Dès son fameux discours de Bayeux du 16 juin 1946, le général de Gaulle montre l'importance qu'il accorde au rôle qui devrait selon lui échoir au président de la République. Le chef de l'Etat ne doit pas selon lui se contenter « d'inaugurer les chrysanthèmes » mais il doit avoir un rôle prédominant en ce qui concerne la direction de la politique de la nation tant sur le plan intérieur qu'international. Ce chef de l'Etat devrait être « élu par un collège qui englobe le Parlement mais beaucoup plus large et composé de manière à faire de lui le président de l'Union française en même temps que celui de la République. Pour le général de Gaulle, l'élection du président de la République au suffrage universel direct n'est pas acceptable « pour tenir compte des préventions passionnées depuis Louis-Napoléon ».
[...] Le chef de l'Etat tient une forte légitimité populaire tandis que le peuple se sent représenté en la personne du président de la République. De plus malgré les critiques que l'on peut apporter sur les résultats des élections et la dispersion des voix et la dissociation entre les deux tours, on voit bien que la volonté populaire est, dans la plupart des cas, bien respectée et de plus les mécanismes institutionnels de la Vème République fonctionnent car ils permettent de donner une légitimité au président par le second tour de l'élection par le fait qu'il est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés. [...]
[...] C'est ainsi que François Mitterrand est reconduit dans ses fonctions pour 7 ans. L'élection de 1995. Tout comme les élections de 1988, les élections de 1995 sont le point d'orgue de deux années de cohabitation. Balladur un proche de Chirac est le premier ministre du socialiste Mitterrand. Mais cette fois-ci, les deux chefs de l'exécutif ne semblent pas se présenter, Mitterrand car il sent qu'il ne tiendra pas un autre septennat, Balladur semble ne pas se présenter par soumission au chef de parti Jacques Chirac. [...]
[...] Mais il existe aussi des causes plus conjoncturelles, ce sont les tentatives d'assassinat contre de Gaulle qui vont le pousser à proposer une réforme de l'élection du président de la République. Un référendum est proposé aux français le 28 octobre 1962 qui pose la question de l'élection du président de la République au suffrage universel direct. Tous les partis se sont opposés à ce projet et seul contre tous le général de Gaulle a appelé à voter pour le oui. Le résultat fut sans appel : de réponses affirmatives de 47% des inscrits. [...]
[...] De plus les candidats des partis de gouvernement ne représentent que des suffrages ce qui montre que des électeurs ont voté pour des candidats tout en sachant que leur élection est impossible. Il y a alors une dissociation extrême entre les deux tours, les électeurs voient dans le premier tour une manière d'exprimer une soif d'expression. Ainsi on ne peut pas dire que les des suffrages exprimés pour Arlette Laguiller ne représentent pas trotskistes mais que de nombreux non-trotstkistes ont voté pour un candidat tout en ne voulant pas qu'il soit élu. [...]
[...] A droite face au président sortant des gaullistes se présentent : Michel Debré, gaulliste de la première heure et Jacques Chirac qui se veut le rénovateur du gaullisme, se présente aussi l'ancienne conseillère de Jacques Chirac : Marie-France Garaud. A gauche, Mitterrand n'a pas réussi à faire l'unité de la gauche sous son nom, en effet les communistes présentent un candidat : Georges Marchais et les radicaux présentent Michel Crépeau. Les écologistes présentent eux un jeune candidat : Brice Lalonde. On retrouve aussi deux candidatures d'extrême gauche : Arlette Laguiller et Huguette Bouchardeau. [...]
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