Dissertation d'Histoire du Droit et des Institutions: Il était une fois l'avortement (12 pages)
Chez les chrétiens, la vie est sacrée, seul Dieu a le droit de rappeler ses âmes, peu importe que l'enfant soit né ou pas, ainsi la religion individualise le f?tus, l'église inspiré par la théorie de l'apparition ou dite de l'animation de l'âme, développée chez Aristote, dans son Traité de la génération des animaux avait exposé cette thèse en affirmant que l'animation se produisait durant la grossesse, une quarantaine de jours après la conception pour un mâle, et quatre vingt jours après pour un embryon féminin.
Cette théorie sera reprise par Saint Augustin (354-430), où l'âme est présente dès la première inspiration du nouveau-né. chez Saint Thomas d'Aquin (1227-1274) qui croit que le f?tus n'est animé que vers le milieu de la grossesse, plus tôt semble-t-il chez les garçons que chez les filles ! Pour Saint Basile (330-379), « l'animation » de l'embryon est présente dès la conception.
Ainsi, au IV siècle les Conciles d'Elvire et d'Ancyre décident d'en un premier temps d'excommunier définitivement les avortés, finalement cette peine sera ramené à dix ans de pénitence ; En 692 on assimile l'avortement à un homicide, le f?tus sans baptême étant privé de la béatitude éternelle.
En 1588, Sixte Quint va faire de l'avortement un crime condamné à mort, tout comme l'édit d'Henri II de 1556.
L'histoire de l'avortement n'est pas seulement marquée par la répression de ce geste, mais également par les moyens employés pour mettre fin à la grossesse : les recours aux plantes abortives et aux ustensiles n'ont pas laissé les femmes indemnes, trouvant le plus souvent la mort.
I) Le regard et l'approche de l'avortement à travers les siècles : de l'ignorance à la répression absolue de l'avortement
II) De la répression de l'avortement à la levée du tabou : (XIX et XXIème Siècle)
[...] Souvent les jurés ne percevaient pas la gravité du crime social que constituait à l'époque l'avortement, ils ne s'attachaient qu'aux circonstances individuelles de pitié presque toujours la justification de l'acquittement ou encore dans l'esprit de ces jurés les vrais coupables ne sont ni les femmes, ni ceux qui les ont aidée à se débarrasser du fruit de sa grossesse mais bien ses vils séducteurs Au XIX un certain nombre de procès retentissants, ce qui va relancer la correctionnalisation de la pratique : Ainsi en 1889 avec l'affaire de l'avorteur Martin connu dans la région de louviers, comme l'homme à l'aiguille ou encore le dégringoler surnoms qui résume l'étendu de son commerce, martin avait des pourvoyeuses et une clientèle, dans laquelle se trouvaient un bon nombre de femme mariées ; il avouera une douzaine d'avortement. En 1891, l'affaire Fourroux qui va défrayer la chronique à Toulon : maire de Toulon fourroux fut arrêté pour avoir fait avorté Mme Jonquière sa maitresse, alors femme d'officier par une certaine Mme Laure : lors de l'instruction, on étale les détails les sordides : la fœtus a été enfermé dans un bocal contenant de l'alcool, lequel bocal a été ensuite jeté à la mer par les deux amants. [...]
[...] De la répression de l'avortement à la levée du tabou : (XIX et XXIème Siècle) L'avortement est un crime : cette opinion est encore partagée au début du XX e par la quasi-totalité du corps médical, et c'est officiellement la position adoptée en 1917 par l'Académie de médecine, la belle époque continuera de réprimer les avortés et ses complices et pourtant l'évolution des mœurs va finir par conduire à la levée du tabou A. Vers l'atténuation et la remise en cause de la répression de l'avortement : Dés la fin du XIXème siècle nait le mouvement néomalthusien : les membres étaient souvent des anarchistes. Certains d'entre eux faisaient l'apologie de l'amour libre et ils considéraient l'émancipation sexuelle des femmes comme un facteur primordial de changement social. [...]
[...] Mais une grande innovation en matière d'avortement marque cette loi : c'est la légalisation officielle de l'avortement thérapeutique. Désormais le médecin traitant qui voudrait pratiquer un avortement thérapeutique voit son champs d'action considérablement réduit : en vertu de l'article 87 du code de la famille, pour que les praticiens puisse intervenir il faut que la vie de la mère soit gravement menacée Le code de la famille est très bien accueillie par les repopulateurs considérant que la plus part des mesures répressives sont utiles : il sera dit que c'est l'effort le plus cohérent qui aurait été jusqu'à présent entrepris en faveur de la natalité française Mais le gouvernant de vichy va à nouveau faire trembler les avorteurs et les avorté : en faisant de la famille sa principale préoccupation, le Maréchal Pétain, très tôt déjà les partisans de Vichy avaient imputé la défaite de mai-juin 1940 à la dénatalité : prônant la dénonciation de l'avortement, avec ses conséquence funestes pour la vitalité de la race française, il dénonce cette période de débauche et d'immoralité ayant inévitablement conduit le pays à la période de désastre militaire. [...]
[...] En 1588, Sixte Quint va faire de l'avortement un crime condamné à mort, tout comme l'édit d'Henri II de 1556. L'histoire de l'avortement n'est pas seulement marquée par la répression de ce geste, mais également par les moyens employés pour mettre fin à la grossesse : les recours aux plantes abortives et aux ustensiles n'ont pas laissé les femmes indemnes, trouvant le plus souvent la mort. La répression de l'avortement sera une véritable faillite au XVIIIème siècle puis sous la société de 1810, l'avortement est considéré comme un acte nuisible puni de prison : L'avortement apparaissait comme un crime faisant prévaloir la vie de l'enfant à naître parfois même au détriment de celle de la mère, n'était alors guère envisager l'avortement thérapeutique. [...]
[...] Du manifeste des 343 publié au nouvel observateur, au fameux procès d'une jeune fille au tribunal de Bobigny pour en arriver à la loi Veil, il en aura fallut du temps avant que la femme enfin puisse contrôler son droit d'avoir un enfant. L'avortement a suscité tout au long de l'histoire de l'humanité de vifs débats allant de l'interdiction religieuse, à la peine de mort Il sera donc nécessaire, d'étudier l'évolution de la répression de l'avortement à travers les premiers siècles puis de s'intéresser aux circonstances qui ont entourée la levée du tabou (II). [...]
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