Le contrat, en créant des obligations, réduit la liberté des parties. Si celle-ci est totalement souhaitée, on peut dire que le contrat est juste. Mais si l'une des parties ne s'est pas rendu compte, parce qu'elle était en position de faiblesse, des obligations qui pèsent dorénavant sur elle ? C'est un des risques du consensualisme. Aujourd'hui, le législateur a pris ce risque en compte et a rétabli le formalisme pour certains contrats dans la façon de les conclure, dans leur contenu mais aussi dans leurs modes de preuve.
En quoi le formalisme est-il un instrument au service du consensualisme ?
[...] Il peut dissuader les parties de contracter. Certes, le formalisme semble rassurant, il permet de mesurer l'engagement de l'autre partie, mais il n'encourage pas pour autant les parties à contracter. Or le contrat est nécessaire à l'établissement d'une société. Le contrat instaure la confiance entre les individus et crée des liens. Il est nécessaire à l'économie, celle-ci ne pouvant se développer que parce que les hommes comptent les uns sur les autres. Si le contrat est nécessaire, il peut aussi être dangereux. [...]
[...] Pour le Professeur Didier Martin, ce formalisme est au service du consensualisme. En quoi le formalisme est-il un instrument au service du consensualisme ? Le consensualisme, principe en droit des contrats, connaît deux exceptions qui permettent de révéler celui-ci. Mais il souffre aussi de plus en plus de limites qui le protègent. I _ Des exceptions révélatrices Le consensualisme est d'abord un principe qui découle notamment de la liberté contractuelle. Mais il connaît deux exceptions notables qui ne réduisent pas le consensualisme mais le marquent encore plus. [...]
[...] Le droit romain avait consacré le formalisme dans le droit des contrats. La volonté seule des parties ne pouvait engendre d'effets de droit. Les parties devaient alors procéder à des rituels afin de donner une force juridique à leur volonté. Le fond était totalement subordonné à la forme, celle-ci étant une condition d'existence du contrat. Peu à peu, notamment au Moyen-âge avec le développement du commerce, le formalisme a été réduit jusqu'à la proclamation du consensualisme en droit des contrats. [...]
[...] Celle-ci, pour être valable, doit être certifiée par un organisme spécialisé accrédité. De plus, la procédure d'envoi avec accusé réception permet de clarifier le moment de la formation du contrat qui se fait, si les parties n'ont rien prévu, lors de la réception. Ce formalisme sert à protéger, rassurer et informer les parties. Les professionnels ont une obligation d'information quant à la procédure à suivre par exemple de même qu'ils doivent donner la possibilité au cocontractant de modifier des renseignements Ce formalisme très diffus sert le consensualisme en informant les parties. [...]
[...] Un consensualisme de principe L'accord des volontés des parties est au cœur de notre droit des contrats actuel. D'ailleurs, pour le Professeur Ghestin, le contrat est l'accord de volonté qui créé des effets de droit ; le consensualisme procède du principe de liberté contractuelle. Les parties sont libres de s'engager ou de ne pas s'engager, elles ont une liberté de choix quant au contenu du contrat et quant à la personne avec qui elles souhaitent contracter. La liberté du choix du contenu et du choix du contractant peut être réduite. [...]
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