assurance, accidents du travail, Assurances
L'assurance ne désigne pas seulement un ensemble d'institutions, c'est beaucoup plus que cela. L'assurance est l'institutionnalisation du contrat social tel qu'il s'est institué au 18ème siècle.
L'assurance est l'institution du contrat social au sens de Rousseau : ce qui lie les individus les uns aux autres. C'est la thèse de Michel Foucault sur la folie comme maladie mentale qui est définie négativement par rapport à la raison. Il ne prend pas la raison comme objet d'analyse mais la folie. Le deuxième objet d'étude de Michel Foucault est les institutions économiques et sociales. Le troisième objet est la sexualité constituée comme étant anormale (homosexualité). Un grand penseur.
L'assurance est donc aussi une philosophie sociale, le contrat social, et c'est aussi un nouveau moyen d'assurer la sécurité (toute société assure la sécurité de ses membres et les assurances sociales sont un des moyens qui permet d'assurer la sécurité) et c'est une nouvelle manière de penser le fonctionnement du monde social. Pour que les assurances puissent être mises en place il a fallu penser autrement le fonctionnement du monde social.
[...] L'assurance implique une morale dont la vertu première est la prévoyance. Prévoir ce n'est pas seulement plus vivre au jour le jour, épargner pour se prémunir contre le mauvais sort mais c'est plus que cela : c'est être en mesure de calculer ses investissements pour ne plus subir les aléas de la vie. Depuis le 18ème siècle le monde n'est plus seulement le produit de l'action divine mais le produit de lois que les scientifiques sont en mesure de formuler. [...]
[...] Les caisses d'assurance sont gérées par le parti des travailleurs et le parti des employeurs. Le rôle de l'Etat n'intervient pas jusqu'en 1967, c'était un système de cogestion, si ce n'est pour fixer les obligations des uns et des autres. Mais en fait il intervient quand même car peu à peu va se développer des techniques d'évaluation du dommage. Donc l'Etat par ce moyen là va peu à peu intervenir. En ce qui concerne les présupposés philosophiques : Premier présupposé : Dans le système de bienfaisance, l'accident a toujours une cause et cette cause est la faute, c'est-à-dire une cause subjective. [...]
[...] Ce système va changer lorsque la fortune va devenir mobilière : le capital va se mettre à circuler et donc il va se trouver exposé aux dangers de la circulation. la première forme d'assurance a été l'assurance maritime. Ce n'est peut être pas par hasard car le seul domaine qui permettait de s'évader de la rigidité du système féodal était la mer. On était beaucoup plus libre que sur la terre. La mer échappe à cette hiérarchie fondée sur l'exploitation de la terre. [...]
[...] En ce qui concerne les objectifs poursuivis par les deux systèmes : Dans le système de bienfaisance, il s'agit d'accorder une indemnité mais ce n'est pas le but principal. Le but principal de ce système est de moraliser les comportements des ouvriers. On parlait de « moralisation de la classe ouvrière ». Selon les réformateurs sociaux, s'il y avait accident du travail c'était parce que les ouvriers étaient imprudents, négligents. Par un système d'indemnité on cherchait à récompenser ceux qui s'étaient bien conduit, c'était pas complètement de leur faute quand même. [...]
[...] Donc le malheur est exclut des systèmes scientifiques. C'est le fait qu'un événement advienne et advienne plusieurs fois mais sans qu'on sache quand. Ce qui advient par hasard n'invalide pas la loi générale puisque le hasard lui-même obéit à des lois que formulent le calcule des « occurrences » des événements. Le changement de mode de pensée accompagne le système d'assurance qui se met en place après le tremblement. Cette expérience d'un malheur qui peut advenir sans faire intervenir une volonté maléfique, c'est celle que nous connaissons nous, ca nous parait naturel aujourd'hui. [...]
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