Décret créant le calendrier révolutionnaire, 5 octobre 1793, Révolution, fin du calendrier grégorien, idéologie républicaine
D'après la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, les Français disposent du droit de la liberté de conscience et de liberté de religion. L'idée du calendrier révolutionnaire apparaît dès 1790 au moment où la France s'apprête à célébrer la Fédération en prenant le premier anniversaire de la Prise de la Bastille du 14 juillet 1789 comme référence. C'est l'astronome Jérôme Lalande qui émet l'idée en premier en écrivant dans le journal Le Moniteur le 17 mai 1790 : « Le moment où la France vient d'être régénérée, où l'amour de la liberté fait des conquêtes étendues, n'est-il pas le moment de proposer un changement de calendrier ? » Plusieurs journaux décident par la suite de dater leurs éditions qui suivent le 22 septembre 1792 de l'« an premier de la République. » En effet, après la proclamation de la République le 22 septembre 1792, les républicains veulent faire table rase.
[...] Fin du calendrier grégorien De 1789 à 1793 se diffuse la politique de déchristianisation. Adopté sous Jules César suivant des plans d'astronomie égyptiens, la période républicaine est le seul moment de l'histoire où la France aboli le calendrier grégorien. En septembre 1793, la Convention décide d'instaurer le calendrier républicain à la place du calendrier traditionnel dont les jours correspondent aux Saints et les dimanches, au jour du Seigneur. Le nouveau calendrier s'inscrit dans la volonté de rationnaliser la vie du pays par le système décimal dont les vertus ont été misent en avant par les penseurs et scientifiques des Lumières, mais surtout la neutralité religieuse que nécessite la laïcité du nouveau régime. [...]
[...] Ils seront exposés dans le décret du 4e jour de Frimaire de l'an 2 (25 novembre 1793). EN AUTOMNE : du 22 septembre au 21 octobre, c'est le mois Vendémiaire ou le mois des vendanges Du 22 octobre au 20 novembre c'est Brumaire ou mois des brouillards et des brumes Du 21 novembre au 20 décembre, c'est Frimaire, mois du froid sec et humide, EN HIVER : du 21 décembre au 19 janvier c'est Nivôse ou mois de la neige qui blanchit la terre Du 20 janvier au 18 février c'est Pluviôse ou mois des pluies qui tombent avec abondance Du 19 février au 20 mars c'est Ventôse ou mois des giboulées et du vent qui sèche la terre AUPRINTEMPS : Du 21 mars au 19 avril c'est Germinal, mois de la germination Du 20 avril au 19 mai c'est le Floréal ou mois de l'épanouissement des fleurs Du 20 mai au 18 juin c'est Prairial ou mois de la récolte des prairies et de la fécondité Du 19 juin ou 18 juillet c'est Messidor mois des moissons dorées qui couvrent les champs Du 19 juillet au 17 août, c'est Thermidor mois de la chaleur solaire Du 18 août au 16 septembre c'est Fructidor ou mois des fruits que le soleil dore et mûrit. [...]
[...] Dans l'article on précise que ces trente jours sont eux- mêmes divisés en trois décades, c'est-à-dire une série de dix jours dont le 10e est le jour de repos. Le 1er jour est primidi, le 2e duodi ; le 3e est tridi ; le 4e est quartidi ; le 5e est quintidi ; le 6e jour est sextidi ; le 7e est septidi ; le 8e est octidi ; le 9e est nonidi et le 10e est décadi (le jour de repos). De plus, comme le montre l'article 11 la division du jour en 24 heures est abolie ainsi que ses divisions sexagésimales. [...]
[...] On observe plusieurs phénomènes qui vont dans ce sens : les statues des rois sont chassées ; 3000 communes changent des noms ; changement des noms des rues ; certains adultes changent de prénoms (Gracchus Babeuf). Mais plus que ces changements symboliques, nous allons voir comment la Révolution est censée marquer une cassure entre le temps ancien et le temps nouveau ? Pour cela, dans un premier temps nous verrons la Révolution comme point zéro de l'histoire ; puis nous nous pencherons sur l'articulation de la vie des contemporains à l'idéologie républicaine. I . [...]
[...] Ce calendrier n'est donc pas moins l'un des symboles les plus significatifs et les plus durables de la Révolution qui va de pair avec le culte de l'être suprême. Il sera utilisé pendant 13 ans puisqu'il n'est supprimé que le 11 Nivôse de l'an 14, cad en 1806, il survit donc même dans un premier temps à l'établissement de l'Empire. Par exemple, Austerlitz est une victoire qui sera annoncée selon le calendrier républicain et il sera même réutilisé pendant la Commune de Paris en 1871. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture