Le syndicalisme est apparu sous la forme du compagnonnage au XVIème siècle. C'est la première forme organisée d'entraide et de défense vis-à-vis du pouvoir et des maîtres. C'est à partir de 1884, date du vote de la loi Waldeck-Rousseau, qu'est autorisée la création des syndicats en France. Cette période de reconnaissance des syndicats suit la révolution industrielle. Elle correspond au gonflement des effectifs ouvriers. Ceux-ci s'organisent en créant des confédérations afin de défendre leurs intérêts. La première grande confédération nait en 1895, c'est la CGT (Confédération Général du Travail). En 1919, c'est la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens (CFDT) qui fait son apparition.
En 1936, suite à la victoire du front populaire aux élections législatives, les syndicats affirment leur pouvoir et recrute de nouveaux adhérents. Suite à la réunification de la CGT et de la CGT-U (scission en 1921), le syndicat porte son nombre d'adhérents à 1 250 000. C'est aussi à cette époque et afin de contrer la grève général que le premier syndicat représentatif est créé, ainsi nait la Confédération Général du Patronat Français (CGPF). En 1946, au lendemain de la seconde guerre mondiale, la CGT réunifiée est à son apogée, elle porte à près de 6 millions son nombre d'adhérents. Le syndicalisme en France a alors beaucoup d'ampleur . C'est deux années plus tard, dans sa déclaration de 1948 que l'Organisation Internationale du Travail (OIT) va prendre en compte les syndicats. Elle les définit comme des groupements associant des personnes exerçant leur activité dans une même branche de métier ou dans un même secteur d'activité, visant à assurer la défense de leurs intérêts professionnels et leurs conditions de travail. Un syndicat peut négocier et signer des contrats collectifs tels les conventions collectives ou les accords collectifs. Il peut regrouper soit des employeurs, soit des salariés. Cependant, nous étudierons dans cette recherche uniquement la syndicalisation des salariés. D'autre part, il faut savoir que dans toute entreprise peut être formée une section syndicale. Tout syndicat affilié à une organisation représentative sur le plan national est considéré comme représentatif dans l'entreprise. Tout autre syndicat doit faire la preuve de sa « représentativité » c'est-à-dire démontrer son indépendance et activité dans l'entreprise pour constituer une section syndicale .
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale jusqu'à maintenant, le paysage syndical français a connu de nombreuses mutations.
On constate dans la période allant de la seconde guerre mondiale aux années 60 une évolution contradictoire. Tandis que d'un coté, l'Etat et les partenaires sociaux cherchent à donner aux syndicats un plus grand rôle, de l'autre côté leur taux d'adhésion diminue de moitié. A partir des années 60, le taux de syndicalisation reste globalement stable (approximativement 2 000 000 pour la CGT). Mais cette stabilité apparente se traduit en réalité par une réorganisation du paysage syndical. En ce qui concerne les syndicats, la CGT perd du terrain au profit de Forces Ouvrière (FO crée en 1948) et de la CFDT. Pour ce qui est des personnes syndiquées on constate une récession du secteur industriel au profit des emplois de service. Les crises pétrolières successives se traduisent par une nouvelle diminution du nombre d'adhérents dans l'ensemble des branches et des organisations.
En 1970, le taux de syndicalisation en France était de 21,7%. Il diminue progressivement pour s'établir successivement à 18,3% en 1980, 10,1% en 1990 et 8,2% en 2000. Selon Cyril Coulet, Aujourd'hui, un peu moins de 1 900 000 salariés actifs sont syndiqués (tout syndicat confondus). Ils représentent entre 8 et 9 % des salariés en activité. On constate cependant que d'autres pays européens comme l'Italie ou la Norvège gardent un taux de syndicalisation assez contant (respectivement 35% et 55%). Il existe d'autre pays encore qui vienne perturber le schéma de désyndicalisation français : La Suède, par exemple a vu son taux de syndicalisation passé de 67% en 1970 à près de 80% aujourd'hui. La Finlande a, quant à elle, vu son taux de syndicalisation passé de 51% a 74%. La France a aujourd'hui le plus faible taux de syndicalisation de toute l'Europe et même de la plupart des pays industrialisés .
[...] Ils ont perdu en légitimité et leur représentation est aujourd'hui fortement contestée. La France a opté pour un pluralisme syndical à l'opposé des pays anglo-saxons et scandinaves qui ont seulement une confédération. Surtout, les syndicats français se sont fortement politisés. L'employeur a tendance à apparenter l'adhésion syndicale à l'adhésion à un parti politique ce qui peut conduire à la stigmatisation de l'employé. Les syndicats français ont préféré l'idéal révolutionnaire au syndicat de négociation. Des volontés d'amélioration du dialogue social Le rôle de l'Etat dans le dialogue social. [...]
[...] Longatte et P.Vanhove, « Economie générale » ,éditon Dunod, page 244 Robert Castel, « Les Métamorphoses de la question sociale, une chronique du salariat »,1996 Eric Neveu, « Sociologie des mouvements sociaux, La découverte » Dominique Andolfatto et Dominique Labbé, « Toujours moins Déclin du syndicalisme à la française » Jean-François Amadieu et Denis Boissard, « La démocratie sociale en danger » Le Monde diplomatique, « Où vont les syndicats ? », décembre 2010 www.vie-publique.fr « Etat, acteur du dialogue social ». Jean Marie Pernot, « Syndicats, lendemain de crise » Le monde diplomatique, « Où vont les syndicats ? [...]
[...] En effet, la diversité des syndicats et donc des sections donne trop de choix au travailleur, qui ne sait plus qui choisir. En outre, cette diversité est négative quant au dialogue avec l'employeur, celui-ci a alors trop d'interlocuteurs. Etant, par le passé, en constante opposition avec le patronat, les syndicats ouvriers peinent à retrouver une réelle influence malgré des lois réglementant l'exercice du droit syndical. Néanmoins, ces lois complexifient cet exercice. En effet, les nombreuses lois sur la liberté d'affichage, la possibilité de faire venir des intervenants de l'extérieur, la règle de la représentativité et d'autres thèmes ont tendance à rendre les relations collectives de travail très difficiles à comprendre. [...]
[...] La relation entre le salarié et l'employeur est plus directe et ne nécessite plus de passer par un intermédiaire syndical. La loi Auroux de 92 institue l'obligation annuelle de négocier ce qui court-circuite l'action syndicale. Eric Neveu dénonce les nouvelles méthodes de management des entreprises qui visent à faire intérioriser à l'individu le poids de la mondialisation et de la concurrence. Le salarié décide d'intérioriser son mécontentement et de prendre sur soi. Il cherche à « se soigner » et non plus à défendre ses droits. [...]
[...] Ainsi, par ces lois, le dialogue devient une obligation pour chaque entreprise et les syndicats sont amenés à discuter avec les patrons. De plus, depuis la loi de 2008 sur la représentativité syndicale, un syndicat n'a plus besoin d'être représentatif pour créer une section syndicale au sein d'une entreprise. Par conséquent, la seule condition de création de la section syndicale est la présence d'adhérents au sein de l'entreprise : « adhérents d'abord, section alors ». Cette nouvelle loi, censée favoriser l'implantation des syndicats a eu une influence négative sur la syndicalisation. [...]
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