Détention des mineurs, insertion, mineurs détenus, justice des mineurs, droit pénal des mineurs
La justice des mineurs en France, a beaucoup évolué au cours des dernières décennies. Depuis l'entrée en vigueur de l'Ordonnance 1945 relative à l'enfance délinquante qui fonde le droit pénal des mineurs, près d'une trentaine de nouvelles lois sont venues la modifier. La délinquance des mineurs est un thème sensible qui est au cœur des débats et revient régulièrement dans l'actualité. Cette thématique s'impose comme un enjeu médiatique et politique majeur. Elle suscite souvent l'émotion, la colère, la peur, l'incompréhension, au détriment souvent d'une approche objective.
[...] Quoi qu'il en soit, la prolifération des statistiques policières et des sondages d'opinion démontrant la préoccupation des Français pour cette question contribue à une surenchère autour de cette question. La statistique agit comme un multiplicateur d'opinion. La mesure du crime, même aboutissant à des résultats inférieurs à la réalité, exagère l'importance du problème. Les chiffres de la Justice comptabilisent les condamnations prononcées et le nombre de personnes incarcérées. Le problème de cette statistique, c'est qu'en moyenne 85% des affaires sont classées sans suite et donc qu'elle minore la délinquance. [...]
[...] En effet, il est interdit, en détention, d'apporter des objets provenant de l'extérieur. Je 8 n'ai donc pas pu utiliser de dictaphone et il n'a pas été simple de réaliser les entretiens dans de bonnes conditions. Il fallait que je sois attentive aux réponses que m'apportaient les personnes interrogées, tout en restant concentrée sur l'échange. Il a été également parfois compliqué de rencontrer certains professionnels qui, ayant un emploi du temps chargé, ont oublié notre premier rendez-vous. Suite aux entretiens, j'ai mené une analyse thématique de chaque interview avant d'écrire ma deuxième partie. [...]
[...] Les résultats de l'investigation menée montrent que les jeunes se retrouvent difficilement dans les projets d'insertion qui leur sont proposés et que certains, en raison de leur obligation pénale à leur sortie de détention, ne peuvent pas intégrer les dispositifs existants (exemple du contrôle judiciaire avec l'interdiction de séjour dans un département). Enfin, la communication entre les institutions concernées, et avec les employeurs est souvent insuffisante. L'ensemble de ces éléments freine le jeune dans son parcours de réinsertion. L'entrée dans une institution marque une étape importante dans un parcours de vie. Certaines institutions sont certainement plus marquantes que d'autres. [...]
[...] Une cellule et une journée type dans un quartier pour mineurs L'existence des quartiers mineurs est basée sur le principe de la séparation des détenus mineurs des détenus majeurs. Le mineur est obligatoirement seul dans sa cellule. La personne détenue mineure est enfermée à son arrivée dans une unité appelée arrivante pour une dizaine de jour. S'il n'est pas libéré, il sera transféré dans les autres ailes de l'étage (milieu, gauche, droite). Il y a quelques années les personnes mineures détenues étaient réparties selon leur comportement. [...]
[...] J'ai pu interroger les professionnels faisant partie du service éducatif comme les éducateurs, professeurs techniques et psychologue de la protection judiciaire de la jeunesse en milieu fermé, mais aussi les professionnels de l'administration pénitentiaire tels que les surveillants qui sont quotidiennement en contact avec les mineurs, ou les professionnels de la santé intervenant en prison : infirmières, médecins et psychologues. Par ailleurs, j'ai interrogé deux juges des enfants, qui ont pour mission d'exécuter les lois. En dernier lieu, je suis allée dans une structure spécifique pour l'insertion professionnelle des jeunes, une Mission locale, où j'ai rencontré un conseiller d'insertion référent justice. Il m'a semblé important d'interroger ces professionnels, car ils participent tous d'une façon ou d'une autre au projet d'insertion ou réinsertion du sortant de détention. [...]
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