C'est dans une époque où le roi bénéficie de plus en plus de pouvoir que la querelle entre juristes et philosophes est la plus remarquée. Effectivement, au XIVème siècle, le roi s'octroie les pouvoirs des princes et même de l'empereur lui-même : le roi devient princeps in regno suo, et imperator in regno suo. Littéralement prince en son royaume et empereur en son royaume. Les conseillers du roi ont donc un devoir de plus en plus grand, ils doivent aider le roi dans ses décisions car il se doit d'avoir de l'aide sur les questions juridiques et judiciaires. Cette aide est celle des juristes, spécialistes du droit, mais les philosophes ont aussi à cette époque là un besoin d'être entendu sur leurs opinions sur l'Etat et la politique (...)
[...] Lorsqu'on observe le travail du roi uniquement de son point de vue juridique, il se pourrait que la supériorité des juristes sur les philosophes soit effectivement assurée. Or il ne se limite pas à cela, il faut aussi prendre en compte le côté politique de la gouvernance, et là il se peut que la philosophie ait un œil différent sur le sujet. Mais pour Ervart, il n'en est pas question, la seule chose qu'il tente de démontrer est que les juristes sont mieux habilités à aider le roi dans sa tâche que les philosophes, aussi à la fin du texte il se focalise sur le roi, de Droit, et les juristes. [...]
[...] Cette aide est celle des juristes, spécialistes du droit, mais les philosophes ont aussi à cette époque là un besoin d'être entendu sur leurs opinions sur l'Etat et la politique. Le texte étudié est un extrait du livre de Evrart de Trémaugon intitulé de son nom traduit Songe du Vergier et de son nom latin Somnium Viridarii En réalité, c'est un livre d'un auteur inconnu mais une sorte d'enquête à fait tourner les suppositions sur lui, car il était le plus habilité à faire une telle œuvre et, de plus, ce livre lui a été remis par le roi Charles V Le Sage lui-même. [...]
[...] EVRART DE TREMAUGON, Le Songe du Vergier ( édition Paris t.1, p 410 - 411, extrait modernisé " Le principal propos et étude d'un roi doit être de bien gouverner son peuple, et par le conseil des sages. Par "sage", j'entends principalement les juristes, c'est-à-dire ceux qui sont experts en droit canon, et en droit civil, et en coutumes, et en constitutions et lois royales. C'est par leur conseil que doit être gouverné le peuple, et non pas par les conseils des artiens [philosophes], bien qu'ils connaissent les principes du gouvernement du peuple par leurs livres, comme l'Ethique, l'Economie et la Politique [Aristote]. [...]
[...] Faire prévaloir la supériorité des juristes sert donc, en plus du simple fait de rabaisser les philosophes, à s'assurer une certaine place aux côtés du roi. Depuis déjà quelques siècles, lorsqu'un roi de France gouverne, il le fait avec son conseil. Mais ce qui porte à être débattu est la nature de ce conseil ; En d'autres termes est-ce mieux pour le roi d'être accompagné dans sa tâche de gouvernance et de législation par des philosophes ou des juristes ? [...]
[...] Or l'œuvre de Ervart de Trémaugon a été écrite à une époque dans laquelle la systématisation, la radicalisation et la formalisation du Droit sont observées. La philosophie, qui est alors un art des plus abstraits et subjectifs, a été critiquée justement du fait du changement de la nature même de la vision du Droit au XIVème siècle. Dans son écrit, l'auteur s'évertue à montrer la primauté des juristes sur les philosophes en matière de Droit et de gouvernance La supériorité des juristes sur les philosophes Alors que le Droit canonique et le Droit romain se trouvent en perpétuelle compétition quelques peu avant, on voit dans ce texte une harmonisation de toutes les matières touchant au droit afin de s'allier contre l'ennemi commun, qui est la philosophie dans le Droit. [...]
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