La royauté capétienne, fiche d'histoire du droit et des institutions de 4 pages
L'autorité de la royauté s'est gravement altérée sous les derniers Carolingiens, mais la survie du sens royal permet aux premiers rois capétiens de singulariser la fonction royale. Princes territoriaux parmi les autres, les souverains français utilisent les structures féodales à leur avantage jusqu'à progressivement se hisser au sommet de la hiérarchie des seigneurs. Ce retournement de la situation favorise la lente restauration de la souveraineté monarchique.
Section 1 La singularité royale
Section 2 La royauté capétienne et l'ordre féodal
[...] Lui seul peut assurer la paix et rendre la justice. En quelque sorte, seul le Capétien en tant qu'oint du Seigneur est à même de guider le peuple conformément aux préceptes divins. Au XIe siècle, Hugues de Sainte-Marie et Yves de Chartres poursuivront cette œuvre de propagande royale. Bien sûr, il s'agit essentiellement d'une proclamation de principe, mais ce corpus juridico-politique va permettre de mener le combat de restauration de la souveraineté. Plus prosaïquement, l'idée de ministère royal débouche sur des attributions bien précises au bénéfice du roi, alors que les prescriptions de ce dernier ne s'appliquent pas encore au-delà du domaine. [...]
[...] Au sommet de l'édifice, le roi s'appuie sur plusieurs groupes de proximité. Le rôle de la famille royale est considérable compte tenu de l'importance du lignage à l'époque, mais aussi de l'aura mystique qui entoure les Capétiens grâce au Sacre. Au sein de la famille royale, émergent les figures emblématiques du successeur désigné, le fils aîné, de la reine, dont les diplômes royaux mentionnent la participation au gouvernement. Auprès du roi, on trouve les grands officiers de la couronne qui cumulent parfois, comme à l'époque franque, des fonctions de domesticité honorable et des fonctions politiques et administratives. [...]
[...] Certes, le ban royal ne s'exerce pas encore dans ces régions. Mais le Capétien a réussi à obtenir de certains seigneurs qu'ils deviennent ses vassaux et à attirer leurs possessions dans sa mouvance. En revanche, il est toujours très difficile pour le roi de recevoir l'hommage des princes territoriaux qui, tout en reconnaissant son caractère sacré, continuent de voir en lui un égal. Et, lorsqu'ils acceptent de s'engager, il s'agit souvent d'hommages de marche (c'est-à- dire prêtés sur la frontière qui sont en fait des pactes neutralités passés entre puissants. [...]
[...] Philippe Auguste est le premier à ne pas les pratiquer au bénéfice de son fils aîné Louis VIII dans la mesure où l'on constate que la primogéniture a acquis la force d'une coutume, d'une opinion necessitatis (opinion nécessaire) et n'est pas remise en cause. 2. Le gouvernement du royaume Même singularisés au sein du monde des feudataires, les premiers Capétiens ont une assise politique limitée et leur pouvoir n'est efficient que dans le domaine royal. Théoriquement néanmoins, ils ont en charge le gouvernement du royaume. L'une des conséquences du sacre est d'ailleurs d'investir le roi de prérogatives générales qui dépassent à l'époque la réalité de ses moyens d'action. [...]
[...] Sacré, le Capétien assume un véritable sacerdoce à l'instar des évêques de l'Eglise catholique romaine. Le roi est d'ailleurs appelé l'évêque du dehors Il est revêtu d'un halo surnaturel au point de se voir reconnaître des pouvoirs thaumaturgiques. Ce merveilleux royal est à l'origine de la fameuse légende du roi guérisseur des écrouelles qui illustre pleinement la croyance populaire dans une royauté chrétienne, mais aussi magicienne. Toujours est-il que dans les mentalités populaires se cristallise très tôt l'idée que c'est le sacre qui fait le roi. [...]
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