La supplication du peuple de France contre le Pape Boniface VIII, Pierre Dubois, 1302, indépendance, rois, papauté, XIVème siècle
À partir du XIIIème siècle, se fait constater un nouveau processus : celui d'une reconstruction monarchique promouvant une centralisation juridique et politique et dépassant toute idée de pluralisme. Le droit privé est effacé laissant place au droit public. En effet, la monarchie féodale qui fonde l'autorité sur la patrimonialité du pouvoir et sur les liens personnels à caractère contractuel qui est un système prônant des obligations entre le vassal et son seigneur, est visiblement en déclin. Au sortir de cette féodalité, l'état émerge et c'est alors un retour à la confiance royale.
Le roi va alors se contenter d'être un simple suzerain se trouvant alors au sommet de la pyramide féodale, il est le seul à pouvoir affirmer qu'il ne doit rien à personne sauf à Dieu lui-même. Il détient tout de même des vassaux qui lui doivent services et obligations.
Puis, va être recherché un nouveau pouvoir, un pouvoir nettement absolu qu'est la souveraineté. Cette notion de droit public est un pouvoir absolu non seulement civil mais aussi militaire. Le roi va alors disposer de prérogatives régaliennes, elles lui sont exclusives comprenant le pouvoir de rendre la justice, lever l'impôt, diriger l'armée et légiférer. Le roi franc s'occupe alors de gérer l'Église de France, le pape demeure absent à tous les niveaux puisqu'il est légalement en dessous du seigneur, il n'a aucun pouvoir dit temporel.
En 1302, Pierre Dubois homme de lois et auteur du texte étudié décide de répondre aux dires du Pape Boniface VIII envers Philippe IV le Bel, roi de France suite à une querelle purement vénale. Pierre Dubois défend ainsi l'autorité royale dans cette opposition et expose sa propre vision politique selon laquelle la papauté devrait céder toutes ses possessions temporelles et tous ses pouvoirs au roi, en recommandant notamment à l'Église de France de se diviser de Rome afin de se soumettre à l'autorité royale et aux lois.
[...] L'Église est alors le seul juge véritable en cas de non respect du roi vis-à-vis de ses prérogatives et le nouveau Pape Boniface VIII est bien décidé à faire usage de cette fonction. Le pouvoir temporel aux mains de la papauté par Boniface VIII. La querelle entre Philippe IV Le Bel et le pape Boniface VIII nait d'une opposition concernant des impôts prélevés. En effet, l'accroissement du budget de la Papauté et la volonté de la participation de la France aux croisades amène le roi à continuer de lever des taxes appelées décimes sur les revenus des bénéfices ecclésiastiques en Europe. [...]
[...] La supplication du peuple de France contre le Pape Boniface VIII de Pierre Dubois - 1302 À partir du XIIIème siècle, se fait constater un nouveau processus : celui d'une reconstruction monarchique promouvant une centralisation juridique et politique et dépassant toute idée de pluralisme. Le droit privé est effacé laissant place au droit public. En effet, la monarchie féodale qui fonde l'autorité sur la patrimonialité du pouvoir et sur les liens personnels à caractère contractuel qui est un système prônant des obligations entre le vassal et son seigneur, est visiblement en déclin. [...]
[...] Le sacre se définit comme une cérémonie religieuse ayant pour but de légitimer le pouvoir du roi par l'Église, les fonctions royales sont alors reconnues avec la notion de ministerium regis. Le roi détient donc des fonctions spécifiques, qui ne peuvent être contrôlées que par l'Église et qui légitiment sa fonction. Ces fonctions sont de protéger le peuple, de protéger les églises et leurs possessions, et de rendre la justice. Toutes ces fonctions vont être intégrées dans la cérémonie du sacre pour y faire l'objet d'une légitimation spirituelle. [...]
[...] Par le triomphe du chevalier contre le clerc plus politique que juridique, se traduit la mise à l'écart de l'Église refoulée hors du temporel, le gallicanisme est alors certain. Par définition, le gallicanisme ne constitue pas une hérésie : l'autorité du Pape en matière de foi chrétienne, son autorité spirituelle, ne fut jamais contestée par le pouvoir monarchique. Ce qui est contesté par la doctrine gallicane, c'est l'autorité temporelle du Pape sur l'Eglise de France. En fait, le gallicanisme ne dispose que sur les plans temporels de discipline, de gestion et d'organisation du clergé et des biens de l'Eglise de France, c'est le roi de France lui-même et lui seul qui dispose d'une autorité légitime. [...]
[...] Pierre Dubois défend ainsi l'autorité royale dans cette opposition et expose sa propre vision politique selon laquelle la papauté devrait céder toutes ses possessions temporelles et tous ses pouvoirs au roi, en recommandant notamment à l'Église de France de se diviser de Rome afin de se soumettre à l'autorité royale et aux lois. Par conséquent, comment va s'organiser l'accès à l'indépendance des rois par rapport à la papauté à l'instar d'une confrontation entre pouvoir temporel et pouvoir spirituel à l'aube du XIVème siècle ? Tout d'abord la main mise de l'Église, la supériorité de celle-ci sur les monarchies européennes sera étudiée mais, cependant, nous verrons cette puissance en déclin face à une importante affirmation du pouvoir royal (II). La main mise de l'Église sur les monarchies européennes. [...]
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