Société Arcelor, légalité d'un décret, gaz à effet de serre, système d'échange de quotas, directive communautaire
Trois documents sont relatifs à l'affaire Arcelor : l'arrêt rendu par le Conseil d'Etat en 2007, la position de la CJCE et l'arrêt rendu par le Conseil d'Etat en 2009 suite à la position de la CJCE.
Il s'agit dans cette affaire de la remise en cause de la légalité d'un décret adopté afin de garantir la transposition de la 2003/87/CE du 13 octobre 2003 établissant un système d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre. Dans le but d'aboutir à une réduction des émissions, la directive contraint les Etats membres à veiller à ce qu'aucune installation ne s'ouvre à une des activités concernées par son annexe I sans que l'exploitant possède une autorisation, à partir du 1er janvier 2005.
[...] Après une demande n'ayant pas aboutie de l'abrogation de ce décret sur le fondement de la jurisprudence Compagnie Alialia, la société Arcelor Atlantique et Lorraine, important producteur d'acier, a saisi le Conseil d'Etat en alléguant la méconnaissance de plusieurs principes constitutionnels par le pouvoir réglementaire, et plus particulièrement le principe d'égalité. Cette société a de plus formé un recours contre la directive devant le tribunal de première instance des Communautés européennes. L'intérêt de l'arrêt Arcelor repose dans la constitutionnalité d'un décret. Cet arrêt a pour particularité de transposer une directive communautaire, posant ainsi problème au Conseil d'Etat. [...]
[...] Puisque la guerre n'a pas vu le jour, l'idée de question préjudicielle dénonce une coopération des juges. Dans cet arrêt, le Conseil d'Etat tire les conséquences de la CJCE, il y a donc bien une collaboration des juges. La question préjudicielle s'ancre donc dans une dynamique de coopération entre les juges et, en cas de doute, cela relève de la CJCE (ainsi admis par le Conseil d'Etat). B. Des rapports pacifiés Dans la continuité de l'arrêt Arcelor, on peut mentionner l'arrêt rendu par le Conseil d'Etat en 2008 relatif au Conseil national des Barreaux. [...]
[...] Dans cet arrêt, le Conseil d'Etat se prononce sur l'arrêt de la CJCE lorsqu'il dit que la directive ne méconnait pas le principe communautaire d'égalité et en conclue que le décret ne s'oppose pas à la Constitution. Cela signifie également que, la situation manquant de clarté et le Conseil d'Etat ne pouvant intervenir, l'interprétation de la CJCE prévaudra, son plein pouvoir d'interprétation ainsi recouvré. La volonté de concilier les droits communautaire et administratif n'est pas la seule consécration de cet arrêt qui, en effet, conduit à la mise en place d'une communication entre les juges communautaire et administratif. II. [...]
[...] En effet, il opère le contrôle d'une directive communautaire par rapport à des dispositions de la CEDH associées à des PGDC, procédant ainsi à un contrôle de conventionalité. Cela opère un lien du juge national et de la Cour de Justice. On constate que la coopération du juge communautaire et du juge national a rendu possible la pacification des rapports entre ces juges communautaire et administratif. Bibliographie - Les grands arrêts de la jurisprudence administrative, par M. Long, P. Weil, G. Braibant, mis à jour par P. Delvolvé et B. Genevois, Dalloz, 18ème éd., sept - D. [...]
[...] Ainsi, si le décret n'est pas conforme à la Constitution, la directive communautaire n'est pas conforme au principe général. Ainsi, si le Conseil d'Etat estime qu'un principe équivalent a été violé, le décret ne sera pas conforme à la Constitution et il peut l'annuler puisque cela signifie également que la directive s'opposait au PGDC. S'il n'y a pas de principe équivalent, le Conseil d'Etat peut malgré tout censurer le décret car entre en jeu dans tous les cas la primauté de la Constitution. [...]
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