Politisation ou dépolitisation ? Le rapport du citoyen à la chose politique en démocratie - publié le 01/03/2012

Thèmes abordés

Politisation, dépolitisation, rapport, citoyen, chose politique, démocratie

Résumé du document

Le rapport à la politique à beaucoup évolué en 50 ans. Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, la politique était centrale, les citoyens participaient largement. Les plus actifs de ces citoyens s'engageaient dans des partis. Ce schéma n'est plus valable aujourd'hui. La dépolitisation se renforce. Les citoyens perdent confiance en la classe politique. La plupart des réponses apportées ont été simplistes ;
- L'avènement de la société de consommation
- L'individualisme a surpassé les valeurs collectives ; Je>Nous.
On voit bien à la lumière des mouvements d'indignation actuels que ces explications sont fausses. Ce rapport à la politique change donc d'une façon qui reste à comprendre. Il faut comprendre les multiples raisons de la crise de la participation politique.

Extraits

[...] Trois variables : portée du référendum (consultatif ou décisionnel), du gouvernement ou d'initiative populaire, courant ou exceptionnel. Le référendum a pour défaut de n'offrir qu'un choix brutal entre le oui et le non. Il est également souvent détourné : on répond autant à celui qui pose la question qu'à la question elle-même. Le référendum d'initiative populaire a ses propres dérives : abstention considérable due au manque d'intérêt. De plus « l'initiative populaire » est souvent le fait de lobbies, bien plus que de simples citoyens Démocratie consultative Institutions qui vont être consultées par les élus : conseils économiques et sociaux régionaux, par exemple Procédure dialogique : Procédures de concertations et de dialogue entre les élus et la société civile. [...]

[...] Le sondage délibératif a vocation à se substituer aux représentants. Le budget participatif est utilisé notamment en Amérique latine. Il est issu d'une expérience du parti des travailleurs à Porto Alegre, qui a eu pour objectif de donner à la population un pouvoir de décision sur une fraction des compétences municipales. Ce pouvoir de décision s'appuie sur des éléments procéduraux complexes. Ces procédures concernent essentiellement des décisions d'équipement. Au sommet, un conseil du budget participatif, pour une année seulement et rassemblant des personnes ne pouvant pas avoir d'autres fonctions. [...]

[...] Le puzzle de l'abstention ; le rapport de l'électeur à l'abstention comprend des comportements très différenciés. Typologie des électeurs : Très intéressé par la politique et proche d'un parti : vote systématique Intéressé par rien : abstention systématique Intéressé par la politique mais pas proche d'un parti : abstentionniste intermittent. Autre élément celui de la coupure générationnelle. Phénomène d'imprégnation pour les jeunes naissant dans une période de dépolitisation ; ils gardent le manque d'intérêt toute leur vie (expérience de Lorens et des oiseaux). [...]

[...] Les partis de gauche se rapprochent de la droite sur le plan de l'économie, et la droite de la gauche sur les questions sociales. En Allemagne, le SPD, dès 1959, rompt avec le marxisme et s'engage dans l'économie sociale de marché. En Grande-Bretagne, le nouveau parti travailliste créé par Tony Blair reprend certains thèmes de Margaret Thatcher. En France, le PS s'est longtemps déclaré d'inspiration marxiste, jusqu'à Jospin. Ces convergences renforcent l'idée que le choix est réduit. Scrutins ne donnant pas lieu à une réelle compétition politique, aux enjeux abstraits et lointains. [...]

[...] Ce taux de participation va évoluer de façon erratique dans certaines élections. Les tentatives d'explication doivent combiner plusieurs facteurs ; aucun d'eux ne peut expliquer toutes les situations. On distingue trois facteurs importants : Articulation entre l'offre politique et la demande des électeurs. C'est le facteur de la perception des enjeux, qui permet de faire la distinction entre les votes décisifs et les votes secondaires. Pour susciter une forte participation, la votation doit être considérée par l'électeur comme importante et indécise ; s'il n'a pas le sentiment que sa voix peut peser, il n'ira pas voter. [...]