La genèse de « l'affaire » Bernard Tapie est la suivante : en 1992, Bernard Tapie, alors Secrétaire d'État à la Ville sous le gouvernement Bérégovoy, décide de vendre l'entreprise Adidas, dont il possède 78% des parts. Le groupe Crédit Lyonnais se porte acheteur pour 300 millions d'euros. La transaction s'opère sans que Bernard Tapie ne sache que le Crédit Lyonnais avait déjà entamé des négociations pour revendre au plus vite Adidas. Ainsi, deux ans plus tard, la société est revendue pour 670 millions d'euros, Bernard Tapie s'estime floué : il n'est pas possible que la valeur de la société ait plus que doublé en deux ans, le Crédit Lyonnais lui aurait donc acheté Adidas à un prix beaucoup trop bas, et ce volontairement.
[...] Toutefois, en 2006, le nouveau patron du CDR, nommé par la droite au pouvoir, décide de changer de stratégie, sous la pression supposée du Ministère de l'Economie. En dépit du bon sens, et alors que l'Etat était sur le point de gagner le procès contre Bernard Tapie, le CDR décide d'ouvrir des négociations avec lui pour parvenir à un accord à l'amiable. Ce revirement est évidemment contraire aux intérêts du Crédit Lyonnais et de l'Etat. Par là-même, les acteurs passent d'une justice publique à une justice privée : on assiste à une privatisation de la justice, puisque l'affaire sera tranchée par un tribunal arbitral. [...]
[...] Mais, après découverte de l'affaire par les médias, Bernard Tapie entend rassurer les contribuables (puisque l'argent qu'il recevra viendra de l'Etat) en disant que l'essentiel de la somme reviendra à l'Etat pour éponger ses dettes. Au final, le gain fiscal pour Bernard Tapie ne s'élève plus qu' à 40 millions d'euros. Bien évidemment, les partis politiques crient au scandale, en particulier M. Bayrou et le Parti Socialiste, qui soupçonnent le chef de l'Etat de manœuvres politiques en faveur de Bernard Tapie, un de ses protégés qu'il voudrait relancer en vue des élections européennes de 2009. [...]
[...] Ainsi, deux ans plus tard, la société est revendue pour 670 millions d'euros, Bernard Tapie s'estime floué : il n'est pas possible que la valeur de la société ait plus que doublé en deux ans, le Crédit Lyonnais lui aurait donc acheté Adidas à un prix beaucoup trop bas, et ce volontairement. À la suite, l'affaire est portée devant les tribunaux classiques. En 2005, la Cour d'appel de Paris estime le Crédit Lyonnais fautif et condamne la banque à verser 135 millions d'euros à Bernard Tapie. L'argent aurait dû être payé par le Consortium de Réalisation structure chargée d'assumer la gestion des passifs du Crédit Lyonnais. [...]
[...] De plus, c'est illégalement que l'Etat a imposé le protocole du tribunal arbitral, puisque la justice classique était déjà en charge du dossier. Par ailleurs, la ministre de l'Economie, Mme. Lagarde, est accusée d'avoir donné des instructions écrites aux représentants de l'Etat dans ce procès (l'EPFR), chose qui lui est interdite par l'article 2060 du Code Civil. Il y aurait donc eu abus de pouvoir de sa part. [...]
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