Robert Badinter, L'Abolition, peine de mort, pratique archaïque, affaire Henry
Un essai est une œuvre livrant une réflexion d'un auteur sur un domaine précis. Il peut donc être polémique ou partisan. L'ouvrage propose une opinion et expose un point de vue ou un récit personnel sur un sujet. C'est une forme très libre, à la mode aujourd'hui surtout chez les journalistes et les politiques.
Un essai se définit par son domaine (ici juridique et politique), son contexte (contexte historique de la fin des années 70's), par son sujet (l'abolition de la peine de mort), et par la thèse de l'auteur.
L'abolition est un essai car c'est bien un ouvrage qui propose d'exprimer le point de vue de l'auteur sur une série d'événements dont l'auteur a été partie prenante. Il propose une rétrospective sur des évènements déjà vécus dont il a été l'acteur central. En cela, l'auteur propose un récit, un récit qui est le sien. Il retrace le combat historique pour l'abolition mais d'un point de vue personnel : c'est avant tout le combat d'un homme.
[...] Dans tous les cas, on assistait à une aggravation des peines prononcées. Les verdicts étaient toujours plus sévères alors même que le système carcéral français n'était pas prêt à accueillir de nouveaux détenus. Cette aggravation des peines peut avoir plusieurs explications mais la plus probable est le changement de critère de sélection des jurés. Auparavant, les jurés étaient sélectionnés parmi des personnes majoritairement à niveau culturel élevé (où le taux d'abolitionniste est important). Désormais, depuis la loi de 1978, les jurés étaient tirés au sort sur les listes électorales. [...]
[...] Il retrace le combat historique pour l'abolition mais d'un point de vue personnel : c'est avant tout le combat d'un homme. C'est un essai à dominante juridique et politique : on voit par exemple que tous les remerciements sont adressées à des personnalités politiques (Bayrou, Hollande, Hue ) ce qui montre l'inscription de l'auteur dans ce domaine. Thème de l'ouvrage : l'ouvrage traite de la lutte d'un homme pour l'abolition de la peine de mort. Son combat passe par une lutte politique et judiciaire (l'auteur étant avocat puis garde des sceaux). [...]
[...] Les avocats se tiennent sur le banc de la défense. Le début du procès est annoncé par une sonnerie. Entrent la cour, les jurés puis l'accusé. Ces détails semblent paradoxalement superflus et importants quand on sait que l'on joue la vie d'un homme : « La cour d'assises était le lieu géométrique de la douleur humaine. » (p. 81). Par la suite, on tire au sort les jurés sur une liste et les avocats peuvent utiliser un « droit de récuser » c'est-à-dire de remplacer certains jurés. [...]
[...] Badinter veut mettre la peine de mort au cœur du procès. C'est ainsi à ce moment dans l'ouvrage que Badinter formule précisément ses arguments contre la peine de de mort. Il veut montrer dans le procès « qu'il ne fallait pas condamner à mort un être humain, quel que soit son crime. » (p. 72). Il comprend que pour gagner le procès il faudra responsabiliser les jurés et leur faire comprendre que la mort d'un homme leur sera imputée. Une étape apparaît particulièrement importante, c'est celle du choix des témoins. [...]
[...] Dans le champs politique, on réclamait aussi la peine de mort. Badinter dénonce à ce propos « une immixtion de l'éxécutif dans une affaire judiciaire » (p45). Ce manquement à la séparation des pouvoirs montre l'ampleur de la mobilisation autour de cette affaire. Dans le champ judiciaire, la défense d'Henry commence à s'organiser. Devant la difficulté d'Henry à trouver un avocat, Robert Bocquillon, un homme profondément chrétien et attaché aux valeurs de son métier se propose. Bocquillon demande à Badinter de l'aider. [...]
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