Les élections législatives du 26 mars de 1986 brisent avec la tradition de la cinquième République. Mitterrand président depuis 1981 connaît alors une majorité législative qui lui est hostile ; la droite (Union RPR-UDF, Rassemblement pour la République) obtient une majorité de siège pour gouverner. Il nomme donc Chirac comme premier ministre, et fait entrer la France dans l‘ère de la coexistence ou cohabitation ie le Président va gouverner avec une majorité qui ne lui est pas favorable. Cette coexistence marque une façon tout à fait nouvelle de percevoir le pouvoir politique : à défaut de percevoir le vote comme un vote sanction, plébiscitaire, le Président ne démissionne pas mais ne dispose plus des pouvoirs aussi larges que lorsque la majorité lui était favorable. Pour certains comme De Gaulle, c‘est la responsabilité de président qui est impliquée, son autorité qui est remise en question, et aucune autre voix que la démission n‘est envisageable. Mitterrand au contraire va accepter cette nouvelle configuration politique de là à remettre en question plusieurs de ces compétences. Au fil des années, la France va connaitre de nouveau la cohabitation de 1993 à 1995 (Mitterrand et Balladur) et de 1997 à 2002 (Chirac Jospin).
[...] Son indépendance n'est plus assurée ; il ne dirige plus la politique de la nation comme le stipule la Constitution de 1958. L'assemblée nationale secondaire L'élection présidentielle prend le pas sur l'élection parlementaire ; ceci pour garantir la primauté présidentielle, et rendre l'Assemblée nationale secondaire. On s'éloigne ainsi de la construction d'un régime parlementaire. L'Assemblée nationale n'a pas d'existence seule, elle n'est que par rapport au Président ; elle lui permet de réaliser dans des conditions optimales son programme de campagne. [...]
[...] C'est d'une autre lecture qu'il s'agit : là où la Constitution confère une attribution au Gouvernement, il faut lire 'le Premier ministre' ou 'le Gouvernement' ; là où elle confère une attribution au Président de la République, il faut lire 'le Président de la République'. Chacun chez soi . " (Le Point du 6 février 1978) G. Vedel Le président Un président isolé, affaibli mais toujours puissant En période de cohabitation, le Président est isolé du gouvernement, en effet il ne bénéficie plus des avantages permis par une homogénéité entre majorité présidentielle et majorité parlementaire. Cette idée d'isolement est particulièrement représentée par la photo dite de famille du gouvernement et du chef de l'Etat qui traditionnellement posent ensemble. [...]
[...] Il se crée un bloc gouvernemental contre le Président. Ce dernier voit ses pouvoirs fortement affaibli. Il n'est plus considéré comme le leader et le point fort de l'exécutif. En théorie, les pouvoirs du Président restent identiques entre temps de cohabitation et temps de non coexistence. Dans la politique de la nation, c'est le Premier Ministre le véritable chef du gouvernement, il est celui qui oriente la politique. Cependant, dans la pratique, le Premier Ministre est totalement subordonné au président, le président est celui qui conduit et dirige les axes de politique du pays, le Premier Ministre se contente d'approuvé. [...]
[...] LA COHABITATION DANS LES INSTITUTIONS Les élections législatives du 26 mars de 1986 brisent avec la tradition de la cinquième République. Mitterrand président depuis 1981 connaît alors une majorité législative qui lui est hostile ; la droite (Union RPR-UDF, Rassemblement pour la République) obtient une majorité de siège pour gouverner. Il nomme donc Chirac comme premier ministre, et fait entrer la France dans l'ère de la coexistence ou cohabitation ie le Président va gouverner avec une majorité qui ne lui est pas favorable. [...]
[...] Il n'est pas question pour moi d'être un Président au rabais. Il refuse l'image de Président inerte Il accentue son rôle de représentant de la nation en multipliant les voyages à l'étranger. Le président ne cesse par ailleurs de montrer son désaccord avec la politique menée par le Premier Ministre. Mitterrand refuse de mettre la Loi Falloux en 1993 à l'ordre du jour concernant le financement de l'Etat des établissements privés. Il est préférable pour lui, de montrer son opposition que de collaborer. [...]
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