La notion de désobéissance civile ou civique est plus récente que le phénomène lui-même qui est le fruit d'un sentiment d'injustice, ou en tout cas d'inadéquation entre ce que Hannah Arendt appellerait «la conscience apolitique de l'homme vertueux » et le « bon citoyen », respectueux des lois de l'État. Or, dès lors qu'une société organisée avec des normes contraignantes et coercitives émerge, des groupes de « résistance » se mettent en place et produisent une réflexion sur ce droit à la résistance. En Occident dès le Vème siècle ap. J.C. le débat naît entre le moine Pelage affirmant le principe de libre-arbitre et Saint Augustin partisan d'une autorité supérieure à l'individu.
L'acte de désobéissance civile serait a priori l'exemple de Socrate encourageant le doute et la remise en question des ordres moreaux et spirituels dans une société athénienne en route vers son apogée. Plus tard, l'opposition entre Antigone et Créon deviendra la référence première de l'interrogation sur la légitimité de la désobéissance aux lois quand celle-ci est dictée par la conscience.
Cependant, la notion de « civil disobedience » n'apparaît qu'au XIXème siècle au États-Unis. On l'attribue au philosophe américain Henry-David Thoreau dans son essai Résistance au gouvernement civil traduit ensuite par : La désobéissance civile : du devoir de désobéissance civique en 1849. Thoreau s'est distingué pour son combat contre la guerre au Texas opposant les États-Unis au Mexique, et surtout contre l'esclavage. Il déclarait au sujet du peuple américain : « Ce peuple doit cesser d'avoir des esclaves, et cesser de faire la guerre au Mexique, même si cela doit lui coûter son existence en tant que nation ». Cette phrase fonde le principe de supériorité de la conscience et du devoir moral par rapport au devoir du citoyen. Ainsi, Thoreau conclut « si la société fait d'un individu un agent de l'injustice exercée à l'égard d'autrui [...] je dirai : il faut violer la loi ». En effet Thoreau est partisan d'un État le moins puissant possible, puisqu' injuste par nature. Il prend soin à ce sujet de préciser pour autant son aversion pour les thèses anarchistes.
Enfin, Thoreau, héritier de Locke dans sa pensée de l'individu, a fait de cette notion un instrument de démocratie et de libéralisme (politique et économique) décisif au milieu de ce XIXème siècle.
[...] Aujourd'hui l'action de groupes se revendiquant de désobéissance civile ou civique comme les alter-mondialistes et autres groupes de protection de l'environnement, par exemple, avance des arguments voulant toucher aux intérêts de l'humanité ou de la planète. Cependant, la notion de désobéissance civile s'est beaucoup éloignée de son sens premier puisqu'elle est devenue politique dans la bouche même de José Bové qui la revendique pourtant dans son ouvrage Pour la désobéissance civique c'est un acte politique qui oppose la légalité à la légitimité Thoreau, lui, insistait sur la nature apolitique de sa lutte contre la guerre, le massacre des Indiens ou encore l'esclavage. [...]
[...] Plus tard, l'opposition entre Antigone et Créon deviendra la référence première de l'interrogation sur la légitimité de la désobéissance aux lois quand celle- ci est dictée par la conscience. Cependant, la notion de civil disobedience n'apparaît qu'au XIXe siècle aux États-Unis. On l'attribue au philosophe américain Henry-David Thoreau dans son essai Résistance au gouvernement civil traduit ensuite par : La désobéissance civile : du devoir de désobéissance civique en 1849. Thoreau s'est distingué pour son combat contre la guerre au Texas opposant les États-Unis au Mexique, et surtout contre l'esclavage. [...]
[...] Ainsi Gandhi a élevé la notion de désobéissance civile à un rang supérieur à la simple contestation subjective pourtant effet pervers potentiel selon Hannah Arendt, faisant du droit à la résistance pacifique un droit de l'homme à part entière, et donc un principe élémentaire de toute démocratie. Il a participé de même à conférer un caractère exceptionnel à ce phénomène, limitant ainsi les éventuels abus ou détournements à des fins privées d'une notion initialement plus philosophique que juridique, et par conséquent vulnérable. Enfin, la notion de désobéissance civile se définit avec Gandhi et Martin Luther King, par l'acceptation des conséquences de la transgression de la loi, donc des sanctions. [...]
[...] La notion de désobéissance civile Les origines de cette notion La notion de désobéissance civile ou civique est plus récente que le phénomène lui-même qui est le fruit d'un sentiment d'injustice, ou en tout cas d'inadéquation entre ce que Hannah Arendt appellerait conscience apolitique de l'homme vertueux et le bon citoyen respectueux des lois de l'État. Or, dès lors qu'une société organisée avec des normes contraignantes et coercitives émerge, des groupes de résistance se mettent en place et produisent une réflexion sur ce droit à la résistance. En Occident dès le Vème siècle apr. J.-C. le débat naît entre le moine Pelage affirmant le principe de libre arbitre et Saint Augustin partisan d'une autorité supérieure à l'individu. [...]
[...] Ainsi, Thoreau conclut si la société fait d'un individu un agent de l'injustice exercée à l'égard d'autrui [ . ] je dirai : il faut violer la loi En effet Thoreau est partisan d'un État le moins puissant possible, puisqu' injuste par nature. Il prend soin à ce sujet de préciser pour autant son aversion pour les thèses anarchistes. Enfin, Thoreau, héritier de Locke dans sa pensée de l'individu, a fait de cette notion un instrument de démocratie et de libéralisme (politique et économique) décisif au milieu de ce XIXe siècle. [...]
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