déterminisme social, Enrico Ferri, passage à l'acte, typologie de criminels, criminalité, loi de saturation criminelle, loi de sursaturation
La tentation est immense de se démarquer de la théorie de Lombroso, mais c'est assez difficile puisque le climat intellectuel de l'époque (fin XIXe, début XXe siècle) est toujours axé sur le déterminisme. Alors certes l'évolution permet de faire une place plus large au milieu social, à l'influence de l'environnement, mais on va passer d'un déterminisme biologique à un déterminisme social. On est toujours sur une théorie déterministe. L'homme n'est pas libre, il est déterminé au passage à l'acte en raison de l'influence du milieu dans lequel il vit. L'influence de l'environnement va ici prendre une place prépondérante.
[...] Ferri propose également des mesures préventives qu'il désigne lui-même comme étant des substituts pénaux. Le but étant de défendre la société contre le danger représenté par le criminel. Il s'agit toujours de neutraliser les individus dangereux. Il prône par exemple le placement des alcooliques et l'internement des aliénés. À travers cette modification de la responsabilité pénale et de la peine, Ferri propose de vastes transformations de la société à travers deux lois complémentaires relatives à la criminalité. : Formulation de deux lois complémentaires relatives à la criminalité La loi de saturation criminelle. [...]
[...] Ces criminels présentent la caractéristique d'avouer immédiatement leur crime, certains vont même revendiquer leur acte. Mais ils éprouvent bien souvent des remords importants parce qu'ils ont perdu leur sang-froid. Ces remords peuvent les conduire à se suicider en détention, la honte d'avoir perdu le contrôle d'eux-mêmes peut les conduire au suicide. Quand ils ne se suicident pas, ils deviennent des détenus modèles. On a donc le caractère plurifactoriel. Les facteurs biologiques prédominent dans les deux premières catégories. Les facteurs sociaux dans les trois derniers. Cette façon de raisonner n'est pas sans conséquence. [...]
[...] Ce sont là les anomalies de l'intelligence ou des sentiments qui peuvent avoir une influence. Les caractères personnels du criminel. C'est ce qui permet de l'identifier : âge, sexe, état civil, profession, domicile et niveau d'instruction. Les facteurs physiques ou cosmo-telluriques. Il intègre dans sa réflexion le milieu physique au sens très large du terme puisqu'il inclut dans sa réflexion notamment le climat, les saisons, le cycle de température, l'influence de la météo et le cycle lunaire. Les facteurs sociaux. Il introduit véritablement l'influence du milieu social dans l'analyse. Il est très large. [...]
[...] Les criminels d'occasion. Le délinquant est passé à l'acte en raison des circonstances, parce que l'opportunité s'est présentée. Il considère d'ailleurs que c'est la plus grande catégorie de délinquants. Il les caractérise comme des individus qui vont allier une personnalité fragile avec un milieu social défavorable. Les criminels passionnels. Ce sont des impulsifs, des nerveux, des sanguins, des hypersensibles. Ils sont bien souvent emportés par la violence de la passion. Ils agissent au grand jour, sans se soucier des conséquences, ni des circonstances. [...]
[...] Mais sur ces facteurs, parce qu'il est déterministe, lui considère que l'homme n'a aucune emprise. L'homme subit la situation, il ne choisit pas, il fait subir à la société, société qu'il menace. Pour Ferri, il n'y a pas de place pour le libre arbitre. Le comportement criminel est un comportement déterminé en fonction des différents facteurs qu'il va analyser. Ce qu'on va lui reprocher est de mettre sur un même plan d'analyse tous les facteurs. On va lui reprocher cette égalité de traitement entre les différents facteurs. [...]
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