Monde ouvrier, XIXe siècle, conditions de vie précaires, évasion à la misère, habitat insalubre, débauches permises
« La seule chose qui nous console de nos misères est le divertissement et c'est bien pourtant la plus grande de nos misères » Blaise Pascal, Pensées.
Louis René Villermé dresse dans ce texte intitulé « Des ouvriers manufacturiers du département du Nord, en général, et en particulier de ceux des villes de Lille, Roubaix et Tourcoing » un tableau des conditions de vie misérables des ouvriers du Nord en 1835, publié en 1840.
Louis René Villermé né à Paris le 10 mai 1782 est un médecin français, un des précurseurs de la sociologie et est considéré comme un pionnier de la médecine du travail.
Ce médecin en poste à Paris fut chargé, en 1835 après plusieurs pétitions réclament une réglementation sur le travail des enfants d'enquêter par l'Académie des Sciences Morales.
Il enquêta à partir de juin 1835 à aout 1837 dans les départements où les industries du coton, de la laine et de la soie occupaient le plus d'ouvriers. Il se rendit donc dans les régions de Mulhouse, Lille, Roubaix, Tourcoing puis à Nîmes, Carcassonne et Lyon où il étudia les conditions de travail des ouvriers, mais aussi leurs logements, leur alimentation ainsi que leurs salaires.
C'est pourquoi le texte appartient à un ensemble de texte intitulé « Tableau de l'état physique et moral des ouvriers dans les manufactures de coton, de laine et de soie » qui est en fait un regroupement des enquêtes menées par Villermé.
[...] La population française passe de 27 millions en 1807 à 41 millions en 1911, pourtant il y a une surmortalité en milieu urbain, les épidémies de choléra, la tuberculose et la variole font de véritables massacres. Pour cause, les villes ne sont pas préparées à accueillir une telle masse d'ouvriers. La population s'entasse alors dans des logements misérables. Leurs conditions d'hygiène et de confort deviennent alors apocalyptiques et surtout bénéfiques au développement des épidémies. De plus le 2 et 17 mars 1791, Pierre d'Allarde met en place le décret d'Allarde qui supprime et interdit les corporations, associations de personnes exerçant le même métier, qui règlementaient la profession pour chaque ville. [...]
[...] Au fil du texte nous pouvons nous faire une image de plus en plus claire de la situation. Les cabarets en grand nombre et surpeuplés reflet de la demande, du besoin de divertissement de cette population a un prix. Tous les vices y sont permis, la débauche et les excès divers, en voici les conséquences. Les conséquences de cette débauche et de ces excès Plusieurs conséquences sont dues à ces conditions de vie et d'hygiènes catastrophiques, mais les excès divers de la population n'arrange pas les choses. [...]
[...] La Révolution de 1789 a commencé non dans la misère, mais selon les mots de Jaurès dans une France éclatante de richesses C'est d'autant plus condamnable dans un pays riche, de voir autant de misère. Au XIXe siècle, la France est passée d'une société agricole à une société industrielle grâce notamment à une nouvelle source d'énergie : le charbon. Elle ne s'est pas modernisée rapidement, l'intérêt se porta surtout sur les chemins de fer, puis ensuite à l'industrialisation dans les régions du Nord, de la Lorraine et de Paris. C'est l'apparition des machines et de la modernisation des usines et des mines. [...]
[...] La population n'a déjà pas les moyens de se chauffer, alors ne serait ce que se laver doit être le dernier de leur soucis, les maladies doivent être récurantes. De plus, j'ai vu reposer ensemble des individus des deux sexe et d'âge très différents, la plupart sans chemise et d'une saleté repoussante la promiscuité, le sexe, la saleté et la malnutrition, rien de tel pour le développement des maladies et le fléau des épidémies. De même, les enfants travaillent jeunes, à partir de cinq ans pour aider leur famille, enfants qui développeront des handicapes dûes aux mal formations à cause du travail si tôt. [...]
[...] La consanguinité, fruit d'une reproduction entre deux individus apparentés augmente le risque de certaine maladie génétique. Au Xixe siècle, des écrivains expliqueront d'ailleurs la tare héréditaire ou congénitale par l'influence néfaste d'une consanguinité importante. Ce divertissement qui était à la base pour oublier leur misère fut alors source de nombreux problèmes, épidémies, alcoolismes, handicapes, mal formations et morts prématurées. [...]
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