Sacre, légitimité monarchique, couronnement, autorité de droit divin, Eglise, Roi de France, légitimité du Roi
À l'époque féodale, alors que les seigneurs sont très puissants, et parfois même plus puissants que le Roi, ce dernier peine à trouver sa place et à affirmer son pouvoir. Par divers instruments, il tente de renforcer sa légitimité, c'est-à-dire sa capacité à faire admettre que son autorité est fondée. Pour se faire obéir, le Roi doit nécessairement montrer au peuple que son autorité est légitime, que les prérogatives qu'il exerce lui reviennent de droit. La légitimité pouvant être définie comme la qualité d'un pouvoir à être conforme aux croyances des gouvernés quant à ses origines et à ses formes, le sacre est vite apparu comme un instrument indispensable au Roi pour faire reconnaître sa légitimité. En effet, par le sacre, cérémonie religieuse associée au couronnement, l'Église reconnaît au souverain que son autorité est de droit divin, que son pouvoir lui a été donné par Dieu. Ainsi, si Clovis s'est fait baptiser pour réussir à asseoir son autorité, les rois prennent l'habitude de se faire sacrer, dès le début de la dynastie des Carolingiens. Pépin-le-Bref est le premier roi carolingien, et le premier à se faire sacrer, en 754.
[...] Pourquoi le sacre a-t-il longtemps été nécessaire à l'affirmation de la légitimité monarchique ? Le sacre est d'abord le fondement de la légitimité religieuse du monarque, consacrant la monarchie de droit divin Mais il fonde également la légitimité du Roi aux yeux du peuple pour d'autres raisons, même s'il a peu à peu perdu de son importance (II). Le sacre : fondement de la légitimité religieuse du monarque Le sacre est le fondement de la légitimité religieuse du monarque, dans la mesure où il s'agit d'une cérémonie religieuse, le distinguant des autres seigneurs et souverains et affirmant la réception par le Roi d'un pouvoir venant de Dieu Une cérémonie religieuse marquant la spécificité du Roi de France - Sacre en la Cathédrale de Reims le plus souvent, par l'archevêque, et semblable au sacrement des évêques. [...]
[...] Le sacre renforce l'idée que le pouvoir royal est voulu par Dieu, comme le montrent les adages : non est enim potestas nisi a Deo (Saint- Paul, il n'est pas d'autorité qui ne vienne de Dieu et Roi de France par la grâce de Dieu La monarchie de droit divin fonde l'autorité royale, oblige à l'obéissance on doit obéir au prince par principe de religion et de conscience. Saint Paul après avoir dit que le prince est le ministre de Dieu, concluait ainsi : est donc nécessaire que vous lui soyez soumis ( ) par l'obligation de votre conscience“ Bossuet, La politique tirée des paroles de l'écriture sainte). Le sacre en est la manifestation. Le sacre confère donc cette légitimité religieuse. [...]
[...] On voit bien ici que le sacre donne au roi sa légitimité, il est considéré comme une assurance que le fils deviendra bien roi. Hugues Capet institue ainsi une tradition qui va durer un long moment, durant lequel le sacre est tout ce qui donne au roi sa légitimité pour gouverner. - Pour le peuple, le Roi n'est véritablement roi qu'après son sacre, même si en théorie ce n'est pas vraiment le cas après les ordonnances de Charles VI (dont nous reparlerons ensuite). [...]
[...] Le sacre permet de légitimer son usurpation du pouvoir royal. Pendant des siècles, chaque nouveau roi de France sera sacré, lors d'une cérémonie solennelle. Si la pratique perdure, c'est parce que le sacre a une réelle utilité. Le Roi ne pouvait se prétendre roi que s'il avait été sacré, et ce pendant très longtemps. Le sacre apparaît donc comme un fondement indispensable à la légitimité monarchique, et c'est sans doute la raison pour laquelle la cérémonie du sacre s'est imposée pendant de si nombreuses années. [...]
[...] Par divers instruments, il tente de renforcer sa légitimité, c'est-à-dire sa capacité à faire admettre que son autorité est fondée. Pour se faire obéir, le Roi doit nécessairement montrer au peuple que son autorité est légitime, que les prérogatives qu'il exerce lui reviennent de droit. La légitimité pouvant être définie comme la qualité d'un pouvoir à être conforme aux croyances des gouvernés quant à ses origines et à ses formes, le sacre est vite apparu comme un instrument indispensable au Roi pour faire reconnaître sa légitimité. [...]
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