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Difficile question que de savoir quels sont les "fondements prépolitiques" des Etats libéraux européens. Y faire reference, c'est risquer de les placer dans la lignee du Christianisme, question qui suscite aujourd'hui encore la polemique. Comment distinguer, parfois, morale chretienne et morale democratique ?
C'est pour discuter de ce sujet que l'Academie catholique de Bavière a organise en 2004 un debat entre Jürgen Habermas et Joseph Ratzinger. Le premier, plaçant la rationalite au coeur de sa philosophie, a evolue avec le temps entre une position d' « athee methodologique » diagnostiquant une « societe post-metaphysique »5 et la position bien plus mesuree qu'il exprime ici, parlant de « societe post-seculière ». De l'autre côte, le Prefet de la Congregation pour la doctrine de la foi, devenu depuis lors Pape sous le nom de Benoît XVI, connu pour sa vision conservatrice de l'Eglise. Ce qui frappe au premier abord, c'est le consensus relatif qui règne entre les deux penseurs, ce qui se traduit par cette phrase de Joseph Ratzinger : « je me sens en large accord avec l'expose de Jürgen Habermas ».
Partant de ce constat, j'etudierai cet echange en partant du postulat que les deux interventions sont complementaires, et vont globalement dans le même sens. Afin de completer utilement le raisonnement de cet expose (un peu elargi par rapport au debat stricto sensu), je tâcherai de m'appuyer sur les oeuvres respectives des deux philosophes. Enfin, je mettrai cette discussion en perspective avec la philosophie d'autres penseurs utiles dans le cadre de ce debat. Ainsi, tâcherai-je de repondre à la problematique qui suit : comment le rapport entre Raison et foi chrétienne a-t-il conditionné l'évolution de l'Europe depuis le XVIIIème siècle, et quelles perspectives ce dernier offre-t-il pour l'avenir ?
[...] sont à l'epoque seuls detenteurs de l'arme atomique, ils seront bientôt suivis par l'URSS (1949), le R.-U. (1952), la France (1960) et la Chine (1964), et de nouveaux pays plus recemment On pourrait illustrer cette problematique par plusieurs crises recentes : la tentative d'obtenir l'arme atomique par plusieurs pays mus par des considerations ideologiques (Iran, Coree du Nord), ou le risque de voir le Pakistan (puissance nucleaire) tomber aux mains d'extremistes religieux Le premier bebe-eprouvette Louise Brown, est nee le 25 juillet 1978. [...]
[...] Les Sciences fonctionnent sur le même modèle : elles se sont emancipees de la tutelle religieuse, et ne s'y soumettront pas de nouveau. Une religion épistémologique et non irrationnelle. Mais la religion ne doit pas être rejetee comme irrationnelle : il faut lui accorder le benefice du doute, la considerer d'un point de vue epistemologique : la foi peut être justifiee comme croyance (ou du moins ne peut pas être injustifiee), et merite donc une place dans la sphère publique46. [...]
[...] Durant la Guerre Froide, ce fut la peur de se detruire l'un l'autre, de detruire l'espèce humaine. Mais aujourd'hui, dans un contexte où l'arme nucleaire se repand, et où le monde court le risque qu'elle se trouve dans de mauvaises mains quels fondements ethiques pour eviter la catastrophe ? L'Homme comme marchandise. Joseph Ratzinger relève un deuxième risque que court la modernite. Desormais, l'Homme peut creer l'Homme dans une eprouvette35 : ainsi, pour le 27 On reproche souvent à l'Union Europeenne d'être dirigee par une bureaucratie manipulee par les lobbys. [...]
[...] Cette double crise de la modernite conduit à un risque de deraillement de celle-ci, dans laquelle chacun brandir[ait] ses droits subjectifs ses interêts personnels, ce qui toucherait aux fondements de la solidarite de l'Etat democratique30, ravale à une somme d'interêts divergents cherchant à s'exprimer. Ce mouvement est dû, d'après Jürgen Habermas, au processus de rationalisation intellectuelle et sociale qu'a connu l'Occident jusqu'à parvenir au scepticisme radical de la raison 31, dans lequel plus rien n'a de valeur si ce n'est soi : on tombe alors dans le solipsisme La modernite pourrait-t-elle (re)trouver sa stabilite uniquement grâce aux forces seculières d'une raison communicationnelle ? [...]
[...] Il s'est traduit par des politiques de suppression des caractères juges handicapants et / ou de mise en valeur des caractères juges positifs J.-J. Rousseau ecrivait ainsi : l'impulsion du seul appetit est esclavage, et l'obeissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberte ; les limites ne sont que le domaine dans lequel la liberte peut s'exercer. Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social ou Principes du droit politique La morale est une fondation historique, ce que relève son etymologie latine : moralis est fonde sur la racine mos, qui signifie coutûme, habitude. [...]
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