Rendre la justice, réprimer les infractions, établir la vérité ont toujours été des objectifs que les hommes ont tenté d'atteindre au fil du temps. Aujourd'hui, les lois, moyens de preuves et procédures jalonnent notre système judiciaire. Mais la preuve a toujours retenu l'attention des juristes. Dans des temps reculés, où la procédure n'existe pas, et dominés par des croyances religieuses, des superstitions et puissances naturelles supérieures, l'homme s'est naturellement tourné vers elles afin de régler leurs différends. Plus évolué que la loi du Talion, mais profondément irrationnel et archaïque, tel est le jugement de Dieu par lequel va s'opérer la justice, notamment criminelle pendant plusieurs siècles sur le territoire « français ». Le jugement de Dieu a profondément marqué l'inconscient collectif jusqu'à nos jours. Celui-ci peut être défini comme étant un ancien mode de jugement où les plaignants se soumettent à Dieu se fait à la fois juge et « bourreau ».
La décision divine est, la plupart du temps, due à la pratique d'une ordalie, qui constitue la preuve par l'épreuve. Le jugement de Dieu constitue donc un véritable arbitrage divin, se fondant sur le principe que la divinité s'exprime à travers les éléments et qui ne peut favoriser qu'un innocent, puisque la divinité invoquée est supérieure aux hommes et donc incapable de se tromper.
[...] Aucun clerc, non plus, ne sera mis à la tête de routiers, d'archers ou d'hommes de ce genre versant le sang. le sous-diacre, le diacre et le prêtre ne pratiqueront pas l'art de la chirurgie, qui comporte brûlure ou saignée. Personne n'accordera aucune bénédiction ou consécration aux ordalies par l'eau bouillante ou glacée ou encore par le fer rouge, sans préjudice des interdictions déjà promulguées autrefois concernant les combats singuliers ou duels. Ainsi les clercs ont-ils l'interdiction de prononcer toute bénédiction ou consécration en faveur du jugement de Dieu. [...]
[...] Sommaire Introduction I. Les Origines du jugement de Dieu 4 A. Le jugement de Dieu stricto sensu dans l'Ancienne Egypte B. Jugements de Dieu et ordalies en Mésopotamie, Grèce et Rome antique 5 C. Entre culture Romaine et Barbare, le jugement de Dieu en France 8 II. Le jugement de Dieu à l'époque médiévale A. Le serment 11 B. LE JUGEMENT DE DIEU PAR EXCELLENCE : les ordalies C. L'ordalie bilaterale : le duel judiciaire III. [...]
[...] Le serment Le serment est donc une forme de jugement de Dieu. Prêter serment revient à prendre Dieu à témoin de la véracité de ses dires ou de la justesse de sa cause. On attend ici de Dieu à ce qu'il fasse réussir la partie ayant le bon droit à réussir son serment. Le procès est un procès criminel, on reproche un crime à l'accusé qui répond par le serment afin de repousser l'accusation infamante. Il s'agit d'un acte solennel reposant sur la peur du parjure puisque prêter un faux serment reviendrait à la damnation éternelle après la mort ou à une punition divine immédiate. [...]
[...] Les origines du jugement de Dieu sont très anciennes, remontant bien au- delà de l'Empire Romain. Avant de s'implanter en France, la pratique a vu son application traverser les âges et les continents, différant parfois dans leur moyen, mais jamais dans leur objectif. Le jugement de Dieu stricto sensu dans l'Ancienne Égypte. Le jugement de Dieu peut être défini comme un ancien mode de jugement dans lequel les plaidants étaient soumis à Dieu. On l'assimile aux ordalies qui sont un ancien mode de preuve en justice de nature religieuse. [...]
[...] Le combat judiciaire est alors désigné par les mots duellum ou bellum, la guerre. La possibilité de combattre par l'intermédiaire de champions permet aux femmes, ecclésiastiques ou encore aux personnes âgées d'avoir recourt au duel judiciaire. Là encore, est souvent choisi un membre de la famille. (Il faut par ailleurs noter que la loi des Bavarois autorisait les femmes à combattre elles mêmes, contre un homme ou contre une femme). Par la suite, il s'agira de recourir à des tiers, souvent salariés, bien que là encore on puisse trouver un argument dérangeant à savoir : comment un tiers salarié pourrait avoir reçu de son employeur l'instrument de la volonté divine ? [...]
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