Cas pratique corrigé : le divorce et ses effets en droit international privé
Mme Ourda, domiciliée à Grenoble, est de nationalité algérienne et est mariée avec M.Ourda, lui-même de nationalité algérienne, qui l'a abandonnée et l'a laissé sans aucune ressource pécuniaire.
Ne pouvant plus subvenir aux besoins financiers de ses deux enfants, elle a décidé de les envoyer chez sa mère à Oran en Algérie, et elle souhaite les rejoindre après avoir divorcé de son mari en France.
[...] La compétence territoriale est déterminée par la résidence au jour de la demande ou, en matière de divorce, au jour où la requête initiale est présentée. En l'espèce les deux premières solutions n'étant pas, de facto, applicables, il faut conseiller à Mme Ourda de saisir le JAF de Lille, puisqu'il apparaît qu'actuellement son mari y a son domicile. Du fait de l'existence d'une norme supranationale donnant compétence au juge français, il n'est pas nécessaire de rechercher une norme résiduelle de droit interne ; l'article 7 du règlement Bruxelles II bis n'aura donc pas lieu à s'appliquer. [...]
[...] Les conséquences pécuniaires du divorce Il s'agit de savoir quel juge et quelle loi sont compétents en matière d'effets pécuniaires du divorce, relativement notamment à une quelconque obligation alimentaire. Le juge compétent Selon les dispositions d'introduction du règlement Bruxelles II bis, En ce qui concerne les décisions de divorce, de séparation de corps ou d'annulation du mariage, le présent règlement ne devrait s'appliquer qu'à la dissolution du lien matrimonial et ne devrait pas concerner des questions telles que les causes de divorce, les effets patrimoniaux du mariage ou autres mesures accessoires éventuelles C'est en effet le règlement Bruxelles I du 22 décembre 2000 qui s'occupe de ces conséquences. [...]
[...] B La norme applicable Selon un arrêt de la Cour de Cassation du 13 janvier 1873, l'attribution de l'autorité parentale est régie par la loi nationale des parents. Or l'article 87 du Code de la Famille algérien prévoit comme tuteur légal des enfants mineur le père. Néanmoins il est précisé au même article qu'en cas de divorce, le juge doit confier l'exercice de la tutelle à celui à qui la garde a été confiée. Et l'article 64 du même code pose une attribution prioritaire de la garde à la mère des enfants. [...]
[...] Elle n'a donc pas été exclusivement fondée sur la nationalité d'une des parties ; la loi du for va pouvoir s'appliquer et le juge compétent pour l'obligation alimentaire sera le juge du for, compétent pour le divorce, à savoir le JAF de Lille. La norme applicable Il n'existe à priori pas de règle matérielle de DIP ni de loi de police en matière d'obligation alimentaire. Il convient donc de rechercher par la méthode indirecte la règle de conflit applicable. L'obligation alimentaire est un droit disponible, auquel son titulaire peut renoncer, le juge français ne sera donc pas obligé de soulever d'office la règle de conflit. [...]
[...] De plus cette même convention de la Haye pose notamment comme condition pour que le déplacement ou le non-retour de l'enfant soit considéré comme illicite qu'il y ait atteinte au droit de garde ou au droit de visite, c'est à dire qu'il doit avoir eu lieu en violation des droits de garde ou de visite attribués par la loi ou par une décision judiciaire. Et pour savoir à qui revient la garde de l'enfant, la Cour de Cassation, par un arrêt du 13 janvier 1873, a posé comme principe que la garde de l'enfant était régie par la loi nationale des parents. [...]
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