démocratie représentative, démocratie du public, fondements procéduraux, mutations consubstantielles, Rosanvallon
La démocratie électorale semble avoir triomphé sans partage depuis 1989 mais simultanément c'est un modèle qu'on dit en crise. Il ne semble pas que ce soient les fondements procéduraux qui sont en crise (le vote est toujours légitime). Ce qui est en crise c'est la confiance dans la capacité de la représentation à faire vivre la démocratie.
La crise n'est pas sans précédent et il semble qu'on est plutôt affaire à des mutations consubstantielles à ce type de démocratie la représentation est autant un problème qu'une solution comme le rappelle Rosanvallon.
[...] I Democratie représentative : evidence ou oxymore ? Une invention des Modernes. La démocratie antique n'est pas représentative mais elle n'est pas pour autant directe car il existe le conseil et le magistrat dont les membres sont désignés par tirage au sort. Pour Aristote, ce tirage au sort contrairement à l'élection qui est une procédure aristocratique. Ensuite au XVIIIème, la représentation est une alternative à la démocratie. C'est une aristocratie élective permettant de sélectionner les meilleurs pour les fédéralistes américains comme Madison. [...]
[...] La représentation figure le peuple. La Nation s'incarne dans ses représentants. Le sens politique de la représentation s'en est trouvé alourdi puisqu'il s'agit d'une incarnation plus que d'un mandat. C'est la raison pour laquelle le mandat impératif a été exclu très précocement, des 1791 en France. La première démocratie parlementaire au XIXème est fondée sur la confiance dans le député, en lui laissant décider de ce qui représente la volonté générale. La délégation de pouvoir est alors totale et inconditionnelle. [...]
[...] Le vote des classes moyennes est par nature hétérogène et éclaté socialement et donc politiquement. Les partis perdent donc leur capacité à exprimer et à structurer les clivages sociaux. Ils restent pourtant indispensables comme machine électorale pour conquérir le pouvoir. Ils ont perdu leur pouvoir de figuration. Les symptômes de cette crise sont connus : crise de confiance dans la représentation et dans la classe politique. L'électeur est plus volatile, stratège L'abstention est massive depuis les années 80 et le peuple se mobilise plutôt pour des votes sanctions réservés aux sortants. [...]
[...] Enfin les partis donnent une voie à l'opposition même si c'est la majorité qui gouverne (via la presse, les médias Mais la tendance oligarchique inhérente à tout système de représentation l'a affaibli. L'essor de la démocratie de parti, a entrainé une professionnalisation des politiques. (Weber). = nouvelle forme de la confiscation du pouvoir. Technocratie : pouvoir des techniciens, des experts II l'Epuisement d'un modèle. La crise de la démocratie de partis. En effet la société post industrielle est beaucoup plus éclatée et individualisée que la société industrielle de classe. Cela rend plus difficile la représentation. Les votes se dé sociologisent (perdent leur pouvoir d'expression sociologique). [...]
[...] Manin : l'expert en communication a remplacé le militant dans une démocratie de parti. Ce mode de sélection des élites favorise des formes inédites de populisme qui consiste à substituer à la représentation du peuple, une incarnation du peuple par un individu providentiel. Ce que change l'irruption des médias, c'est le style du populisme qui ne véhicule plus l'image de la grandeur de la patrie mais au contraire celle de la proximité avec le vécu des électeurs. Non seulement il fait de la politique à la télévision mais il importe le style télévisuel en politique. [...]
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