Juste, droit naturel, philosophie, personnel, inégalitaire
Par exemple, dans l'Antiquité, Platon pensait que la justice consistait dans le fait que chaque classe accomplisse sa tâche au sein de l'Etat (La République, IV) : autrement dit, le pouvoir appartient aux philosophes, la défense de la cité est l'affaire des guerriers, et la production revient à la classe inférieure. Dans le cas présent, la justice consiste donc dans le respect de cet ordre hiérarchique, qu'on considèrerait de nos jours inégalitaire.
[...] Plus tard, Proudhon définira la justice comme étant le respect de la dignité humaine dans la personne de son semblable comme dans sa propre personne (Justice, I). Dans tous les cas, la justice se rapporte donc à une forme de morale permettant d'atteindre un équilibre et une harmonie au sein de la société et de chaque individu. Mais face à ces multiples justices, comment faire les bons choix, comment être juste quand il semble que la justice elle même ne l'est pas ? Dans certaines circonstances être juste au sens de respecter la justice ne suffit pas à être moral. [...]
[...] Ainsi il ne suffit pas d'être juste, il faut aussi être prudent et équitable. Si être juste au sens de respecter la justice ou notre sens de ce qui est juste semble parfois suffisant pour être un individu moral, il est des circonstances dans lesquels celan'est pas assez. L'Hommedoit parfois faire preuve de courage, de prudence ou encore d'équité pour parvenir à être moral. Cependant, lorsque l'on constate à quel point la justice a pris des significations différentes au cours du temps, une question nous vient à l'esprit : Existe-t-il une justice universelle, ou bien notre notion de ce qui est juste n'est-elle finalement qu'une interprétation basée sur notre culture et notre personnalité ? [...]
[...] Face au problème (évoqué plus tôt) de la trop grande généralité de la justice, il faut aussi pouvoir faire preuve de discernement, de prudence au sens aristotélicien du terme : c'est à dire l'intelligence de la situation particulière. En effet, le juge pour être juste, doit être capable d'interpréter et d'adapter la loi à certains cas de figures pour éviter que son application amène une injustice. Aristote utilise l'image d'une règle de plomb pour définir ce que devrait être la loi : souple, s'adaptant à l'objet qu'elle mesure. [...]
[...] Quelles sont-elles ? Que nous suivions la justice de notre pays, ou bien notre propre vision de ce qui est juste, il est des circonstances dans lesquelles il ne suffit pas de faire ce qui nous paraît être juste. L'Homme serait parfois tenté de ne s'impliquer dans aucune affaire, de ne jamais prendre parti, pour pouvoir in fine déclarer qu'il n'a jamais commis d'injustice. Cependant, ce n'est pas parce qu'un individu n'a jamais été injuste qu'il en est pour autant juste. [...]
[...] Que faire dans une telle situation ? Ne faudrait-il pas prendre le parti de désobéir au droit positif pour suivre notre propre sens de la justice ?C'est ce qu'ont fait certains Allemands durant la Seconde Guerre Mondiale lorsqu'ils ont décidé de désobéir aux lois de l'Allemagne nazie et de s'opposer à Hitler car il n'y avait selon eux aucune justesse dans cette législation. Dans un contexte plus général, jamais une loi ne sera capable d'embrasser avec exactitude ce qui, pour tous à la fois, est le meilleur et le plus juste et de prescrire à tous ce qui vaut le mieux (Platon, La Politique). [...]
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