Un regard grec sur la constitution romaine, Polybe, Rome, deuxième guerre punique, arrêt de l'anacyclosis, collégialité, Sénat
Polybe est un auteur grec ramené comme otage qui est resté 17 ans à Rome et qui a connu la famille des Scipion et a eu accès aux archives. Il cherche à expliquer aux grecs pourquoi Rome domine le monde. Il n'y a pas de constitution à Rome : les institutions sont venues progressivement (le Sénat date de l'époque royale, les tribuns de la plèbe sont plus tardifs). Il écrit en 216, lors de la deuxième guerre punique. Polybe se demande comment les romains ont pu gagner la deuxième guerre punique après la désastreuse bataille de Cannes qui a vu deux consuls tomber. Ce texte a inspiré Cicéron lui-même. Polybe voit dans les institutions un régime accompli : les pouvoirs sont répartis de façon intelligente : il y a une interdépendance des organes du pouvoir.
[...] Le contrôle mutuel des pouvoirs Polybe trouve que ces institutions sont très bonnes car elles sont interdépendantes : c'est le Sénat qui vote les budgets militaires alloués aux troupes du consul, c'est lui qui décide de prolonger le commandement militaire d'un ancien consul : pour éviter des problèmes de stratégie en pleine campagne, le Sénat peut donner à un consul les pouvoirs militaires. C'est le Sénat qui vote le financement du triomphe. De plus, si c'est le peuple qui ratifie les traités obtenus par les consuls qui les ont négociés. Les tribuns de la plèbe peuvent empêcher l'action des consuls. Le Sénat dépend du peuple : s'il mène la lutte contre les émeutes et les esclaves, le Sénat ne peut passer outre le droit de provocatio. [...]
[...] Un regard grec sur la constitution romaine Polybe est un auteur grec ramené comme otage qui est resté 17 ans à Rome et qui a connu la famille des Scipion et a eu accès aux archives. Il cherche à expliquer aux grecs pourquoi Rome domine le monde. Il n'y a pas de constitution à Rome : les institutions sont venues progressivement (le Sénat date de l'époque royale, les tribuns de la plèbe sont plus tardifs). Il écrit en 216, lors de la deuxième guerre punique. [...]
[...] Les consuls ont un pouvoir très grand, c'est l'imperium, ou le pouvoir suprême qui se décompose en l'imperium civil et l'autre militaire : il exécute les décisions votées par le peuple et commande l'armée. Il a une autorité absolue sur les troupes et peut même passer outre le droit de provocatio sur le champ de bataille (jusqu'en 122, où Caius Gracchus l'abolit). Les consuls ont un pouvoir énorme, sont deux, élus pour un an, et doivent avoir 42 ans. Le Sénat, c'est le pôle aristocratique. C'est un héritage de la monarchie. C'est Romulus qui passe pour avoir créé le Sénat. A l'époque républicaine, le Sénat garde ce rôle de consultation. [...]
[...] Il veut voir dans la collaboration des trois types de régime la raison de l'arrêt de l'anacyclosis. Les institutions romaines, un régime harmonieux I. La division des pouvoirs Les consuls représentent l'élément royal pour Polybe. Cependant, il existe à Rome un cursus honorum, une carrière des honneurs pour devenir consul. Il faut devenir questeur (finances), puis devenir édile (approvisionnement des marchés), puis devenir préteur, puis on peut devenir Consul. Ainsi, Polybe, en n'évoquant pas ce cursus, simplifie le système. Polybe explique que tous les magistrats dépendent des consuls et lui sont subordonnés. [...]
[...] Il s'assure du maintien de l'ordre en Italie. C'est le Sénat qui reçoit les ambassades et qui décide des grandes fêtes et des grands jeux. La composition du Sénat, extrêmement fermée, recrutés par les censeurs, obligent les citoyens à être riche, à avoir été ancien magistrat, avoir une moralité irréprochable : le Sénat est une caste fermée et les sénateurs sont souvent fils de sénateurs. Polybe définit ensuite le peuple comme la dominante démocratique : c'est celui qui s'occupe des jugements importants : les comices centuriates (qui élisent les magistrats supérieurs : consuls et préteurs) jugent les crimes importants et les comices tributes (qui élisent les magistrats inférieurs : édiles et questeurs) jugent les autres affaires. [...]
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