Justinien (482 – R : 527 – 565) est né en Illyrie (482), près de l'actuelle Skopje, dans une famille latinisée mais modeste. Son oncle, militaire, part défendre l'empereur à Constantinople, ce qui lui vaut une carrière militaire si réussie qu'il monte sur le trône en 518, sous le nom de Justin 1er, et appelle à Rome son neveu pour l'adopter et lui donner une éducation politique et juridique. Justinien est nommé consul et succède à son oncle en 527, à 45 ans. Ce type de parcours est unique dans l'Empire romain et byzantin.
Son règne est particulier en cela qu'il croise plusieurs influences très variées : celles de ses collaborateurs, choisis avec soin (dont Tribonien pour le domaine législatif, qui préside la commission des dix juristes chargés de travailler sur la réforme du droit romain) ; ou celle de sa célèbre femme Théodora. Celle-ci a une très grande influence sur les décisions de Justinien, sur leur sens moral ou ses ambitions. Au contraire, les collaborateurs de l'Empereur, tels que Tribonien, Bélisaire ou Narcès, représentent le sens de la ruse politique. En conséquence de quoi Justinien développe ainsi une idée adaptable de la puissance impériale, mais aussi un scepticisme systématique sur les propositions qui lui sont faites.
A son arrivée au pouvoir, l'Empire jouit d'une situation économique prospère, malgré un ordre politique très inégal. Il est rapidement confronté aux divergences innombrables qui habitent l'Empire, et en premier lieu avec sa femme qui, contrairement au chrétien fervent qu'il est, est monophysite. C'est justement pour réunifier le monde romain que Justinien se penche, dès le début de son règne sur la réforme du droit romain depuis Hadrien. En effet, le manque d'unification juridique aboutissait souvent à la paralysie des tribunaux, voire à leur éviction, et en fin de compte à une réduction du pouvoir impérial par le manque de contrôle effectif.
[...] Justinien, Le Corpus juris civilis Quel contexte pour la réforme du droit ? Justinien (482 R : 527 565) est né en Illyrie près de l'actuelle Skopje, dans une famille latinisée mais modeste. Son oncle, militaire, part défendre l'empereur à Constantinople, ce qui lui vaut une carrière militaire si réussie qu'il monte sur le trône en 518, sous le nom de Justin 1er, et appelle à Rome son neveu pour l'adopter et lui donner une éducation politique et juridique. Justinien est nommé consul et succède à son oncle en 527, à 45 ans. [...]
[...] Après cette période de dispersion du Code de Justinien, il faut attendre le XIIe siècle pour que le Corpus juris civilis soit réétudié. C'est Irnerius qui, en 1084, a fondé l'université de Bologne, qui se penche sur la lecture d'un manuscrit du VIe siècle, exhumé du siège d'Analfi en 1125, qui en arrivant à Bologne, participe au dynamisme naissant de son université. Irnerius et le milieu universitaire de son époque vont rapidement faire rayonner le code retrouvé en Italie, et au début du XVe siècle, le droit de l'Europe de l'Ouest est uniformisé autour du droit romain de la fin du VIe siècle. [...]
[...] De plus, l'Empereur devient la seule source du droit et est le seul investi du pouvoir d'imposer des règles du droit comme des injonctions ou des commandements, ce pouvoir étant retiré aux magistrats. La principale innovation de ce code est sans doute la consécration des droits dont les hommes doivent jouir, ce qui renforce la protection des plus faibles. En effet, alors que la tradition romaine distinguait le droit civil (destiné uniquement aux citoyens) du droit des personnes, cette dualité est supprimée au profit du droit des personnes. Par ailleurs, en ce qui concerne le droit de la famille, la domination du père et du mari est adoucie. [...]
[...] Il s'agit donc d'analyser le droit privé et la jurisprudence. Les rédacteurs se limitent à citer les auteurs de ces extraits et suppriment les divergences d'opinions entre les différents jurisconsultes. Justinien affirmait que le Digeste faisait une fois et demie la taille de la Bible, mais seulement 20% des écrits dépouillés Les Institutes sont un manuel d'enseignement du code destiné aux étudiants de droit. Il s'inspire des Institutes de Gaïus, juriste du IIe siècle, dont il reprend la structure, en séparant la personne et les biens, séparation qui est celle du Code Civil français et de beaucoup d'autres textes juridiques contemporains La dernière partie, à savoir les Novelles, est officieuse et n'a été ajoutée qu'à la fin du règne de Justinien en 565. [...]
[...] Aussi, quatre siècles plus tard, le pape Léon le Sage le fit traduire en grec. De plus, de nombreuses minorités ne tolèrent pas le côté consensuel des textes. De fait, en compilant des lois issues de plusieurs siècles, et surtout en les adaptant fortement au christianisme (religion d'Etat), de nombreux usages traditionnels sont froissés. Cela explique que le code théodosien, publié par Théodose II moins d'un siècle plus tôt et comportant des reflets bien plus politiques que juridiques, a gardé les faveurs des juristes occidentaux pendant de longues décennies. [...]
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