Commentaire de l'article 427 du code de procédure pénale, commentaire de 3 pages
L'article 427 du code de procédure pénale dispose : « Hors les cas où la loi en dispose autrement, les infractions peuvent être établies par tout mode de preuve et le juge décide d'après son intime conviction.
Dans la phase de jugement, il appartient aux juges répressifs d'apprécier la valeur probante de la preuve (I). Et comme le juge civil, le juge pénal doit motiver ses décisions, ce qui implique de sa part une appréciation des preuves qui lui sont fournies, pour choisir celles qui lui serviront à élaborer sa décision selon son intime conviction (II).
[...] Il en est ainsi en matière de contravention, les procès-verbaux dressés dans des conditions régulières par les agents qualifiés et compétents territorialement font foi et jusqu'à preuve du contraire. En matière correctionnelle, les procès-verbaux constatant des infractions en certaines matières spéciales telles que la police rurale ou des chemins de fer font foi jusqu'à preuve du contraire, mais cette autorité est exceptionnelle. La preuve des faits civils n'est pas laissée à l'intime conviction du juge, elle doit être rapportée selon les modes de preuve du droit civil afin d'éviter que l'utilisation de la voie répressive ne soit un moyen de tourner les règles légales relatives à la preuve des obligations. [...]
[...] Les parties peuvent faire appel à n'importe quel moyen de preuve, sans qu'il y ait de hiérarchie entre eux. Par ce principe de la liberté de la preuve, le législateur signifie aux policiers, au magistrat de la poursuite, de l'instruction ou du jugement, comme à la partie poursuivie, que sont admissibles tous les modes de preuve, c'est-à-dire tous les moyens employés pour faire la preuve : preuve littérale, indices, pièces à conviction, cassettes comportant un enregistrement d'une conversation etc. Ce principe s'applique aussi bien à la preuve des infractions qu'aux moyens de défense. [...]
[...] Paradoxalement le code de procédure pénale ne contient pas de disposition générale sur ce point. C'est la jurisprudence qui a forgé des principes généraux sur la base d'une disposition, l'article 427 de façon à garantir une bonne administration de la preuve. L'article 427 du code de procédure pénale dispose : Hors les cas où la loi en dispose autrement, les infractions peuvent être établies par tout mode de preuve et le juge décide d'après son intime conviction. Le juge ne peut fonder sa décision que sur des preuves qui lui sont apportées au cours des débats et contradictoirement discutées devant lui. [...]
[...] B : Les limites La liberté que la loi octroie au juge répressif dans l'appréciation des preuves ne pouvait être sans limite parce que la légalité imprègne l'administration comme la production de la preuve, le principe de l'intime conviction connaît forcément des exceptions. Les exceptions contraignent le juge répressif a tenir pour avérés les éléments contenus dans certains documents procéduraux, sans pouvoir se livrer à une appréciation selon son intime convection. Elles résident dans les présomptions légales qui s'imposent au juge si elles n'ont pas été renversées et dans la force probante de certains documents procéduraux. [...]
[...] I : L'établissement de la preuve par tous moyens Il est souvent affirmé que la preuve est libre en droit pénal. Dans un état de droit, cette liberté de la preuve ne peut aller jusqu'à méconnaître la loi. Si aucun mode de preuve n'est imposé, encore faut-il que celui qui a été choisi ait été mis en œuvre conformément à la loi. A : La force du principe de la liberté de la preuve Le principe de la liberté de la preuve. [...]
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