"L'avenir de l'Etat" (Braibant)

Résumé du document

Cette oeuvre est un texte descriptif dans lequel l'auteur, G. Braibant, se pose la question de l'avenir de l'Etat. Ce texte, publié en 1997, s'inscrit dans une période de remise en cause de l'Etat et de son administration. A travers de nombreux paragraphes, l'auteur nous expose les différentes étapes de la construction de l'Etat jusqu'à devenir un Etat moderne ainsi que l'évolution de ses fonctions, les critères qui fondent sa légitimité et les critiques dont il fait l'objet.

Extraits

[...] Une fois sa mission accomplie, il doit normalement disparaître mais c'est le phénomène contraire qui s'est produit avec la formation d'un Etat totalitaire. Aujourd'hui le marxisme léninisme n'est encore présent qu'en Chine (en apparence seulement) et à Cuba. La théorie la plus récente est celle des libéraux qui prônent l'autorégulation du marché, à savoir le moins d'interventions de l'Etat dans la vie économique et sociale. Cette théorie s'est surtout développée en Angleterre et aux Etats-Unis, mais aussi en Europe. C'est ce que souhaite d'ailleurs le gouvernement français actuel en désengageant l'Etat dans certains domaines (ex : limitation du remboursement des médicaments). [...]

[...] L'histoire de l'Etat se confond donc en premier lieu avec la centralisation. Puis un dépassement de l'Etat-nation apparaît avec l'émergence d'institutions européennes comme le traité de Rome, instituant la Communauté économique européenne en 1957, ou le traité de Maastricht , organisant l'Union européenne en 1992, qui ont permis d'étendre la coopération des Etats-membres en matière de politique étrangère, de sécurité et de justice. De plus, à l'intérieur du pays, la déconcentration est en marche. Elle consiste, pour le gouvernement, à déléguer un pouvoir de décisions à des autorités administratives de l'Etat implantées localement. [...]

[...] Ceci signe la fin de l'Etat central mais pas la fin de l'Etat en lui-même. Si l'Etat actuel a su prouver sa légitimité, il apparaît, tout de même, actuellement, en difficulté et en proie à de nombreuses critiques. I. L'Etat face à l'évolution de la société : Depuis sa création, l'Etat est remis en cause par quelques courants politiques et même s'ils n'ont pas complètement aboutit, ils mettent quand même en évidences ses failles, ces dysfonctionnements et pose la question de son avenir A. [...]

[...] D'une part, l'Etat assure aux citoyens un bien-être dont par le passé seuls les plus favorisés pouvaient bénéficier (enseignement public, remboursement des dépenses de santé, protection des salariés ) ; d'autre part, progressivement, l'Etat prend en charge des activités économiques et productives qui traditionnellement relevaient du secteur privé (nationalisations) et plus récemment se préoccupe de l'environnement notamment avec la notion de développement durable qui permet de garantir la satisfaction des besoins de générations futures autant que celle de la génération présente . Cette intrusion légitime de l'Etat dans la vie économique et sociale est qualifiée d'interventionnisme. Mais l'Etat, pour accomplir ses missions, doit être légitime. B. Les critères de légitimité de l'Etat : Tout d'abord, l'Etat doit être un Etat de droit c'est-à-dire qu'il doit se soumettre à la loi, et notamment à la Constitution, expression de la volonté générale. [...]

[...] Il convient alors que l'Etat soit, en plus, démocratique. Le respect des droits de l'homme, la transparence des informations, des élections libres au suffrage universel, l'égalité des conditions entre les individus, la diffusion du pouvoir qui permet le transfert de compétences à des autorités administratives indépendantes et privées sont autant de principes et de procédures nécessaires à la légitimité du pouvoir. Enfin, afin de justifier son existence l'Etat se veut d'être efficace. En effet si l'Etat n'engendre peu ou pas de résultats au niveau économique, politique et social, il est alors discrédité et ne peut plus prétendre à la souveraineté. [...]