoi consiste ce phénomène ? Quelle a été l'évolution de cette problématique des droits de l'homme, et en quoi peut-on parler de différentes «générations» de droits de l'Homme ? I La première génération de droits de l'Homme A Apparition de l'idée de droits de l'Homme L'idée de droits de l'Homme a été formulée au XVIII° siècle par les philosophes des Lumières. Elle découle pourtant d'une notion beaucoup plus ancienne, celle de droit naturel. [...]
[...] Leur conception évolue peu sur cette période, si ce n'est qu'elle se retrouve complétée par des droits «oubliés» de la DDHC, comme la liberté d'enseignement. Mais une critique majeure des droits de l'homme va apparaître dans le socialisme et le marxisme du XIX° siècle, qui y voient des droits bourgeois, du fait de l'importance sacrée de la propriété, des droits égoïstes, des «droits de l'homme séparé de l'homme et de la collectivité». En effet, le contexte social ayant évolué, l'individualisme des droits de l'homme et le rejet de tout droit ayant trait à la collectivité deviennent des problèmes. [...]
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