"jus, juris […] : le droit, la justice"
"fas […] : expression de la volonté divine, loi religieuse, droit divin ; ce qu'il est permis de faire en fonction des lois divines et naturelles."
[...] Deux Etats se font face. L'Etat de droit, entre les mains des patriciens qui prétendent représenter toute la cité ; l'Etat de fait avec la plèbe organisée. Les premiers siècles de la République sont l'histoire du conflit, puis du rapprochement progressif de deux moitiés irréductibles [patriciens et plébéiens]. [...]
[...] Les magistrats ne sont ainsi plus tous puissants et le droit aura sa source dans la lex. Le résultat est un droit plus égalitaire et contrôlable, moins arbitraire puisqu'il s'appuie sur des textes accessibles et donc vérifiables par tous. . dans un long affrontement qui donne au droit romain sa structure inégalée Malgré ce premier succès de la plèbe, le projet des Douze Tables finit par échouer: les pontifes, qui doivent désormais utiliser ces lois écrites pour interpréter le jus, enferment le texte dans un réseau complexe d'interprétations, faisant prévaloir le responsum("réponses orales données par les pontifes aux questions concernant la bonne tenue des rites religieux et du mos maiorum) sur la lex. [...]
[...] Le fas désigne particulièrement cet aspect religieux du droit romain, les pontifes considérant que le droit n'était apte à juger que des situations particulières par l'intermédiaire des oracles, le droit ne nécessitait pas d'être écrit et son écriture aurait même été contraire à la conception que s'en faisaient les pontifes. . mais qui va peu à peu s'en détacher En 494, une partie des soldats romains cessent de se battre contre l'ennemi et se regroupent sur le Mont sacré où ils forgent une constitution. [...]
[...] Ainsi, le droit passe d'une oralité que maîtrisaient les patriciens à l'écrit, permettant aux plébéiens -qui ne sont pas les "pauvres gens"- de s'approprier les textes. " Si tout lien avec la religion n'a pas disparu dans les Douze Tables, celles-ci, œuvre purement humaine, représentent cependant déjà, en même temps qu'un début de vulgarisation du droit, une laïcisation qui ira en se développant rapidement." Gaudemet Depuis 462, la plèbe réclame des lois écrites sur l'imperium [(pouvoir à la fois civil et militaire, global et total, souverain par essence)] consulaire. [...]
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