« La catégorie des droits de l'homme se dénature à force d'enfler » Il est question, dans cette citation de Danièle Lochak, de « la » catégorie des droits de l'homme et non « des » catégories des droits de l'homme. Danièle Lochak, professeur à l'université Paris X, induit par l'utilisation du singulier le fait que les droits de l'homme ne sont qu'une catégorie de droit, qu'une des nombreuses branches du droit. À partir de ce postulat de base, il s'agit d'approfondir la terminologie choisie par Lochak. À la lecture de la citation, il apparaît que, pour elle, la catégorie des droits de l'homme n'est pas ou n'est plus homogène. Tout du moins, son affirmation transcrit clairement l'existence de tensions, d'ambiguïtés voire de contradictions au sein des droits de l'homme.
Deux classifications des droits de l'homme sont classiquement confrontées. D'une part la distinction de ces droits en, d'une part, les droits-créances (« les droits à… » qui sont des prestations sociales que l'individu a le droit d'exiger de l'État, il en est le créancier. Ces droits sont garantis par l'action de l'État) et d'autre part les droites autonomies (« les droits de… » qui traduisent des facultés ou des pouvoirs individuels de faire, d'agir ou de se comporter. Ils sont socialement garantis par l'abstention État). Cette typologie a néanmoins le désavantage d'être assez linéaire et de ne pas témoigner de la dynamique historique et sociale des droits de l'homme.
[...] La dénaturation des droits de l'homme s'opère ici par la perte de l'universalité propre aux droits de l'homme. - C'est au nom de la fraternité, de la solidarité, que les Etats adoptent des droits de l'homme dits de solidarité qui selon la doctrine, délimitent la troisième génération des droits de l'homme. Ils regroupent le droit à l'autodétermination, au développement à disposer des ressources naturelles, des peuples à disposer d'eux-mêmes, à un environnement sain Ex. : mélange des intérêts politiques et religieux dans les pays islamiques, la Charte arabe des droits de l'homme septembre 1994, qui fait référence dans son préambule aux principes éternels définis par le droit musulman tout en s'ouvrant sur la reconnaissance du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. [...]
[...] La catégorie des droits de l'homme se dénature à force d'enfler Danièle Lochak Il est question de la catégorie des droits de l'homme et non des catégories des droits de l'homme. Danièle Lochak, professeur à l'université Paris induit par l'utilisation du singulier le fait que les droits de l'homme ne sont qu'une catégorie de droit, qu'une des nombreuses branches du droit. A partir de ce postulat de base, il s'agit d'approfondir la terminologie choisie par Lochak. A la lecture de la citation, il apparaît que, pour elle, la catégorie des droits de l'homme n'est pas ou n'est plus homogène. [...]
[...] Cette typologie a néanmoins le désavantage d'être assez linéaire et de ne pas témoigner de la dynamique historique et sociale des droits de l'homme. Dès lors, l'évocation des droits de l'homme sous l'angle de génération est plus pertinente ; c'est cette seconde typologie qui sera retenue pour rendre compte au mieux de la seconde typologie des droits de l'homme. Danièle Lochak évoque la dénaturation des droits de l'homme. Ceux-ci subiraient des modifications qui en altèrent leur signification ; ces modifications substantielles interviendraient en raison du gonflement de ladite catégorie. Comment des droits peuvent-ils enfler ? [...]
[...] Au socle originaire des droits de l'homme se sont greffés d'autres droits de l'homme. Cette évolution reflète les profondes mutations de la société qui ont marqué le XXe siècle. Dès lors, l'évocation de génération de droit de l'homme est justifiée en raison de la résonance filiale du mot ; les droits se succèdent tout en partageant une même origine, des caractères communs. Les droits dits de la première génération sont en réalité des libertés. Ces droits et libertés résultent des déclarations ayant marqué le renversement de pouvoir liberticide comme la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyens de 1789 (DDHC). [...]
[...] Plus spécifiquement les droits de l'homme revêtent également des spécificités propres telles que leur caractère universel, ils appartiennent aux personnes et à la collectivité, ces droits imposent des obligations en terme d'action ou d'omission aux Etats ou acteurs publics, bénéficient d'une garantie internationale, confèrent des prétentions juridiques et sont axés sur la dignité intrinsèque et la valeur identique de chaque être humain. Ex. : Qui peut opposer le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ? Sinon un Etat à un autre Etat ? [...]
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