Reconnaissance, droits de l'Homme, État chinois, contradictions
Adoptée le 10 décembre 1948 par les 58 États-membres constituant l'Assemblée générale des Nations Unies, la Déclaration universelle des Droits de l'Homme proclame la liberté de circulation, de conscience ; l'égalité en droit ; le droit à l'éducation, à la résistance ainsi qu'à la propriété ; la liberté de réunion et d'association ainsi que le respect de la dignité humaine. Cependant, « elle n'a pas la valeur d'un engagement international et ses dispositions ne peuvent pas être invoquées devant les juridictions » (1). « La République populaire de Chine » fondée le 1er octobre 1949, est régie actuellement par la Constitution du 4 décembre 1982. Or, la reconnaissance récente des Droits de l'Homme évoqués dans la Déclaration de 1948 par l'État chinois s'inscrit dans une insertion croissante de la Chine dans la mondialisation, de la construction de l'État de droit chinois mais aussi de la persistance du modèle communiste malgré la fin proprement dite de la dictature instaurée par le Président Mao Zedong dès 1949.
[...] Lors de la Déclaration de Bangkok, associée à la Malaisie et à Singapour, il réaffirme « les valeurs asiatiques ». Cependant, la Chine signe la Déclaration de Vienne réaffirmant le caractère universel de la Déclaration de 1948. La Chine vote à l'ONU de la création d'un tribunal pénal international pour juger les anciens dirigeants de l'ex-Yougoslavie, mais se prononce contre la création une Cour pénale internationale. En 1996, la notion « d'État de droit socialiste » est annoncée par Jian Zemin et inscrite dans la Constitution en 1999. [...]
[...] Or, la reconnaissance récente des Droits de l'Homme évoqués dans la Déclaration de 1948 par l'État chinois s'inscrit dans une insertion croissante de la Chine dans la mondialisation, de la construction de l'État de droit chinois mais aussi de la persistance du modèle communiste malgré la fin proprement dite de la dictature instaurée par le Président Mao Zedong dès 1949. Problématique : Comment la reconnaissance des Droits de l'Homme par l'État chinois est-elle entachée de paradoxes fondamentaux dans sa mise en œuvre au sein de la société chinoise ? Une reconnaissance progressive des Droits de l'Homme par l'État chinois depuis la fin du XXème siècle : La reconnaissance des Droits de l'Homme s'inscrit dans un contexte marqué par l'arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping en 1978, de l'ouverture économique de la Chine, de son immersion dans la mondialisation. [...]
[...] Malgré cela, la Chine en reconnaissant les Droits de l'Homme s'engage sur la voie de la démocratisation, abandonnant progressivement l'idée d'« une véritable révolution économique mais sans révolution politique » énoncée par Deng Xiaoping. [...]
[...] Le système juridique chinois actuel ne peut donc pas concrètement faire respecter les droits de l'Homme. Malgré l'instauration en 2001 d'un concours unique pour tous les professionnels du droit (jusqu'en 1978, le droit n'était pas enseigné). La formation des magistrats et des avocats a été progressivement rétablie et renforcée mais demeure actuellement au stade embryonnaire. De plus, la concentration historique depuis 1949 des différents pouvoirs dans les mains des dirigeants du Parti communiste chinois constitue une entrave à la démocratisation de l'État, l'actuel dirigeant Hu Jintao étant à la fois Président de la République Populaire de Chine et Président de la Commission militaire depuis 2003. [...]
[...] Cette ouverture de la Chine sur le monde et au capitalisme s'accompagne donc d'une transition politique et sociale historique dans l'histoire de ce pays. Or, la reconnaissance des Droits de l'Homme reste limitée dans son application, en raison des mutations d'un État fraîchement sorti de la dictature et qui s'achemine progressivement vers la démocratie malgré des réticences persistances au sein des instances dirigeantes chinoises. C'est donc à juste titre que la Chine à l'heure actuelle peut être qualifiée de « démocrature » (P. Hassner). Ces avancées sont relativisées notamment par l'arrestation du prix Nobel de la paix 2010, Liu Xiaobao. [...]
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