Le Citoyen, De Cive, Thomas Hobbes, 1642, encadrement de l'Homme, liberté individuelles, intérêts de l'Etat, Platon, raison naturelle, lois nécessaires, sécurité de l'individu, lois civiles, lois de la nature, droits du citoyen, loi morale
"[Les sciences] qui sont les plus propres à rendre meilleur celui qui les apprend sont celles qui ont rapport aux lois, pourvu que les lois aient été établies selon la droite raison" écrit Platon dans le livre XII des "Lois". Pour Platon, la loi de la cité reflète la raison : elle est l'expression de l'intellect, que les Grecs appellent "Noûs". Mais si chez Platon, la loi a une portée morale (elle vise à "rendre meilleur") qui se confond avec sa visée politique, ces deux optiques semblent différer chez Thomas Hobbes, pour qui la loi est une limite à la liberté humaine, dictée par la nécessité de cohésion du corps social qui procure à l'individu sa sécurité.
Si cette limite venait à être franchie, la sécurité de l'individu en serait négativement impactée d'autant, ce qui diminuerait, par ricochet, sa liberté (qui se trouverait menacée par celle de ses semblables). C'est ainsi que pour Hobbes, la loi borde la liberté de l'Homme plutôt que de l'aiguillonner vers le bien. Pour autant, comme Platon, Thomas Hobbes souligne, comme critère du caractère juste des lois, la conformité à la "droite raison". Car telle est la question que pose ce texte : comment encadrer l'action de l'Homme sans le brider ?
[...] La loi de nature et la loi civile se contiennent l'une l'autre et sont d'égale étendue écrira Hobbes dans le chapitre 26 du Léviathan (1651) : dans l'état civil, la puissance souveraine a transformé les lois de nature en un véritable droit positif. La loi est donc instaurée par le souverain et marque la séparation du juste et de l'injuste, du bien et du mal, discriminations qui n'existent pas dans l'état de nature. C'est ainsi que l'on peut voir en Hobbes un précurseur du positivisme juridique. [...]
[...] III Enfin, l'auteur expose le critère que la loi doit respecter pour que le droit positif ne soit ni trop rare, ni trop abondant et privateur de l'« innocente liberté que le souverain a le devoir de préserver. Développement : I Les lois cadrent l'action des hommes de manière à conduire celle-ci. Utilisant la métaphore du cours d'eau, Hobbes explique qu'une loi n'a pas vocation à brider l'action des hommes, mais à canaliser naturellement celle- ci vers une voie médiane, située entre la pure satisfaction de l'intérêt des individus d'une part, et la préservation de l'intérêt de l'Etat d'autre part. [...]
[...] Explication de texte Extrait de Le Citoyen (De Cive), Thomas Hobbes,1642 Texte : Introduction : Accroche : [Les sciences] qui sont les plus propres à rendre meilleur celui qui les apprend sont celles qui ont rapport aux lois, pourvu que les lois aient été établies selon la droite raison. écrit Platon dans le livre XII des Lois. Pour Platon, la loi de la cité reflète la raison : elle est l'expression de l'intellect, que les Grecs appellent Noûs Mais si chez Platon, la loi a une portée morale (elle vise à rendre meilleur qui se confond avec sa visée politique, ces deux optiques semblent différer chez Thomas Hobbes, pour qui la loi est une limite à la liberté humaine, dictée par la nécessité de cohésion du corps social qui procure à l'individu sa sécurité. [...]
[...] Pour autant, comme Platon, Thomas Hobbes souligne, comme critère du caractère juste des lois, la conformité à la droite raison Problématique / problème soulevé par le texte : Car telle est la question que pose ce texte : comment encadrer l'action de l'homme sans le brider ? Quelle quantité de lois produire de manière à réguler les rapports entre citoyens, sans qu'un droit positif trop abondant écrase leur liberté ? Et quel serait le critère de cette juste quantité de lois ? [...]
[...] En effet, chez Hobbes, l'instance détentrice de la force n'est légitime que par la volonté de tous, et il est impensable que des individus pensés comme rationnels contractent entre eux pour renoncer à toute liberté. II C'est pourquoi il faut que soient édictées les lois strictement nécessaires pour permettre aux sujets de satisfaire leurs intérêts, et pour permettre aux intérêts de l'Etat d'être préservés. Car la première nécessité, si prise isolément, signe le délitement du corps social et une chute dans un état de guerre de tous contre tous, auquel l'état civil était censé remédier. [...]
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