Commentaire de texte: "Traité du sacre des rois de France", Jean Golein 1372

Thèmes abordés

Sacre, sacré, rois de France, cérémonie, laïc, serment, couronnement, oindre, thaumaturge, oint, sainte onction, supériorité, symbolique, puissance royale

Résumé du document

Le sacre est le passage obligatoire pour tout roi qui souhaite asseoir son pouvoir sur le peuple.
Le sacre est une cérémonie religieuse conférant à un souverain un caractère sacré, parfois même divin, le distinguant ainsi des autres laïcs. Le roi qui se faisait sacré devait se préparer, la veille, à passer d'une personnalité laïque dont il devait se débarrasser, à une personnalité sacrée, qui a un lien direct avec Dieu.
Au tout début du sacre, les rois mérovingiens qui voulaient asseoir leur dynastie faisaient sacrer leur fils de leur vivant. Hugues Capet fut le premier à le faire et s'est ainsi que les capétiens ont assis leur autorité sur le royaume, faisant tomber en désuétude l'élection, qui était de tradition sous les carolingiens. La cérémonie est entièrement codifiée afin de faire passer un message à chaque étape. Il faut toujours avoir en tête que le sacre est un lien divin et le roi sera par conséquent entièrement entouré d'ecclésiastiques. L'archevêque est celui qui passe la couronne sur la tête du roi afin de montrer qu'il était le lien qui unit le roi à Dieu. L'archevêque qui sacre les rois est celui de Reims car celui-ci a réussi à s'imposer peu à peu à partir du XI° siècle.
A la date du texte, en 1372, la dynastie en place est celle des Valois, sous Charles V qui est sur le trône depuis 1364. A cette époque, le sacre anticipé n'est donc plus de rigueur puisqu'abandonné sous Philippe Auguste vers le début du XIII° siècle. Le sacre est un acte qui n'appartient qu'au roi et même les seigneurs féodaux les plus puissants n'oseront pas se faire sacrer. Cette cérémonie, même si elle comprend la pose d'une couronne sur la tête du roi n'est pas à confondre avec le couronnement. En effet, le couronnement est un acte laïc qui confère au roi son autorité terrestre, le sacre crée un lien avec les pouvoirs célestes.
Le lien créé par le sacre a t-il des conséquences sur la personne royale ou sur ses sujets?
Le texte de Jean Golein retrace le sacre, sur le plan historique et pratique (I), mais aussi à travers les conséquences qu'il va avoir (II).

Extraits

[...] Histoire du Droit Commentaire de texte: "Traité du sacre des rois de France", Jean Golein 1372 ! Le sacre est le passage obligatoire pour tout roi qui souhaite asseoir son pouvoir sur le peuple. Le sacre est une cérémonie religieuse conférant à un souverain un caractère sacré, parfois même divin, le distinguant ainsi des autres laïcs. Le roi qui se faisait sacré devait se préparer, la veille, à passer d'une personnalité laïque dont il devait se débarrasser, à une personnalité sacrée, qui a un lien direct avec Dieu. [...]

[...] Tous les rois de France avant Charles V se sont, en effet, fait sacrer et cette tradition durera jusqu'en 1825, où le dernier roi à se faire sacrer sera Charles X. La légitimité est dors et déjà assurée, et la sacre anticipé n'est donc plus de mise. Le roi se fait sacrer après la mort de son prédécesseur. ! Cette tradition ne s'inscrit pas uniquement sur le plan historique, mais aussi à travers un cérémonial toujours spécifique. ! B. UNE CÉRÉMONIE RITUELLE ! Bien que la cérémonie s'enrichisse tout au long de son existence, elle garde toujours l'onction, le serment et le couronnement. [...]

[...] Le lien créé par le sacre a t-il des conséquences sur la personne royale ou sur ses sujets? Le texte de Jean Golein retrace le sacre, sur le plan historique et pratique mais aussi à travers les conséquences qu'il va avoir (II). I. UN ENRACINEMENT DU SACRE DANS LA TRADITION ! Le sacre prend ses racines initiales à partir de Pépin en 751. La tradition revient du fond des âges mais s'affirme aussi à travers un cérémonial particulier ! A. [...]

[...] Ainsi, "il ne reconnaît nul souverain temporel être au dessus de lui". La défense de la foi et de l'Eglise est un pouvoir qui est reconnu seulement au roi, c'est le ministerium regis. Ici se concentre la convergence d'élément mystique et juridique offert par le sacre. Le roi étant le seul être temporel qu'il reconnait, il sera donc le suzerain de tous les seigneurs. C'est la consolidation de son pouvoir céleste et l'assise de sa puissance sur le royaume. ! [...]

[...] Dans le texte, l'auteur s'axe beaucoup plus sur la sainte onction que sur les deux autres parties. La sainte Ampoule est, selon Golein, "une liqueur céleste" qui ne provient pas de la main de l'homme. Il convient que celle-ci soit donc jalousement gardée et conservée, à Reims puisque c'est la ville du sacre. La symbolique qu'elle garde est celle d'un don de la part de Dieu pour signifier son alliance avec les hommes et en particulier avec son émissaire personnel que l'on retrouve en la personne du roi, lien droit entre la terre des hommes et le milieu céleste. [...]