Depuis le sacre de Pépin III, la valeur sacramentelle a pris une grande importance au niveau politique. En effet il ; permet de se légitimer aux yeux du peuple. Louis Ier dit le Pieux se fait sacrer de la même manière que son prédécesseur, par l'intermédiaire de l'Eglise. D'ailleurs, il est ainsi nommé en raison de sa prédestination à une carrière monastique, voulue par son père Charlemagne. Mais la mort prématurée de ses deux frères, Pépin et Charles, puis celle de son père en 814 le fit monter sur le trône impérial.
L'autorité de Louis le Pieux est contestée pendant les premières années de son règne, et pour réaffirmer son pouvoir impérial, il se fait sacrer Empereur par le Pape Etienne IV en la cathédrale de Reims le 5 octobre 816. Dans la conception médiévale de la royauté, l'Empereur est le représentant de Dieu sur Terre. Il inspire donc la crainte et le respect. Durant son règne, Louis Ier s'engage à respecter les Etats de l'Eglise et à ne pas intervenir dans les élections pontificales ; ainsi le Pape conserve une certaine indépendance. Cette politique très axée sur la religion consacre un empire fondamentalement chrétien. L'ordinatio imperii édictée par Louis Ier en 817 pourrait se traduire comme une contestation des principes ancestraux. En effet, on pratiquait la répartition du pouvoir en fonction du nombre de descendants légitimes, ce qui était la cause du morcellement de l'empire. C'est le cas de la divisio imperii de Charlemagne en 806, qui règlait le partage de l'empire entre les trois fils, Pépin, Charles, et Louis.
Cette ordinatio règle quant à elle le statut de l'empire, tant en la succession au trône qu'en la façon de partager l'empire. Effectivement, il faut voir ici le désir de rompre avec l'ordre ancestral en place, celui du partage et de l'éclatement du pouvoir à chaque génération. Mais en quoi cette ordinatio imperii de 817 rompt-elle avec les principes ancestraux du partage ?
[...] En effet, elle est une institution très ancienne, plus vieille encore que les premiers mérovingiens. Il faut aussi noter la totale dévotion au Seigneur avec des jeûnes, des prières et des aumônes afin d'élire le successeur à la couronne. Selon l'ordonnance , la décision de nommer Pépin Empereur et Pépin et Charles rois, est une volonté de Dieu, ainsi ce changement est justifié et légitimé. C'est le principe selon lequel si Dieu le veut nous le voulons On pourrait alors dire que l'empire est dominé par l'Eglise, sans pour autant y être assujetti. [...]
[...] Il faudrait à présent s'intéresser à l'importance de l'Eglise dans l'entreprise d'unification. II) L'importance de l'Eglise dans l'entreprise d'unification Il peut être surprenant de constater le nombre d'occurrences à Dieu dans cette ordinatio imperii. En effet, Louis le Pieux a développé un rapport particulier avec l'Eglise. Il faudrait s'intéresser à la question de la suprématie de l'Eglise sur l'empire puis à l'influence de l'Eglise dans les décisions impériales La suprématie de l'Eglise sur l'empire ? L'ordonnance de Louis Ier met en avant l'importance de la religion dans les mœurs de l'époque. [...]
[...] Cette règle, qui débute au Moyen Age et se termine avec la Révolution française, donne à l'aîné des fils le droit d'hériter de la totalité des terres ainsi que de la couronne. D'un point de vue juridique, cette règle de primogéniture, également appelée droit d'aînesse, est un système de partage des successions qui permit de fortifier l'aristocratie héréditaire. Ainsi l'Empereur instaure ici cette norme pour éviter la dislocation de l'empire, et assure que nos vœux et ceux de tout notre peuple ont alors accordé pour élire notre cher fils aîné Lothaire. [...]
[...] C'est le cas de la divisio imperii de Charlemagne en 806, qui réglait le partage de l'empire entre les trois fils, Pépin, Charles, et Louis. Cette ordinatio règle quant à elle le statut de l'empire, tant en la succession au trône qu'en la façon de partager l'empire. Effectivement, il faut voir ici le désir de rompre avec l'ordre ancestral en place, celui du partage et de l'éclatement du pouvoir à chaque génération. Mais en quoi cette ordinatio imperii de 817 rompt-elle avec les principes ancestraux du partage ? [...]
[...] Si Louis le Pieux veut éviter une division de l'empire, c'est aussi pour ne pas s'opposer à l'unité de l'Eglise, ce qui provoqu (erait) ainsi un scandale dans la sainte Eglise Louis Ier va plus loin en écrivant qu'une éventuelle division serait une offense à Celui en la puissance de qui repose les droits de tous les royaumes Il est clair que l'Eglise chrétienne du neuvième siècle prend une part non négligeable dans l'entreprise d'unification de l'empire, par sa toute-puissance et son influence. Mais pour aller plus loin, il faudrait savoir que cette ordinatio imperii n'a jamais été appliquée puisque des conflits familiaux opposèrent Louis Ier à ses fils. [...]
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