Histoire du droit, droit public, Les six livres de la République, Jean Bodin, État, souveraineté, loi divine, droit naturel, Charles Loyseau
Jean Bodin, né en 1529 et décédé en 1596, était un théoricien, juriste et philosophe français du XVIe siècle. Cet homme de droit a élaboré le concept clé de la notion d'État moderne, dont l'existence se définit par la souveraineté et dont l'attribut principal est la « puissance de donner et casser la loi ». Il met aussi à jour une nouvelle classification des régimes politiques et réfléchit sur la notion de chose publique (res publica) ainsi que sur le pouvoir du roi, garant de la paix civile qu'il faut rétablir à l'époque.
[...] Fervent critique de Machiavel et de son prince efficace et égoïste, fort et calculateur, insensible et cynique, rusé et hypocrite il en fait à plusieurs fois une critique. Bodin voit en Machiavel un adversaire aussi stimulant que dangereux, bien que ce dernier soit décédé avant la publication de Bodin ; dés l'introduction de ses six livres de la République, il le critique ouvertement. En effet, Bodin étant imprégné de la foi et de la recherche vertueuse que cette dernière implique, il ne peut concevoir un prince sans des vertus morales jugées acceptables par l'Eglise. [...]
[...] Le droit naturel chez Bodin Selon Jean Bodin, le régime le plus naturel est la monarchie car ce régime est bâti à l'image de la famille. Il définit le monarque royal comme celui qui se rend aussi obéissant aux lois de la nature que les sujets envers lui, laissant la liberté naturelle et la propriété des biens à chacun ; ici, il a cherché à répondre à Machiavel, qu'il critique, quant au régime politique idéal. Ainsi Bodin se voit attribuer un prince souverain, indépendant mais aussi vertueux ; Machiavel, décédé juste avant la naissance de Bodin, ayant laissé sa trace dans l'histoire politique et dans la théorie de l'absolutisme, Bodin cherche à contrer son prédécesseur en montrant que le prince peut avoir un gouvernement avec des qualités vertueuses ; Charles Loyseau, dans son traité des seigneuries de 1609, reprendra cette idée de souveraineté en disant que la monarchie ( ) consiste en puissance absolue, c'est-à-dire parfaite et entière en tout point, que les canonistes appellent plénitude de puissance Loyseau reprendra cette idée de monarque souverain, mêlant, tout comme Bodin, le prince au droit divin. [...]
[...] Le prince, arbitre et pacificateur Le XVIème siècle, une époque de crises Jean Bodin écrivit ces six livres de la République en 1576, une période où la France était gangrenée par les guerres de religion et les guerres civiles ; la royauté s'en trouvait affaiblie. Inquiet de cette situation, son ouvrage est marqué par ces crises et se veut pacifique et recherchant l'unité ; c'est une sorte de mémoire philosophique de défense de la tolérance. Bodin trouve dans le prince la personne idéale pour apaiser le royaume. [...]
[...] Dans cet extrait du livre chapitre VIII intitulé de la souveraineté Jean Bodin, dans un contexte de guerres de religion et de guerre civile où la royauté est affaiblie, fait le portrait d'un souverain au pouvoir absolu et quasiment sans contrôle. Mais, à la lecture de cet extrait, nous pouvons nous demander si cette souveraineté dont parle Jean Bodin est absolue ou si elle contient des limites ; ainsi, le Prince de Bodin est-il tout-puissant ou sa souveraineté incombe-t-elle des exceptions ? [...]
[...] Cet homme de droit a élaboré le concept clé de la notion d'Etat moderne, dont l'existence se définit par la souveraineté et dont l'attribut principal est la puissance de donner et casser la loi Il met aussi à jour une nouvelle classification des régimes politiques et réfléchit sur la notion de chose publique (res publica) ainsi que sur le pouvoir du roi, garant de la paix civile qu'il faut rétablir à l'époque. Au milieu des guerres de religion en 1576, il écrit son œuvre Les six livres de la République, ouvrage politique qui deviendra majeur dans la théorie de l'absolutisme. En effet, ce livre est l'une des œuvres majeures de la tradition philosophique occidentale, ayant préparé l'avènement de la modernité politique ; un exemplaire de cet ouvrage a même été annoté par Thomas Jefferson, utilisé lors de la rédaction de la constitution des Etats- Unis. [...]
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