Xénophon est un riche aristocrate athénien, il présente la particularité d'être aussi très proche de Sparte, c'est une source très bien renseignée car il est un ami d'un des deux rois de Sparte, Agésilas, qui est justement l'un des rois de la période dans laquelle s'inscrit la conspiration de Cinadon. Agésilas vient de monter sur le trône une ou deux années avant que n'ait lieu la conspiration, alors que Sparte rencontrait quelques fragilités politiques, notamment liées à la succession.
La Conspiration de Cinadon est une référence symbolique de cette période, elle est souvent citée en exemple pour montrer le paradoxe de Sparte : Sparte s'impose à l'issue de la guerre du Péloponnèse comme une puissance hégémonique, mais présente en même temps des fragilités internes importantes, des fragilités qui remettent sérieusement en cause sa puissance. Les sources dont nous disposons sur ce conflit sont principalement Xénophon dans les Helléniques, mais il y a aussi Polyen dans Stratagèmes qui traite de la conspiration
[...] Le phénomène d'oligantropie commence à peser sur la cité, ils sont obligés de faire appelle à des classes inférieures telles que les Périèques, Hilotes pour gagner les batailles. La légitimité de la supériorité des spartiates est alors menacée En effet, la supériorité des spartiates repose avant tout sur leur rôle de guerriers d'exceptions, défenseur de la cité, mais cette supériorité est par conséquent remise en question à partir du moment ou ceux-ci font appel aux catégories inférieures pour gagner les batailles. Les spartiates vont devoir concéder à attribuer la libération des hilotes ayant fait la guerre. [...]
[...] Un spartiate vient dénoncer, ils écoutent, posent des questions et prennent des mesures. Un exemple du système institutionnel en cas de problème : Dans un cas exceptionnel comme celui-ci, ils ont le pouvoir d'intervenir sans procédure, de manière discrète. Numéro 8 “Sans même réunir ce qu'on appelle la Petite Assemblée, et après s'être concertés, l'un ici l'autre là, avec certains gérontes, ils décidèrent d'envoyer Cinadon à Aulon” on sait peut de chose sur la petite assemblée, sans doute une assemblé avec les gérontes. [...]
[...] Ils interrogent Cinadon, lui font avouer, puis font exécuter les coupables après leur avoir donné une punition dissuasive : lui passe les mains et le cou dans le carcan, et à coup de verge on le promène à travers la ville, lui et ses complices” Dans une cité reposant sur le conformisme, et la valeur guerrière, l'humiliation est un châtiment. Polyen, dans Stratagème précise qu'ils firent torturer Cinédon afin de lui faire avouer le nom de ses complices, qui furent ensuite exécutés. [...]
[...] La réticence au changement est ancrée dans leurs mentalités, et si les institutions évoluent légèrement par un accroissement du pouvoir des éphores, c'est seulement, car ceux-ci sont les surveillants. Cette tendance au renforcement du pouvoir des éphores est en faveur de la continuité institutionnelle de la cité : c'est changer pour que rien d'autre ne change. Cela se traduit par un renforcement de la sécurité pour se protéger du problème au lieu de le solutionner. Le renforcement du pouvoir des éphores ne résout pas le problème social qui continue de menacer la structure interne de Sparte. [...]
[...] Cette conspiration fut donc sans conséquence pour la cité. Et on peut donc se demander pourquoi Xénophon se donne tout de même la peine de la raconter. Pb : Dans quelles mesures cette conspiration avortée est elle marquante de déséquilibres internes conséquents au sein de la cité ? Pourquoi en faire un élément important de l'histoire ? Plan : I ) L'hégémonie de la cité de Sparte est menacée par ses problèmes internes II ) Les institutions semblent toujours néanmoins assurer l'ordre de la cité. [...]
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