Mémoire de Master 2 : Le mythe de ma neutralité dans la méthodologie positiviste.
137 pages, sommaire exhaustif.
Le positivisme juridique est une théorie permettant d'approcher le Droit ontologiquement et épistémologiquement. Faisant appel à la neutralité axiologique, le positivisme révèle des failles dont ce mémoire entend faire état.
Ce mémoire contient à travers cette réflexion de nombreuses références à d'autres points de la théorie et de la philosophie du droit, comme la philosophie jusnaturaliste, la neutralité des positivistes sous Vichy, des fondements historiques...
[...] Ainsi, Bruno Latour montre que le scientifique ne peut pas laisser de côté ses propres intérêts car, sans même avoir besoin de parler d'idéologie, on peut parler de l'intérêt du scientifique. Celui-ci doit rendre sa recherche exploitable ou exploitée afin de pouvoir la développer. Dans ce contexte, il va avoir besoin d'entrer en relation avec le monde environnant, et dès lors, va manipuler son sujet autant que besoin. Par ces causes exogènes, le scientifique ne peut pas éviter de prendre en compte les contraintes matérielles qui pèsent sur lui, son choix n'est donc pas neutre, dans le choix du sujet comme dans la manière de le traiter. [...]
[...] En revanche, le scientifique du droit effectue un discours sur le droit lui-même. Sous peine de ne pas voir ses travaux validés épistémologiquement, celui-ci doit faire preuve d'impartialité dans son propos, mais peut cependant s'en émanciper : aux lecteurs ensuite de savoir à quoi s'en tenir. Le scientifique du droit est celui qui intéresse le plus Kelsen, car à celui-ci seul, la neutralité axiologique s'impose. Kelsen a bien conscience de l'activité du juriste, pour qui l'impératif de relativité des valeurs est impossible. En revanche, le scientifique doit faire preuve de non-cognitivisme éthique. [...]
[...] On peut opposer à cette théorie deux types d'arguments. La première impasse dans laquelle se trouve François Gény est qu'il tire la validité de l'ordre juridique en place de sa conformité aux activités de la société. En effet, ce qui rend valide la loi, selon la théorie de Gény, c'est le fait qu'elle est conforme à ce que l'on trouve dans la société. Ce postulat répond à une considération que tous les théoriciens du droit doivent analyser, c'est-à-dire sur quoi repose la validité d'une loi, et comment on peut différencier une loi valide d'une loi non valide. [...]
[...] Tout d'abord, le rationalisme de Bachelard est un rationalisme constructeur. D'après lui, l'expérience sensible ne sert à rien précisément parce qu'elle est sensible. Il faudra faire abstraction des sens et des critères apparents car ceux-ci peuvent être trompeur. Les sens donnent des informations différentes d'une personne à une autre, comme par exemple le critère de chaud ou de froid qui sont tout subjectif. Dès lors, Bachelard poursuit son raisonnement en expliquant que tout va tenir sur la construction intellectuelle commune à tous. [...]
[...] [183] Sur la référence au non-cartésianisme chez Bachelard, voir les développements effectués par Didier Gil in id., Bachelard et la culture scientifique, PUF, Paris p s. [184] Bachelard n'est pas le seul à avoir fait progresser l'épistémologie constructiviste en science sociale. Ainsi, Christian Atias montre quelle a été l'importance des apports effectués par Ludwig Wittgenstein, Karl Popper ou Thomas Kuhn (C. Atias, Science des légistes, savoir des juristes, Presses universitaires d'Aix-Marseille, 1991). Par nécessité de clarté, on se limitera ici à l'analyse de l'apport de Bachelard, considéré comme fondateur en la matière. [185] G. [...]
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