prison, industrie rentable, contrats globaux, administration pénitentiaire, France
Les médias, les politiques, les chercheurs abordent peu son aspect économique.
Pourtant les prisons sont des microsociétés, les gens travaillent, se lèvent, mangent… etc.
Jusqu'en 1988 le système carcéral français était entièrement géré par l'Etat, mais ce fonctionnement n'est plus une généralité parce que l'Etat a délégué la gestion des prisons, et font aujourd'hui l'objet de partenariat public/privé.
[...] Mais en 2010 la cour des comptes critique cette gestion, elle dit que ça coute cher. Plusieurs problèmes sont relevés notamment pour la gestion des cantines : les partenaires privés sont très élevés. La cour dénonce surtout que cette marge faite sur les produits alimentaires n'est pas chiffrée, pas déclarée. L'entretien des locaux et les loyers sur 30 ans posent aussi problème. L'organisation du travail pose aussi problème puisque les prestataires n'investissent pas dans les ateliers, il manque alors de machine. [...]
[...] Les détenus, la prison, et le système pénal peuvent-ils être objet de profit ? Avec la gestion déléguée la prison devient un marché. Pour preuve du chiffre d'affaire de Suez équivaut à 66,5 millions d'euro en 2007 provient directement du budget de l'Etat. Les bénéfices ne sont pas dégagés par le travail des détenus, mais par ce qu'on fait payer à l'Etat dans ce loyer de 30 ans. La France exporte tout de même ce modèle à l'étranger, notamment au Maghreb. [...]
[...] Comment ça fonctionne ? Ce sont des contrats globaux de longue durée, qui comprennent des genres de pack multi service, dans ces packs le secteur privé gère l'intendant, la logistique et une partie de la réinsertion. Concrètement c'est presque tout, la préparation, conditionnement des repas, blanchisserie, fourniture de l'eau, électricité, véhicules de fonctions, ceux pour transporter les détenus . Pour la réinsertion le secteur privé gère les activités. Des générations de contrat se succède : le groupe Suez énergie : à le contrat pour les prisons du Nord de la France / Groupe Dumez pour l'Est / La Ciges pour l'Ouest de la France / Gecep pour le Sud. [...]
[...] La prison est-elle une industrie rentable ? Les médias, les politiques, les chercheurs abordent peu son aspect économique. Pourtant les prisons sont des microsociétés, les gens travaillent, se lèvent, mangent etc. Jusqu'en 1988 le système carcéral français était entièrement géré par l'Etat, mais ce fonctionnement n'est plus une généralité parce que l'Etat a délégué la gestion des prisons, et font aujourd'hui l'objet de partenariat public/privé. Autrement dit, en 1987 les prisons sont insalubres et surpeuplées, le climat est très tendu dans les détentions, et donc pour résoudre la crise, le ministre de l'époque, Albain Chalandon prévoit un programme 13000 pour construire de nouvelles prisons, pour se faire il décide d'en appeler au secteur privé, il décide de privatiser totalement les prisons. [...]
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