En mai 1787, des délégués des 13 colonies désormais indépendantes se réunissent à Philadelphie et tiennent une Convention qui débouche sur la rédaction de l'actuelle Constitution des Etats Unis : c'est l'invention de l'idée moderne de fédération . La double exigence d'un gouvernement fort (besoin de défense commune et de solidarité durable entre les jeunes et fragiles Etats), et de relative autonomie des Etats, jaloux de leurs prérogatives déboucheront sur deux interprétations concurrentes de la Constitution.
[...] Hamilton se justifie par sa volonté de montrer la solvabilité et la bonne foi du gouvernement fédéral alors que les républicains dénoncent une mesure qui favorise les riches. (Finalement, ce sont deux visions philosophiques de la société qui s'affrontent. Un des textes fondateurs des républicains est la contribution de Jefferson au texte de la déclaration d'indépendance : on leur attribue ainsi la proclamation de la liberté comme principe universel, et l'égalité à la naissance (idée d'une aristocratie naturelle par le talent et l'intelligence, et non la naissance ou la richesse : ancêtre du principe d'égalité des chances). [...]
[...] On assiste à un ralliement de l'opinion publique aux républicains. En 1799 la mort de Washington symbolise la fin de la dynastie fédéraliste en 1801 les républicains arrivent au pouvoir pour 6 mandats (Jefferson, puis Madison et Monroe).Ces deux dates marquent donc la véritable naissance du bipartisme car -d'une part le père de la nation qui garantissait consensus et unité, n'est plus là -d'autre part la campagne électorale de 1801 fut la première campagne vraiment violente. Elle introduisit le sectarisme et la lutte des partis dans l'action politique. [...]
[...] l'opinion publique s'insurge contre les concessions faites, au point que le Sénat refuse de ratifier le traité, ce qui atteint directement les fédéralistes. Adams, élu difficilement en 1796, continue cette politique prudente qui amène à la fois impopularité et divisions internes aux fédéralistes (une faction anti-française radicale en faveur de la guerre se dessine au sain du parti fédéraliste). Traité de 1800 évite une guerre avec Bonaparte en dissolvant l'alliance franco-américaine. A l'inverse le parti républicain avoue ouvertement ses sympathies pour la République française et incline à l'aider dans sa lutte contre les monarchies européennes. [...]
[...] En 1871 la Banque centrale des Etats unis est créée à l'installation d'un bipartisme Si le débat sur l'adoption de la Constitution a un caractère technique, le clivage va progressivement se structurer autour de 2 visions différentes des enjeux socioéconomiques, incarnées par les 2 bras droits de Washington : le ministre du Trésor Hamilton (chef de file du fédéralisme) et le chef du département d'Etat Jefferson (républicain). ( Sociologiquement, les fédéralistes représentent une élite (éprise d'ordre et d'autorité), qui craint les désordres populaires (the mob).Ils sont puissants dans le Nord-Est, avec le soutien de l'élite intellectuelle et morale de la Nouvelle Angleterre (représentée par John Adams, vice- président). Ils font le lien avec la morale puritaine, des idéaux de travail et de position sociale acquise. [...]
[...] Après s'être heurtées, les impulsions fédéralistes et républicaines se rejoignent donc progressivement. Conclusion : Entre 1789 et 1801, le clivage entre les deux partis naît donc avant tout d'oppositions pragmatiques sur des questions concrètes, même si deux visions différentes de la société les sous-tendent. Depuis, le paysage politique américaine a connu de nombreux changements : après la guerre de Sécession, le parti fédéraliste a progressivement décliné puis disparu, tandis que le parti républicain démocrate a évolué pour devenir l'actuel parti démocrate. [...]
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