« Plusieurs affectent de confondre le gouvernement absolu et le gouvernement arbitraire. Mais il n'y a rien de plus distingué ». Ce credo dépeint la doctrine même de Bossuet (précepteur du fils de Louis XIV, le Grand Dauphin, puis évêque de Meaux) qui opère la jonction entre le courant absolutiste et le gouvernement arbitraire. L'Aigle de Meaux, comme il fut ainsi appelé en raison de son génie rédigea pour son élève le Grand Dauphin, une de ses œuvres posthumes majeures Politique tirée des propres paroles de l'Ecriture sainte qui fut publiée en 1709, cinq ans après son décès.
Dans cette œuvre, il traite de la théorie de la royauté absolue établissant la royauté comme une autorité pleine, concentrant les pouvoirs, et entière, sans contrôle humain et sans partage. Le royaliste Louis de Bonald l'exprime parfaitement lorsqu'il dit que « Le pouvoir absolu est un pouvoir qui s'exerce indépendamment des hommes sur lesquels il s'exerce, un pouvoir arbitraire est un pouvoir indépendant des lois en vertu desquelles il s'exerce ».
Cette œuvre marquée dans un cadre de monarchie de droit divin représentée par la personne de Louis XIV se situe aussi dans la période de guerre de succession d'Espagne, aux frontières du royaume, qui oppose l'Angleterre et sa « Grande Alliance » à la France, ceux-ci craignant une alliance entre le trône d'Espagne et de France. Jacques Bénigne Bossuet se veut défenseur de la monarchie absolue et convient dans ce texte de ne pas qualifier le régime d'arbitraire.
Quelles sont les arguments retenus par Bossuet permettant de qualifier le régime de la monarchie Française ?
[...] Enfin, l'exercice de son pouvoir royal absolu lui attribue la gouvernance et l'administration du royaume assisté par ses conseillers de gouvernements, de ses ministres et de ses intendants répartis dans tout le royaume. L'exercice du pouvoir royal est corollaire à son pouvoir absolu, indépendant de toute autorité humaine. Un pouvoir absolu de droit divin indépendant de toute autorité humaine La monarchie absolue de droit divin se définit tout d'abord par l'autorité du roi sur tous les ordres du royaume et sur tout le royaume et d'autre part par la réunion dans la personne du roi de tous les pouvoirs. [...]
[...] Selon Bossuet, "Il y a des lois dans les empires contre lesquelles tout ce qui se fait est nul de droit." En effet, les lois fondamentales vont rendre la couronne indisponible, et malgré le faite que le roi est l'époux de la couronne, il ne peut ni abdiquer, ni écarter son successeur, ni renoncer au trône. De plus, le royaume est inaliénable, reçue par le monarque en dot. Le roi, en tant qu'usufruitier du royaume, ne peut en aucun réduire le royaume, le mettre en danger, ou le fragmenter. Ainsi, la plénitude du pouvoir souverain du roi doit être faite dans le respect des lois fondamentales, comme il a été rappelé dans l'arrêt Lemaistre du 28 juin 1593 exprimant que toutes les lois fondamentales ont la même valeur. [...]
[...] Politique tirée des propres paroles de l'Ecriture sainte Bossuet (1627- 1704) Plusieurs affectent de confondre le gouvernement absolu et le gouvernement arbitraire. Mais il n'y a rien de plus distingué Ce credo dépeint la doctrine même de Bossuet (précepteur du fils de Louis XIV, le Grand Dauphin, puis évêque de Meaux) qui opère la jonction entre le courant absolutiste et le gouvernement arbitraire. L'Aigle de Meaux, comme il fut ainsi appelé en raison de son génie rédigea pour son élève le Grand Dauphin, une de ses œuvres posthumes majeures Politique tirée des propres paroles de l'Ecriture sainte qui fut publiée en 1709, cinq ans après son décès. [...]
[...] Ainsi, les parlements possèdent des moyens d'action contre l'absolutisme monarchique en rappelant au roi, en temps que cours suprême, qu'il doit respecter les lois fondamentales, car "Le roi peut ce qu'il veut, mais il ne doit pas vouloir tout ce qu'il peut" comme le prononce le Parlement de Paris en 1527 Les parlements représentent donc un frein à l'absolutisme royal permettant l'émergence et la reconnaissance de la nation. Le lit de justice du 3 mars 1766, appelé la séance de flagellation sera la dernière véritable affirmation de l'absolutisme monarchique, qui se conjuguera quelques années plus tard vers la révolution. [...]
[...] La limite faite par les parlements Lorsque Bossuet utilise le terme "loi" pour faire référence aux lois fondamentales, il ne précise pas quelle institution est en charge de les faire respecte, qui est celle du parlement. En effet, les parlements ont une attribution juridictionnelle essentielle puisqu'ils peuvent, en cessant de rendre la justice, empêcher le bon fonctionnement du pouvoir judiciaire du roi. Les parlements ont une attribution extra-juridictionnelle qui consiste à faire des remontrances aux rois en exprimant leurs avis sur le contenu ou la forme d'une ordonnance royale. L'enregistrement des textes royaux est fait par le parlement, et sans celui-ci le texte ne peut être applicable. [...]
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